La lettre ECOLOGIE de Mediapart mérite quelques « bons-points » pour son humour décalé concernant une réponse surréaliste du ministre C.Béchu à l’urgence de bifurcation industrielle, agricole, infrastructurelle…: jugez-en plutôt: nous étions gâtés avec les numéros verts, voici maintenant le sauvetage par la mise à disposition d’une adresse mail!
Edito: « Fermer les infrastructures qui compromettent notre survie » – M.Correia
« Ces deux dernières semaines, une longue litanie de faits scientifiques est venue démontrer – comme s’il le fallait encore – la catastrophe qui se déroule à bas bruit devant nos yeux. Le CNRS vient de démontrer qu’en 40 ans, 60% des oiseaux des champs ont disparu en Europe. Au total, un quart des volatiles ont déjà disparu sur le Vieux Continent. Les chercheurs et chercheuses sont formels : l’intensification de l’agriculture est à l’origine de cette disparition.
Par ailleurs, une vaste étude parue dans Science a dévoilé le 18 mai que plus de la moitié des grands lacs et réservoirs d’eau du monde ont vu leur niveau chuter depuis 1990, principalement en raison de la crise climatique et de la consommation humaine.
L’Organisation météorologique mondiale a pour sa part affirmé qu’il est probable à 98 % que la période 2023-2027 sera la plus chaude jamais enregistrée. Pour l’institution météo des Nations Unies, nous avons déjà 66 % de chance de dépasser les +1,5°C de réchauffement planétaire d’ici les cinq prochaines années.
La semaine dernière, plus de 23 000 personnes ont été déplacées en Emilie-Romagne, au nord de l’Italie, après des pluies torrentielles ayant provoqué d’importantes inondations et fait 14 mort·es. Pour l’universitaire italien Giorgio Parisi, prix Nobel de physique, ces inondations sont à mettre au compte « du changement climatique, de l’augmentation des températures », et « nous devons nous y habituer ».
Face à cette destruction du vivant, il est temps de démanteler les infrastructures nocives qui compromettent notre survie future et embrasent le climat. Mégabassines, raffineries, technologies 5G, chaîne logistique d’Amazon, autoroutes…pour le philosophe Alexandre Monnin, qui s’est récemment entretenu dans Mediapart, le capitalisme nous lègue des héritages empoisonnés que nous devons d’urgence « apprendre à fermer pour sauvegarder l’habitabilité de la planète. »
Heureusement, Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique, s’est attelé ce mardi 24 mai à définir la stratégie d’adaptation de la France face à un climat qui pourrait atteindre + 4 °C. Ce dernier a annoncé un instrument coup de poing pour se préparer au chaos climatique : une adresse mail où chacun·e peut envoyer ses contributions. »
Vous avez bien lu…Merci Monsieur le Ministre pour ce plan d’envergure contre la détérioration de notre planète…
Une obstination à ne pas vouloir changer de paradigme – On notera que le Ministre n’est pas avare de mots, puisqu’à côté de cette adresse-mail pour s’épancher, il propose des “conseils et des recommandations pour tous les acteurs”, il s’agit « d’adaptation », montrant une fois de plus qu’il ne comprend pas les enjeux auxquels sa fonction est censée répondre. Ce qui fait dire à un observateur politique: « Le 10 mai le Conseil d’État a encore mis en demeure le gouvernement d’accélérer son action climatique, en exigeant les preuves d’un redressement de la trajectoire d’ici le 31 décembre 2023. S’adapter aux conséquences d’un réchauffement de 1,5°C et d’un réchauffement de 2°C, ça n’a rien à voir. L’adaptation au changement climatique ne peut fonctionner que si elle est couplée à la planification d’une réelle bifurcation écologique. »
(CNRS – ouvrir dans un nouvel onglet)
A rapprocher de ces deux UNES qui font aussi involontairement dans l’humour (noir), et dont la juxtaposition laisse rêveur – La pensée magique devra suffire, voici la recommandation du CADE: « Don’t look up! »
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