Macron, président-candidat, a annoncé, dans son allocution de mardi 9 novembre 2021, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, vantant les avantages d’une énergie soi-disant peu chère et décarbonée… mais le climat a bon dos….
Qu’en en est-il de la réduction de la dépendance à la filière nucléaire péniblement amorcée par son prédécesseur et freinée pendant son mandat ?
Que fait-il des déchets radioactifs de toutes catégories, ingérables par nature et menace sans précédent pour les générations à venir ?
Que fait-il d’un potentiel accident nucléaire, hormis donner l’illusion que nous pourrions y faire face?
A quelques mois des élections gouvernementales, cette propagande éhontée en faveur d’une technologie aussi dangereuse et coûteuse nous mène toujours plus près du gouffre.
Ce gouvernement, sous couvert de verdissement en pleine COP 26, met tout en oeuvre pour masquer la situation réelle, catastrophique, à court et très long terme du pays ; citons par exemple :
– l’impossible gestion des déchets de haute et moyenne activité à vie longue. Le projet Cigéo à Bure (Meuse/Haute-Marne) n’en finit pas de démontrer son infaisabilité, tant technologique que financière. Les décrets d’utilité publique et d’opération d’intérêt national en cours d’instruction pourraient être accordés début 2022, alors que d’immenses incertitudes demeurent : sûreté non démontrée, impacts majeurs sur l’environnement et en particulier sur l’eau, mémoire du stockage, coûts impossibles à anticiper…
– la saturation des piscines d’entreposage de combustibles irradiés à La Hague, réel problème qu’EDF tarde à affronter. La politique du tout-retraitement, qui a longtemps tenté de valoriser le combustible MOX, nous mène à l’engorgement de la filière. Il en va de la sûreté des installations et/ou de l’approvisionnement en électricité ainsi que le démontre de façon alarmante le récent « Livre blanc de l’ANCCLI sur l’entreposage du combustible dans les piscines ».
– la dérive des coûts de gestion et de fonctionnement de la filière : fiasco de l’EPR (Flamanville, Finlande, etc.) ; coût inchiffrable d’un projet Cigéo sur plus d’un siècle, coût abyssal du futur démantèlement des réacteurs au terme d’un dangereux rafistolage, etc.
Que conclure par ailleurs de l’impasse financière dans laquelle se trouve EDF depuis plusieurs années ?
Sur quoi M. Macron se base-t-il pour annoncer que le nucléaire sera indispensable « si nous voulons payer notre énergie à des tarifs raisonnables (…) » ?
La Coordination Stop CIGEO/BURE dénonce, une fois de plus, l’inconséquence de gouvernants inféodés aux diktats économiques qui, en matière de politique énergétique, ne cessent de spolier le droit aux décisions démocratiques et aux orientations partagées.
Élire le ou la prochaine présidente de la république reviendrait donc à voter pour ou contre le nucléaire ? Mais à quand un vrai débat et une vraie prise de décision démocratiques sur les choix d’avenir ?
Va t-on faire peser sur les épaules des contribuables, y compris les plus démunis, par le biais des impôts indirects, le prix d’une énergie infiniment plus chère que celle des énergies renouvelables dont le coût ne cesse de baisser?
Et que dire du droit de vivre, pour les générations à venir, dans un environnement que l’on souhaite sain, sans radioactivité disséminée partout (l’eau, l’air, les sols…) et sans risque d’accident nucléaire majeur s’ajoutant au dérèglement climatique ?
Nous appelons à dénoncer et s’opposer à tout nouveau projet nucléaire, ainsi qu’à prendre urgemment la décision de stopper cette filière et la production de déchets qui va avec. L’avenir est dans la sobriété, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.