Mobilités – dans le marécage libéral, ça grenouille de partout

…Et cette question: comment, et pourquoi, en sommes-nous arrivés là?

Une série d’articles, avec vue du côté « business », offre l’état des lieux du moment sur la transition de l’avion au train et sur l’accessibilité du ferroviaire (encore un serpent de mer…), avec les problématiques y afférant; si vous ne les avez pas lues, ces considérations économiques renvoient à une certitude: le train est trop cher, l’avion pas assez taxé, l’équilibre n’est pas trouvé d’autant que la sobriété des déplacements n’est pas le concept le mieux partagé malgré quelques velléités de plus télé-travailler.

A l’évidence, ce qui préoccupe le moins quant aux solutions, bien que noté comme problématique, c’est l’accès de tous au rail: l’avion plus taxé ne fera pas mécaniquement descendre le billet de train, train par ailleurs manifestement inabordable pour trop de Français. Quand le choix politique n’est pas fait de favoriser le rail de proximité sur tout le territoire, ce sont les compagnies aériennes ou ferroviaires qui se livrent bataille au nom de toujours « aller plus vite »: l’usager en panne d’offres de mobilités du quotidien accessibles et plus écologiques, lui, continue de financer des autoroutes, des  péages, des LGV (que l’Etat veut mais ne peut plus financer), tout en regardant passer les TGV de la grande vitesse dans lesquels il ne monte et ne montera pas.

On notera aussi ce qui était prévisible et que nous avions critiqué tout comme les cheminots: l’ouverture à la concurrence désorganise durablement le ferroviaire, sans pour autant que l’offre augmente vraiment ou que les tarifs baissent (péages élevés des sillons, manque de matériel roulant, dividendes à prendre…); là aussi, l’usager potentiel qui curieusement aime le train dès que les tarifs baissent, peut rester sur le quai: car la logique qui prévaut dans ce système qui « marche sur la tête », c’est que plus les trains peuvent se remplir, plus le billet est cher, bienvenue en Absurdie!

Oui, la nostalgie du Service public unifié du rail, monopole d’Etat, lorsque celui-ci correspondait à un aménagement de tout le territoire et non discriminant (même tarif au km), est bien justifiée, et loin du miroir aux alouettes de nouvelles LGV inabordables financièrement…

  • Un article surréaliste – « Transition écologique : en concurrence avec l’avion, le ferroviaire espère ramener les passagers sur terre » – un article de Libé

 

  • Encore faudrait-il qu’il y ait suffisamment de matériel roulant et de modernisation du réseau existant pour une offre plus importante – Ici, on parle de places insuffisantes. Ainsi cette brève: Projet «Botox»: « quand la SNCF lance le lifting de ses TGV pour allonger leur durée de vie ».

 

  • Certains en font les frais, prévisible aussi, puisque l’intérêt général d’avoir une offre plus large pour les usagers (voyageurs et fret) se heurte à un système libéral de concurrence; là encore, ce sont les dividendes qui commandent et pas les besoins d’usagers: les compagnies ferroviaires se livrent bataille, reste sur le carreau: l’usager! Le patron de Trenitalia France appelle à réduire les péages ferroviaires pour faire baisser le prix du train  
  • Ce système est tellement corrompu par l’argent-roi, qu’il n’est même pas capable de réussir sa propre ouverture à la concurrence. « Avec les reports de l’ouverture de la ligne de train Bordeaux-Lyon et l’échec dans le fret,la coopérative Railcoop cumule les pertes. Et cherche d’urgence un plan pour éviter la faillite. » Envolées, bien sûr, les promesses que l’ouverture à la concurrence augmenterait l’offre et ferait baisser le prix pour l’usager…

 

  • Souriez, braves gens, vous ne risquez pas de vous ennuyer: avec de tels raisonnements, comme dit précédemment, le casse-tête des usagers du rail va devenir une occupation à temps plein. SNCF toujours inspirée vous offre la « tarification dynamique ». A lire l’article (ça donne envie), nous sommes persuadés que la plupart des français préfèrera prendre « la bagnole » plutôt que des médicaments contre le mal de tête généré par la recherche de billets abordables… SNCF. Les prix pour un même trajet en train devraient varier encore plus en 2024

En cadeau, pour tous ces merveilleux articles, un coloriage, en attendant qu’existe un train d’Intérêt général, simple à trouver et abordable financièrement.

 

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