Accords de commerce extérieur – votre participation est sollicitée.

Pour information, cette action coordonnée par l’AITEC concernant le Mercosur, ces accords UE-Chili et UE-Mexique: l’enjeu est bien la relocalisation de la production / consommation, plus écologique et plus solidaire pour le monde paysan. De la sobriété et du protectionnisme bien sûr, en retrouvant un peu de bon sens dans la circulation des productions agricoles, notamment! 26 organisations sont associées pour vous demander d’écrire à vos Collectivités. 

Voici les informations de l’AITEC: la semaine d’actions (22-26 mai) contre les accords UE-Mercosur UE-Chili et UE-Mexique bat son plein, mais les courriers à adresser peuvent se continuer au-delà de la semaine d’action, notamment auprès des Collectivités : le CADE soutient cette juste mobilisation.

  • « Vous êtes nombreuses et nombreux à envoyer au ministre du commerce extérieur français le courrier que nous avons proposé pour l’appeler à se prononcer clairement contre ces accords lors du Conseil des ministres européens du commerce qui se tient ce vendredi 26 mai ! Toutes les infos pour participer ici.
  • Plusieurs groupes locaux sont en train de solliciter leurs élus locaux pour qu’ils votent une résolution « Non à l’accord UE-Mercosur, oui à la relocalisation ». Voir ces articles de presse du Telegramme et de Ouest-France
  • Enfin, on le voit sur les réseaux sociaux, par mail et au regard des infos que vous nous renvoyez, un gros effort est fait pour relayer nos publications, sensibiliser, informer.  Merci, bravo et continuez ! Tout est à retrouver sur notre site, twitter et Facebook.

Rappel : Pour s’informer & s’impliquer, vous pouvez

Alors que la pandémie et la guerre en Ukraine ont révélé au grand jour les fragilités économiques, sociales et sanitaires engendrées par la mondialisation néolibérale et productiviste, à Bruxelles, la Commission européenne cherche à ressusciter l’accord UE-Mercosur quoi qu’il en coûte. Au moment où les promesses de « relocalisation » et de régulation de la mondialisation sont progressivement mises en sourdine, l’accord UE-Mercosur, pourtant largement rejeté par l’opinion publique, vise essentiellement à importer plus viande et de soja en Europe et exporter plus de pesticides et de voitures thermiques. Pour bloquer les projets de la Commission européenne, il convient d’augmenter la pression afin que l’accord UE-Mercosur soit abandonné, et que la politique commerciale européenne soit revue en profondeur. Raison pour laquelle le collectif Stop CETA-Mercosur, en lien avec les coalitions européennes et transatlantiques de la société civile, et en droite ligne des 1850 collectivités territoriales ayant pris position en ce sens en 2019-202, nous appelons les collectivités territoriales françaises à voter des voeux « Non à l’accord UE-MERCOSUR ! Oui à la relocalisation écologique et solidaire ».

Les collectifs locaux et groupes locaux des organisations mobilisées contre l’Accord UE-Mercosur sont invités à contacter leurs collectivités (communes, communauté de communes, départements, régions, etc) pour qu’elles débattent de ces enjeux et endossent une résolution de ce type. La résolution type est fournie à titre d’exemple, et l’argumentaire mis à disposition pour soutenir une telle démarche.

Merci de nous tenir au courant de vos démarches auprès des collectivités territoriales et de leurs initiatives en ce sens : contact@collectifstopTAFTA.org.

Pour vous soutenir dans vos démarches, vous pouvez télécharger :

  • le kit de mobilisation comprenant des exemples de collectivités ayant déjà pris de tels engagements ; un exemple de courrier aux collectivités territoriales ; un argumentaire ; une proposition de communiqué de presse ; une liste de ressources documentaires ;
  • l’exemple type de résolution ici en .odt et ici en.pdf
  • le contenu de l’argumentaire proposé ici en .odt et ici en.pdf

LA TRIBUNE de 26 organisations et les signataires:

