Nucléaire – Relance, sur fonds de toujours mêmes interrogations (1)

Cet article du CADE constitue un premier élément de questionnement et de documentation concernant la relance massive annoncée du nucléaire. La question actuelle de la vétusté des centrales et des « déchets » y est abordée, par des documents officiels ou non. Nous en publierons d’autres sur l’actualité du nucléaire en France.

-Avec la relance en force annoncée par la présidence française, l’interrogation sur la vétusté des installations ne peut que resurgir: pour parer les critiques, une vaste concertation débute sur la relance des 20 réacteurs de plus de 1300 MW, après 40 ans de fonctionnement prévu (comme il y a 5 ans, pour ceux de 900 MW) – Nous aurons le temps de nourrir les contributions jusqu’en juin 2024, mais voici déjà l’information: une concertation publique avec informations, en amont des enquêtes publiques qui suivront pour chaque réacteur, « C’était utile il y a 5 ans, ça l’est bien plus aujourd’hui vu le contexte inédit en matières de politique énergétique avec la relance massive du nucléaire, la réforme de la sûreté nucléaire, le phénomène de corrosion sous contrainte et le changement climatique qui challenge les infrastructures » (selon le HCTISN ). Concertation: Concertation sur le 4e réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe (suretenucleaire.fr) S’inscrire pour le webinaire du 24/01.

-Une autre interrogation majeure concerne le devenir des déchets du nucléaire – « Dans les mers, des tonnes de déchets radioactifs laissés à l’abandon« , voilà bien un titre qui laisse l’interprétation libre de nous inquiéter…Cette information propose un intéressant historique et annonce une mission de cartographie pour 2024 chargée d’estimer la dangerosité, des fûts ayant été repêchés et l’impact sur les fonds marins insuffisamment documenté… (Une rapide recherche sur les sites répertoriant les dépôts montre que rien n’apparaît pour le Gouf de Capbreton (40) qui a pourtant, au hasard d’une politique sans autre issue, reçu son lot de déchets radioactifs*). Mais alors, que disent les scientifiques de l’immersion de fûts? (25/03/2022) « Concernant les radionucléides, nous nous posons beaucoup de questions : sont-ils sortis des fûts et si oui, sous quelle forme ? Ont-ils diffusé dans la colonne d’eau ? Sont-ils toxiques pour le vivant ? »  Atlantique : sur la piste des fûts radioactifs | CNRS Le journal

Devant l’impasse de la gestion des déchets, il y a un an, décision a été prise d’un projet d’enfouissement géologique de déchets à Bure – Cette décision, outre des ONG, a vu s’organiser les habitants et leurs associations de défense de l’environnement. Cet article écrit au lendemain de la décision peut vous renseigner: Déchets radioactifs en France : point d’étape sur le projet d’enfouissement géologique de Bure | Euronews (18/01/2023). Projet qui a créé une vive émotion et relancé les oppositions: aujourd’hui, les résistances sont vives et constituent, comme pour les bassines, autoroutes et autres LGV(…), une mobilisation à dimension nationale en faisant converger contre des projets incompris et considérés comme des atteintes majeures à l’environnement et la qualité de vie: un projet pour la France, contre un autre projet, les deux visions se radicalisant, sur fonds de durcissement des répressions d’oppositions citoyennes. Donc, à Bure, la résistance continue en ce moment contre Cigéo, puisqu’il s’agit là des déchets les plus potentiellement dangereux (HA), nous y reviendrons; un livre a été édité sur l’histoire de 30 ans de lutte, à consulter sur le lien:  « Notre colère n’est pas réversible » – L’État a dépensé un million d’euros contre les antinucléaires de Bure (reporterre.net)

Et pour les EPR, qu’en est-il des déchets? Un article qui reparle de Bure… Les EPR vont encore compliquer le casse-tête des déchets radioactifs – 

-Voici sinon un article débridé qui peut vous intéresser, il s’agit là de déchets de très faible activité, dits TFA: qu’en est-il réellement de la « décontamination », mot propret tranquillisant: Dans les coulisses (un peu sales) du traitement des déchets nucléaires – 

Pour information globale institutionnelle:  Le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs – 24/03/2022 – ASN / La gestion des déchets radioactifs – 06/09/2021 – ASN

* Le CADE a écrit en 2014 et 2015 (Ministère de S.Royal à l’époque), la dernière inspection datant de 1985 et il avait été révélé alors la présence de fûts abimés et rouillés. Nous sommes régulièrement sollicités sur ce sujet et nous avons peu de réponses à fournir. Il nous semblait opportun qu’une nouvelle mission de surveillance soit mandatée.

Quelques constats de cette époque: « Le Gouf de Capbreton possède par ailleurs la peu enviable particularité d’être une des plus grandes poubelles radioactives de ce continent puisque, depuis le début des années 50 jusqu’au milieu des années 70, des puissances nucléaires naissantes telles la France ou encore le Royaume-Uni ont anonymement immergé une multitude de déchets nucléaires civils et militaires en ce canyon ainsi que sur la Plaine abyssale du Golfe de Gascogne, s’imaginant pouvoir se débarrasser de résidus dont elle ne savaient que faire en les envoyant en toute impunité et à bon compte par 2 000 à 3 500 mètres de profondeur. (1 – Ce n’est que le 6 avril 1974 qu’entrera en vigueur La Convention d’Oslo, signée par 12 États riverains  de l’Atlantique du Nord-Est qui interdira l’immersion de déchets susceptibles de polluer mers et océans. ) » SUEURS FROIDES FACE AU GOUF DE CAPBRETON – HENDAYE ENVIRONNEMENT (over-blog.fr)

 

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