Incroyable : la 5G « marche » à l’électricité !

Encore cette 5G

Les opérateurs de téléphonie mobile français semblent découvrir que la 5G est plus énergivore que les générations de téléphonie mobile précédentes.

En fait dès que l’on émet dans des bandes de fréquences élevées tout radio amateur débutant savait que la puissance nécessaire pour y émettre était plus importante.

Les opérateurs connaissaient bien cette réalité et dès 2019 des articles y faisaient allusion[1] en ce qui concernait les bandes de fréquences de la 5G.

Pour l’occulter, la rhétorique utilisée par les promoteurs de la 5G, dés le début de son lancement, a simplement consisté à parler d’efficacité énergétique en la définissant comme le nombre de bits transmis par unité d’énergie consommée[2], faisant alors la place belle à la vitesse de transmission et à la latence, aux dépens de tout un ensemble de contraintes dont la consommation énergétique de cette nouvelle génération.

Ceci était d’autant plus grave que lors du lancement de la 5G, les premières fréquences affectées à cette génération étaient relativement « basses » (3,5 GHz aujourd’hui) comparées à celles qui devaient, par la suite, être utilisées (26 GHz, 35 GHz puis 75GHz) : la 5G, au début, était plus énergivore que les précédentes générations mais allait l’être de plus en plus au fur et à mesure de son déploiement vers les bandes de fréquences plus élevées.

Et voilà qu’aujourd’hui la Directrice Générale du groupe Orange, auditionnée par la commission des affaires économiques du Sénat[3], évoque les conséquences de possibles délestages auxquels devraient recourir les opérateurs cet hiver. (https://www.youtube.com/watch?v=t9uWej64H4o)

« Je crains que nos concitoyens et les Français découvrent que les réseaux télécom dépendent d’électricité et il est illusoire d’imaginer mettre des batteries au pied de chacun des sites mobiles en France. »

« Il est illusoire d’imaginer qu’en cas de délestage, on saura maintenir un service continu pour l’ensemble des Français. Les services mobiles, s’ils sont éteints dans une zone géographique pendant deux heures, il n’y aura pas d’accès aux services de numéro d’urgence pendant un temps », a déclaré la Directrice Générale d’Orange.

Mais voilà qu’également que la Fédération Française des Télécoms découvre que la 5G consomme de l’électricité et demande au gouvernement de revoir les obligations de déploiement de la 5G dans les zones rurales[4] afin de réduire de 5% la consommation électrique de leurs réseaux en 2023.

Les Echos précise que la Fédération française des télécoms (qui regroupe tous les opérateurs sauf Free) a envoyé début novembre une note dans ce sens à Bercy, à l’Arcep (le régulateur), à des parlementaires ainsi qu’au Ministre de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot.

Toutes les Communes du Pays basque qui ont décidé de demander un moratoire sur le déploiement de cette 5G avaient pris en compte cette réalité de surconsommation énergétique pour justifier leurs demandes et le Manifeste qu’a adressé le CADE en septembre 2020 au Président de la CAPB pour lui demander de procéder à un moratoire sur le déploiement de la 5G a insisté sur l’empreinte énergétique de cette 5G sur nos sociétés.

Tous les opérateurs de téléphonie mobile qui interviennent auprès des Communes rurales du Pays basque pour les convaincre d’installer de nouveaux sites sont-ils conscients de la crise énergétique que nous allons devoir endurer ?

[1] Operators Starting to Face Up to 5G Power Cost  https://www.lightreading.com/asia-pacific/operators-starting-to-face-up-to-5g-power-cost-/d/d-id/755255

[2] https://hellofuture.orange.com/fr/la-5g-lefficacite-energetique-by-design/

[3] https://www.senat.fr/les_actus_en_detail/article/le-groupe-orange-entendu.html

[4] https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/face-a-la-flambee-de-lenergie-les-telecoms-veulent-ralentirla-5g-dans-les-campagnes-1882425

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