A l’occasion de la réunion des ministres du commerce des États membres de l’UE de ce jeudi 25 mai à Bruxelles, 25 organisations de la société civile française (CGT, FNE, Greenpeace, la FSU, Solidaires, Attac France, les Amis de la Terre, Notre Affaire à tous, Confédération paysanne, Générations Futures, Autres Brésils, Action Aid, Sherpa, ANV COP21, Alternatiba, Aitec, etc) publient une tribune dans Libération : Pourquoi il faut stopper l’accord UE-Mercosur et encourager la relocalisation ?
Voici le texte complet. Merci de nous aides à le relayer largement.
Pourquoi faut-il stopper l’accord UE-Mercosur et encourager la relocalisation
Face à une Commission européenne qui persiste à vouloir finaliser un accord nocif pour la planète puisqu’il vise à approfondir la mondialisation, le collectif Stop CETA-Mercosur appelle le gouvernement à s’y opposer lors du Conseil des ministres européens du commerce, le 25 mai.
En juillet 2020, alors que la pandémie avait révélé au grand jour les fragilités économiques, sociales et sanitaires nées de la mondialisation, nous appelions à «endiguer le virus du libre-échange à Paris comme à Bruxelles». Trois ans plus tard, les promesses de relocalisation des activités jugées «stratégiques» sont largement restées vaines. Elles sont supplantées par l’irrépressible volonté de la Commission européenne, soutenue par le Medef européen, d’insérer toujours plus d’entreprises, d’activités et d’emplois dans les chaînes d’approvisionnement mondiales par la négociation de nouveaux accords de libéralisation du commerce et de l’investissement. Comme s’il s’agissait de sauver les principes d’une mondialisation pourtant mise à l’index de toute part.
La Commission européenne entend ainsi finaliser la renégociation des accords existants avec le Chili et le Mexique, entamer la ratification de l’accord conclu avec la Nouvelle-Zélande, poursuivre les négociations avec l’Australie, l’Inde, l’Indonésie ou la Thaïlande et, surtout, ressusciter l’accord avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) gelé depuis plusieurs années. Qu’il s’agisse d’exporter plus d’automobiles ou de produits chimiques, d’ouvrir les marchés intérieurs des pays tiers aux multinationales européennes, ou de «sécuriser» l’approvisionnement en matières premières agricoles, minières ou énergétiques, la logique reste la même : supprimer les «obstacles au commerce» (droits de douane, réglementations techniques, normes) quel qu’en soit le prix social, écologique et démocratique.
Officiellement, la doctrine commerciale européenne a pourtant été adaptée à la nouvelle situation. Le principe «d’autonomie stratégique», forgé dans les domaines de la défense et des relations internationales, est désormais appliqué à la politique commerciale : l’UE aurait abandonné toute naïveté et porterait désormais «une propre voie à défendre dans les affaires économiques mondiales». Mais il n’est toujours pas question de relocaliser massivement les activités économiques ni de réduire drastiquement notre dépendance aux marchés mondiaux.
Au contraire, tous ces accords vont augmenter la dépendance de l’économie européenne aux marchés mondiaux. Y compris pour des produits agricoles que nous n’avons pas besoin d’importer (du mouton néo-zélandais ou du bœuf brésilien) ou des ressources minières dont il est dit qu’il faudrait les exploiter sur le sol européen (lithium chilien ou mexicain). Qu’est donc cette «autonomie stratégique» si elle ne permet pas d’assurer que l’économie européenne et nos besoins soient rendus moins dépendants des marchés mondiaux et des ressources des pays du Sud ?
Alors que relocaliser est désormais une condition de survie de nos systèmes économiques et sociaux et que l’opinion publique est de plus en plus réticente à approfondir la mondialisation, la Commission, elle, se démultiplie pour finaliser l’accord UE-Mercosur. Elle s’est dotée d’un «instrument conjoint» qui serait annexé à l’accord. Fuité et analysé par nos soins, cet instrument ne crée aucune nouvelle obligation permettant de répondre aux objections soulevées en matière de climat, de déforestation, de biodiversité ou de protection des droits humains et sociaux : il ne comprend rien sur le volet agricole, pourtant l’un des volets de l’accord les plus critiqués. L’économie générale de l’accord reste totalement inchangée.
Déjà utilisée pour de précédents accords (Colombie, Pérou, Canada), cette stratégie relève du tour de magie : ne rien changer de significatif, affirmer que les problèmes soulevés sont réglés et espérer que les Etats, France comprise, acquiescent. Pourtant, cet accord incarne toujours parfaitement les plus obsolètes des politiques de libéralisation du commerce menées depuis plus de trente ans. Là où il faudrait que les règles du commerce et de l’investissement soient revues et les échanges commerciaux limités au nom de l’impératif écologique, social et démocratique, l’accord UE-Mercosur fait perdurer la logique strictement inverse : les politiques d’intérêt général sont acceptées à condition qu’elles ne contreviennent pas aux règles visant à faire croître le commerce de biens et services, y compris les plus nocifs pour la planète et les populations.
La Commission voudrait finaliser cet accord, ainsi que ceux avec le Chili et le Mexique, en 2023, espérant que le Sommet UE-CELAC des 17 et 18 juillet à Bruxelles soit l’occasion d’annoncer des avancées majeures. En tant qu’organisations membres ou partenaires du collectif national Stop Mercosur, engagées dans les coalitions européennes et transatlantiques de la société civile mobilisées contre ces accords, nous appelons au contraire à mettre fin aux efforts entrepris pour les finaliser à tout prix.
Nous appelons également Emmanuel Macron à construire une minorité de blocage à Bruxelles pour que ces projets ne voient pas le jour. Nous invitons également les parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que les élus des collectivités territoriales, à voter une résolution ou un vœu en ce sens, «contre l’accord UE- Mercosur et pour la relocalisation écologique et solidaire», comme l’ont déjà fait des centaines de collectivités en Europe. Une voie alternative dessinée par les organisations de la société civile existe : empruntons-la d’urgence.
Signataires :
Maxime Combes, économiste à l’Aitec,
Alice Picard, co-porte-parole d’Attac France,
Sophie Binet, Secrétaire générale de la Confédération générale du travail,
Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement,
Benoit Teste, secrétaire général de la FSU,
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France,
Murielle Guilbert, Co-deleguée générale de Solidaires,
Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France,
Jérémie Suissa, Délégué général de Notre Affaire à tous,
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne,
François Veillerette, porte-parole de Générations Futures,
Erika Campelo, co-présidente de Autres Brésils,
Luc De Ronne, Président d’ActionAid,
Sandra Cossart, directrice de Sherpa,
Anne-Sophie Trujillo Gauchez, Action non-violente COP21,
Thibaut Godin, Alternatiba,
Adrien Chaboche, Délégué Général d’Emmaus International,
Fabien Cohen, secrétaire général de France Amérique latine (FAL),
Agnès Golfier, co-directrice, Fondation Danielle Mitterrand,
Agnès Renauldon, membre du Bureau collectif de la fédération Artisans du Monde,
Marie-Pierre Vieu, coprésidente de la Fondation Copernic,
Nicolas Sersiron, président du CADTM France,
Sylvain Duez-Alesandrini, Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques – CSIA-Nitassinan, Bertrand de Kermel du Comité Pauvreté et Politique,
Gilliane Le Gallic, Alofa Tuvalu,
Karine Jacquemart, Directrice Générale de Foodwatch France.
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