Après la mobilisation à Lacq, pour la forêt – restitution

Le CADE avait invité à soutenir un rassemblement – vous pouvez retrouver les détails de cet appel à soutien sur notre article précédent: Lacq – Mobilisation pour la forêt ce mardi 17/10 en 64

Et voici un compte-rendu très éclairant sur ce qui se prépare:

  • une vidéo réalisée au moment d’un rassemblement plutôt réussi: « Est-ce que vous me croyez si je vous dis qu’ils veulent faire voler des avions avec du bois? Rasage de nos forêts pour produire du « e-kérosène » ? Non merci ! Le projet BioTJet à Lacq menace nos forêts et aggrave le changement climatique. Le bois n’est pas une solution neutre en carbone. Priorité : repenser l’aviation, préserver nos écosystèmes.  X (formerly Twitter) (https://twitter.com/Canopee_asso/status/1715628820374438191?s=35)

 

  • revoyons l’histoire au ralenti…(par D. B) – « Canopée forêts vivantes a donc organisé un rassemblement avant la 1ère  concertation sur le projet, des militants Génération Écologie et LFI, Sepanso,  Accob, Extinction rébellion de Pau, Pyrénées Rebelles, et d’autres organisations et citoyens…y ont participé. Le but de Canopée est d’initier un collectif contre ce projet, pour eux c’est une lutte d’enjeu national. Des médias étaient présents, dont sur le front Hugo Clément. »
    Le lien de la concertation: https://www.e-cho-concertation.fr/

 

  • Ci -dessous un compte rendu savoureux de témoignage sur cette réunion de lancement que nous vous conseillons de lire avant de consulter le site officiel de la concertation (merci au narrateur de l’APQV de nous faire partager si bien ses ressentis)! 

    « À la salle AGORA hier soir, dans le cadre de la concertation publique pour la présentation du nouveau projet industriel E-CHO de production chimique de kérosène et méthanol, il y avait une centaine de participants issus pour la plupart des réseaux environnement de la région. Il a fallu ajouter plusieurs rangées de chaises pour que chacun écoute les discours enthousiastes des élus (maire de Lacq, pdt CCLO, élus 64 et Région), et bien-sûr le fondateur Elyse et ses 4 mousquetaires ainsi qu’un cadre partenaire ERT.

Egalement, 2 représentantes de la Commission nationale du débat public français  (CNDP) qui nous ont expliqué le déroulé des 3 prochains mois et l’accès inconditionnel aux supports de concertation par tous. Il y avait avec eux une flopée de jeunes experts (?) et de beaux tableaux de présentation pour répondre à nos très nombreuses questions. Une fois la présentation du projet terminée (presque 1h30 tout de même pour redire ce qui était dans le beau dossier que l’on nous a remis à l’entrée), le temps des questions en public a été assez court, environ 25 mn, avec parité entre hommes et femmes. Il y a eu environ 8 questions traitées alors que des dizaines de mains attendaient en vain.

Tout le monde était sensibilisé sur le sujet de la biomasse et de l’eau destinée au projet. Dès la première question posée par un monsieur qui ne comprenait pas la cohérence du projet certes intéressant mais qui allait déstocker 220000 t.  de carbone des forêts par an pour faire l’économie de 72000 t. de kérosène. Il a expliqué clairement avec des chiffres à l’appui et c’est vrai que ça a scotché tout le monde, y compris les 4 mousquetaires. Ils n’ont pas répondu.

Ensuite, S. de Canopée a posé 4 questions très claires sur le mode de calcul et la compensation par le puits carbone que l’Etat français gère. Les experts se sont réfugiés alors derrière les textes réglementaires européens (ce qui n’est pas un super bonne nouvelle en soi). D’autres questions évoquaient la rentabilité d’un tel projet au vu des changements climatiques. Une autre abordait le problème du prélèvement d’eau dans le gave de Pau en période de sécheresse car la production d’hydrogène demande beaucoup d’eau (voir doc).

Bref, un gros tir de barrage que Elyse ne pensait pas avoir si tôt dans la concertation.

À la fin, dernière question:  » je m’appelle H. M, je suis retraité et propriétaire forestier…. » Et voila tout à coup, le participant de se réjouir d’un tel projet  qui valorisera ses résidus de forêt et le rendra plus écolo que jamais. Quand il s’est présenté je me suis levé en répétant haut et fort son nom pour  démasquer ce fin lobbyiste de Alliance Forêt Bois . C’est lui qui a animé les Assises de la forêt et du bois en 2017 à Pau . Il a fait entrer le loup dans la bergerie, l’idée d’industrialiser et d’enrésiner les forêts du 64 pour le bien de tous. Bref, un flagrant délit de conflit d’intérêt majeur dès le début de la concertation, ça promet!.

Autre tache sur l’estrade, un des cadres d’Elyse en charge de la logistique et du transport n’est autre que le responsable des approvisionnements de bois à Sobegi. Aux assises de la forêt, il était déjà là pour rassurer tout le monde sur le type de bois que nous allions brûler en masse (160000 t/an depuis 2017). Oui, on sait: « que des vieux débris, du bois mort, et quelques branches…surtout pas d’arbres sains! »  Il m’avait laisser sa carte. Une gueule cassée issue du business de la forêt! Encore un conflit d’intérêt en vue!  Bien sûr l’idée de carburant de synthèse sans fossile (mais tout aussi polluant en combustion) est une idée pour la souveraineté de l’énergie (« en France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées! ») mais elle est portée par 5 hommes d’affaires.

(Cela me rappelle lorsque Giscard et 4 copains ont eu l’idée du tout nucléaire civil pour la France).  Bien sûr, parmi les 18 sites industriels français, Lacq a été choisi pour ses capacités en eau, en biomasse forestière de proximité, et…pour la posture servile et naïve de nos élus locaux (les béarnais) qui ne date pas d’hier.

Il y a plusieurs rendez vous thématiques de concertation dont celui très attendu sur la biomasse le 14 novembre sous forme de conférence-débat à Mourenx.  Tous les autres rendez-vous sont indiqués sur ce site:

https://www.e-cho-concertation.fr/.

Il faudra être présent à chaque fois pour discuter, pour tracter, pour informer véritablement. Car l’article dans Sud-Ouest sur cette  rencontre ne fait état d’aucune opposition.

De la lutte contre le projet Florien de Méga Scierie à Lannemezan abandonné aujourd’hui, est né un collectif  » Touche pas ma forêt » qui a des répercussions sur toute la chaîne pyrénéenne et au-delà. Plus localement, l’ACCOB a mené une lutte fructueuse pour défendre la forêt du Bager. Depuis 2015, APQV suit de près les manoeuvres d’Alliance Bois dans le Béarn des Gaves ou une dizaine de coupes rases (environ 40ha comptabilisées) ont été menées depuis. Nous devons à présent reprendre la lutte contre E-CHO ou rien n’est encore joué. »

Le bureau APQV – Association de Protection de la Qualité de Vie en Béarn des Gaves – Mairie – 64270 Salies de Béarn

 

 

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