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Saint Paul Les Dax (40) le 24 octobre 2014
A Monsieur le Président de la Commission d’Enquête GPSO Lignes Nouvelles
Monsieur le Président,
C’est en qualité de Président de l’ACCRiL, (Association de Coordination des Citoyens et des Riverains Landais), que je vous adresse cette lettre ouverte. L’ACCRiL regroupe un ensemble d’associations locales, du département des Landes, qui se sont constituées le long du tracé « présumé » de la LGV Bordeaux-Espagne.
Notre principal objectif est d’attirer l’attention de la population et des élus sur la nocivité du projet de LGV dit « SEA-GPSO ». Pour ce qui nous concerne, le tronçon Bordeaux-Espagne (Première et Deuxième Phase) semble être imposé par des technocrates Parisiens, ignorants des réalités locales, mais par contre très réceptifs vis à vis du lobby des « Majors du BTP ».
Nous avons maintes fois démontré, en présence de RFF, que ce projet était inutile, ruineux et destructeur. Nous ne reviendrons pas sur ces démonstrations, basées sur des études réalisées par des sociétés indépendantes de RFF, (Citec, Claraco) dont nous pourrons vous exposer les résultats de vive voix si vous le désirez.
Ce qui, aujourd’hui motive notre démarche auprès de vous, est le contexte de totale incohérence dans laquelle l’Enquête d’Utilité Publique concernant le GPSO (Première Phase) a été engagée.
En effet, nous avons à disposition, d’une part, un ensemble de rapports émanant de personnalités de premier plan et agissant dans le cadre d’un mandat qui leur avait été confié. A ce titre, nous pouvons rappeler pour mémoire:
– le rapport de la Cour des Comptes de 2008 qui pointait du doigt les dépassements de coût des LGV,
– le rapport de Monsieur Hervé Mariton présenté à Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, le 18 mai 2011, et concernant le Schéma National des infrastructures de Transport (SNIT) qui pointait le cruel manque de financement cohérent, et de hiérarchisation ou priorisation des projets du SNIT.
– Les « Assises du Ferroviaire » initiées par Madame Kosciusko-Morizet, en septembre 2011, qui privilégiaient la rénovation et l’entretien du réseau existant…et cela bien avant la catastrophe de Brétigny-sur-Orge.
– Le rapport de Monsieur Jean Louis Bianco du 23 avril 2013, remis à Monsieur Jean Marc Ayrault qui fixait comme priorité absolue la rénovation du réseau existant,
– Le rapport Auxiette remis le même jour que le rapport Bianco et qui abondait dans le même sens en préconisant des trains moins rapides (200km/h) que les TGV/LGV.
– Le rapport Duron, approuvé par Jean Marc Ayrault alors Premier Ministre, qui repoussait les projets de LGV au delà de 2030
– Le rapport de la Cour des Comptes du 23 octobre 2014 dénonce l’asphyxie du modèle Français de la grande vitesse. L’analyse montre un excès d’optimisme, tant dans l’estimation du coût des travaux que dans la prévision du trafic. Les TGV desservent, pour complaire aux élus locaux ou régionaux, 230 gares dans l’hexagone confondant ainsi TGV et TER. Ces pratiques ruineuses se font avec la bienveillance de l’État et l’octroi de subventions pouvant aller jusqu’à 80% (page 77). A la page 103 de son rapport, la Cour des Comptes fait état de ce que « chaque année, le système ferroviaire Français est subventionné à hauteur de 12,6 milliards d’euros par les finances publiques (50% par l’État et 50% par les collectivités territoriales ».
Sachant que seulement 7% des passagers SNCF sont des passagers TGV (dits « élite circulatoire »), comment peut-on parler « d’Utilité Publique » en la matière et que dire de la rentabilité de telles lignes?
D’autre part, il apparaît de plus en plus clairement que les prévisions de trafic passagers et marchandises, réalisés par RFF, sont tout à fait surestimées et que la saturation du réseau existant n’interviendra pas à horizon prévisible. Le quotidien Sud-Ouest du 20 octobre 2014 titrait: « L’Observatoire des Trafics ( Observatoire des Trafics à travers les Pyrénées) montre que le nombre de trains diminue en gares de Dax, Bayonne et Hendaye ».
