UE – Marché transatlantique, l’actualité et les exigences que la France a le devoir de porter

Alors que la partie des accords avec le Mercosur est en cours, la France peine à imposer à l’U.E, et même à donner en France, un point de vue clair en défense de la production agricole et des agriculteurs. Sous pression agricole, elle vient enfin de réagir…(actualisation: voir plus bas)

La Campagne européenne citoyenne a été menée par Attac et ses associations amies au sein de l’AITEC, mais il est difficile de mobiliser les citoyens sur un sujet qui paraît aussi éloigné de nous que l’est la Commission Européenne, et pour tout dire aussi opaque! Par la voix de Maxime Combes, nous vous avons informés régulièrement sur ce site de la dangerosité , notamment en matière d’agriculture, de ces accords de libre-échange: « Ce projet de Grand marché transatlantique vise le démantèlement des droits de douane restants, entre autres dans le secteur agricole, et plus grave encore, la suppression des « barrières non tarifaires » qui amplifierait la concurrence débridée et empêcherait la relocalisation des activités. »

La crise agricole devenue permanente en France ramène les crispations de syndicats agricoles dans la lumière sans qu’ils soient tous d’accord, sans pour autant que soit très clair non plus ce qu’il faut imputer de la crise à ces accords, tant le modèle agricole est aussi en cause: défendre le revenu des agriculteurs, relocaliser et diversifier nos productions, oui, mais défendre les grands groupes agricoles pour des pratiques productivistes à intrants chimiques en folie nous paraît moins pertinent, ce qui conduirait à la suppression de normes dictées par le sanitaire et l’écologie…C’est donc opportunément que nous vous communiquons un travail réalisé au plus vif du débat par les activistes du « Collectif Stop Tafta-Ceta-Mercosur », collectif que le CADE soutient:

« L’élection d’un nouveau Parlement européen et la nomination d’une nouvelle Commission européenne sous la présidence d’Ursula Von der Leyen devraient être l’occasion de réaliser un devoir d’inventaire de la politique que l’Union européenne mène depuis des années en matière de politique commerciale internationale. Pour nourrir ces nécessaires débats, notamment à l’occasion de l’audition au mois de novembre du futur Commissaire au commerce extérieur, Maros Sefcovic, la coalition européenne mobilisée contre les accords de libre-échange et d’investissement, l’European Trade Justice Coalition (ou ETJC), dont le collectif Stop CETA-Mercosur est membre, publie une liste de 10 priorités pour cette nouvelle mandature, fondées sur la soutenabilité, la coopération, l’égalité, la solidarité et la démocratie. Nous l’avons soumise aux parlementaires européens et la mettons plus largement en débat. »

Les dix priorités: 1. Promouvoir une alimentation et une agriculture de qualité
2. Soutenir une politique industrielle progressiste
3. Placer le climat au centre
4. Assurer l’égalité devant les ressources
5. Supprimer les tribunaux d’arbitrage
6. Défendre les droits humains et les droits du travail
7. Protéger le droit de réglementer les géants de la technologie et l’intelligence artificielle
8. Mettre fin aux doubles standards dans les exportations
9. Soutenir la transparence et la démocratie
10. Rejeter les accords commerciaux qui ne sont pas à la hauteur

Vous pouvez accéder aux précisions sur ce lien: Dix Priorités pour la politique commerciale européenne – Collectif Stop TAFTA – Non au Grand Marché Transatlantique

Collectif national Stop CETA/Mercosur

 Ce 22/10/2024 –

Alors que la colère monte dans le monde agricole contre la possibilité d’une conclusion rapide de l’accord UE-Mercosur, la ministre du commerce extérieur du gouvernement Barnier, Sophie Primas, affirme dans une interview au journal L’Opinion que :
➡la Commission européenne ne doit pas conclure cet accord contre l’avis de la France 
➡ la France ne veut pas d’un « fonds de compensation agricole »
➡la France s’oppose à la division de l’accord en deux (« Splitting) et demande à ce que l’accord reste mixte afin que son approbation éventuelle au sein du Conseil nécessite toujours l’unanimité des Etats-membres
Nous, qui n’avons cessé ces derniers mois d’alerter sur la poursuite des négociations et d’exiger de l’exécutif français de clarifier sa position, nous ne pouvons que saluer que celle-ci soit pour partie précisée alors que des articles de presse indiquaient que l’exécutif français était désormais résigné à accepter la finalisation de l’accord UE-Mercosur. 
Néanmoins, ni Emmanuel Macron ni Sophie Primas ne disent quelle stratégie vont-ils poursuivre pour faire valoir ces points à Bruxelles : parler à Paris, c’est bien, agir à Bruxelles c’est mieux. Cela fait des mois que nous les appelons à : 
➡prendre des initiatives pour retirer et/ou réexaminer le mandat de négociations avec lequel la Commission européenne continue à négocier au nom des 27 Etats-membres, dont la France ; 
➡construire une minorité de blocage à Bruxelles pour empêcher l’accord d’être validé au Conseil européen ;
➡faire valoir sur un plan juridique et politique le rejet du « splitting » de l’accord UE-Mercosur. 
Merci de nous aider à partager. 
PRECEDEMMENT
[Accord UE-Mercosur] 15/10/2024
Il y a un mois Michel Barnier se disait « prêt à bloquer l’accord »
Aujourd’hui, on apprend par Politico, un média pour partie basé à Bruxelles, que « l’affaire serait pliée », que « la France n’aurait plus ni le temps, ni l’influence nécessaire pour s’y opposer »
C’est dingue : si on en croit l’article, l’Elysée et Matignon seraient désormais résignés à accepter la finalisation de l’accord UE-Mercosur et à abandonner en rase campagne le monde agricole et à approfondir toujours un peu plus cette mondialisation dont personne ne veut.
Ce n’est pas une fatalité.
Aidez-nous à faire connaître l’information.
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