FRET FERROVAIRE- Où l’on applique la bonne vieille tactique de la part de l’Europe, de l’Etat et de la Région: ignorer, cacher, oublier…et passer en force grâce à un mensonge?
Pourquoi la question du développement du fret est-elle cruciale? Parce que un des principaux arguments de Rousset pour reprendre le dossier LGV et attirer le vote des élus (et donc appel au financement par les collectivités et habitants), vote en faveur de la LGV, est celui-ci: la LGV du GPSO permettrait d’arrêter les murs de camions par un report modal, et par ailleurs éviterait la saturation de la ligne existante. Séduisant en théorie, mais qui fait fi de la réelle politique du transport de marchandises!
-Des syndicalistes cheminots ont interrogé la SNCF (en C.E) pour en avoir le coeur net sur la réalité du fret ferroviaire. Voici les questions:
- Combien de trains maximum pour saturer la ligne Bordeaux Hendaye (existante)?
- Combien de trains circulent actuellement sur la ligne (moyenne par jour)?
- Combien de trains circuleront en 2022 sur cette ligne (moyenne par jour)?
Le tableau reçu en réponse, loin d’une saturation: trafics 2019[32826]
-Par ailleurs nous venons de recevoir une étude pour l’U.E., donc en possession de l’Europe, de l’Etat et des Régions, qui annonce des estimations fret stupéfiantes: 5000 à 6400 trains de fret par an en 2030, augmentation de 20% du fret international en 2030…Or si on divise par 350 jours la première annonce donne 14 à 18 trains par jour. En 1999 il passait 20 trains…c’est vous dire le progrès! Pour la deuxième annonce d’après la réponse de la SNCF au C.E à la suite d’une question des syndicats, les derniers chiffres consolidés font état de 8,15 trains internationaux par jour (que l’on mesure sur le tronçon Hendaye Bayonne). +20%, cela fait 9,78 trains par jour en 2030. (Tous ces chiffres sont deux sens confondus à diviser par deux pour les avoir par sens.)
Et pour rappel les estimations du débat public s’élevaient à 170 trains de fret en 2020 au Pays Basque: une marge d’erreur énorme par rapport à la réalité. Cette étude prospective de l’U.E (notre article) se montre aujourd’hui très pessimiste…la ligne existante n’est pas, et ne sera pas, saturée.
En conclusion, nous dirons que les décideurs (Europe, Etat et Région), sont tous informés de ces réalités et prévisions dérisoires de fret ferroviaire, mais qu’ils appliquent pourtant la bonne vieille tactique: ignorer, cacher, oublier. Informons nos collectivités!