Plus précisément, lors de la réunion du 26 juin 2014 initiée par l’Observatoire des Trafics, ce dernier a présenté un document qui faisait état, toutes activités confondues, entre 2006 et 2012 d’une diminution de trafic de 10,4% en gare d’Hendaye, de 6,3% en gare de Bayonne et de 23,3% en gare de Dax !!
Monsieur le Président, après qu’un ensemble de rapports, émanant de personnalités éminentes et de grande compétence, convergent dans leurs conclusions pour affirmer que la priorité absolue doit être accordée à la rénovation et à l’entretien du réseau existant , que le dogme de la grande vitesse doit être remis en cause, et cela dans un contexte de baisse régulière et durable du trafic ferroviaire, il n’existe plus aucune justification logique et rationnelle pour construire les LGV du GPSO!!
Nous voudrions comprendre pourquoi une telle insistance, un tel entêtement, poussent les autorités à entreprendre contre vents et marées, ce ruineux et inutile projet qu’est le GPSO!!
Enfin, un projet aussi démesuré dans le contexte économique actuel est tout à fait déraisonnable et sonne comme une injure aux oreilles des contribuables que nous sommes.
Je vous transmets au nom de l’ACCRiL, Monsieur le Président, mes sentiments les meilleurs,
Le Président.
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Les dernières barthes du CEF de Mouguerre doivent être préservées !
Le permis d'aménager ne doit pas être accordé, puisque d'autres solutions existent pour éviter la destruction de 12 hectares de barthes.
Les dernières barthes du CEF de Mouguerre doivent être préservées
Les barthes sont des zones humides qui jouent un rôle majeur pour préserver la ressource en eau, lutter contre les canicules, maintenir la biodiversité mais aussi pour prévenir des inondations les quartiers environnants. Leur destruction est interdite pour des projets qui peuvent se dérouler ailleurs ou autrement. C'est l'esprit de la loi et de la séquence « Eviter, réduire, compenser » qui impose d'éviter en tout premier lieu. C'est aussi pour cela que le CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) a émis un avis défavorable au projet.
Le permis d'aménager demandé par la SEPA sur le CEF (Centre Européen de Fret) pour remblayer 12 ha de barthes ne doit pas être accordé par le Maire de Mouguerre :
- L'activité de l'entreprise DJO (Enovis) n'est pas liée au fret ferroviaire et on peut éviter de détruire les 3,3ha qui lui sont dévolus. D'autres implantations sont possibles : les friches industrielles du site des Salines tout proche du CEF, ou des emplacements déjà aménagés à Saint-Martin-de-Seignanx par exemple. Rien ne justifie qu'on l'installe sur les barthes.
- Le remblaiement pour les aménagements ferroviaires est prématuré. Britanny ferries (nouvel opérateur ferroviaire) peut commencer son activité dans l'espace déjà remblayé du CEF sans toucher aux barthes. Les autres opérateurs présents sur le CEF n'ont pas prévu leur éventuelle extension avant 2025. Le projet de Brittany ferries étant de transporter des camions d'Irlande en Espagne (camions actuellement sur des bateaux entre ces deux pays), il serait par ailleurs plus judicieux que ses trains (en provenance du port de Cherbourg) roulent jusqu'en Espagne pour éviter un surplus de camions sur l'A63 entre Mouguerre et la frontière.
- Le cadre de vie des riverains doit être préservé, et l'interdiction d'accès au CEF par la route de Briscous maintenue, comme c'était le cas jusqu'en 2022 avant la révision du PLU de Mouguerre. Le nouvel accès prévu (qui s'éloigne du noeud autoroutier) va aggraver les conditions de circulation déjà très difficiles sur ce secteur pour les habitants de Lahonce, Briscous, Mouguerre et au-delà. Les investissements publics doivent se tourner pour améliorer les transports du quotidien.
- Le remblaiement des barthes va aggraver les risques d'inondation des quartiers environnants sur Lahonce et Mouguerre, d'autant plus avec le changement climatique et la multiplication des événements extrêmes.
- Les impacts de cet aménagement débordant largement du CEF et affectant les habitants de Mouguerre et des communes voisines, ce permis d'aménager aurait dû faire l'objet d'une vaste concertation avec l'ensemble des habitants, des associations, des élus des communes voisines, du SCoT.
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