Un retour sur l’Enquête publique des AFSB (Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux)

COMMUNIQUÉ DE PRESSE issu de notre coordination inter-départements LGV NON MERCI!
Autorisation environnementale des AFSB: comment le préfet Guyot va-t-il oser ?
L’enquête publique environnementale des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux s’est tenue du 15 juillet au 28 août. Des collectifs membres de la coordination LGV NON MERCI livrent une première analyse des résultats. Bien que cette enquête se soit déroulée en plein été, elle a rencontré un vif succès de participation. Les avis émis étaient massivement défavorables et couvrent tous les aspects abordés dans le dossier. Un avis préfectoral favorable serait reçu comme un énième déni du rejet massif dont le GPSO fait l’objet.

De quoi parlons-nous ? L’enquête publique environnementale des AFSB est la dernière étape légale avant le démarrage des travaux, tels que défrichage, abattage, destruction de nids dans des bâtiments, etc. Prévue initialement à partir du 23 juin, elle avait été repoussée entre le 15 juillet et le 13 août, en raison des élections législatives. Des collectifs et associations opposés au GPSO*, avec l’appui de nombreux élus, s’étaient mobilisés pour obtenir une prolongation de cette enquête jusqu’au 28 août.
La participation a été importante. Des membres de la coordination LGV NON MERCI ont récolté systématiquement les avis déposés. Au 28 août, juste avant la clôture, plus de 2500 avis avaient été déposés. Avec plusieurs centaines d’avis déposés les tous
derniers jours – au retour des vacances !
Plus de 90% des avis sont défavorables. La lecture des avis révèle que moins de 100
sont favorables au projet. De qui émanent-t-ils ? des communes ou de départements convaincus que les AFSB vont permettre le développement « décarboné » des trains du quotidien et la mise en place de la ligne nouvelle LGV vers Toulouse ou bien développer l’économie locale (département des Landes, Agen, Grand Montauban, Bordeaux Métropole). Ces avis émanent également d’associations ou de groupements défendant de manière évidente leurs intérêts privés (CCI Bayonne Pays Basque, Eurosud Team, SGPSO).
Le résultat est écrasant : c’est plus de 90% d’avis défavorables*, soit aux AFSB, et/ou à la LGV Bordeaux Toulouse, et/ou au GPSO tout entier. L’opposition des citoyens et des communes péri-urbaines et rurales, notamment de Gironde, est générale. Des contributions très instructives et complètes ont été déposées par des associations et collectifs (Trans’cub, LGVEA, Amis du Barthos, Amis de la Terre, CADE, Sepanso, etc.) mais aussi par de nombreux élus (députés, conseillers départementaux, sénateurs, etc.).

  • L’utilité publique des AFSB est toujours au cœur du problème. L’utilité publique n’est pas l’objet de l’enquête environnementale. En revanche, pour autoriser la destruction
    d’espèces protégées, des raisons impératives d’intérêt public majeur doivent être établies.
  • Par ailleurs, la séquence Eviter, Réduire, Compenser doit être respectée et la recherche sincère d’une alternative doit être démontrée. De nombreux avis défavorables à l’autorisation environnementale des AFSB remettent directement en cause ces raisons impératives et ont d’excellents arguments pour utiliser les voies existantes. Y compris pour aller de Toulouse à Paris et mettre fin à l’usage de l’avion entre ces deux villes…
  • L’importance des nuisances (comme le bruit très souvent cité), la destruction de la biodiversité et la compensation illusoire des impacts environnementaux font également l’objet de nombreux avis. Les AFSB sont une réelle menace pour des zones naturelles très riches en biodiversité, sans espoir de compensation. Des villes seront coupées en deux, avec un impact majeur sur la vie quotidienne des riverains. Beaucoup de personnes, ne contestant pas la nécessaire «décarbonation » des mobilités, questionnent néanmoins la politique globale des transports que représente ce projet. Les AFSB sont justifiés seulement parce qu’ils seraient indispensables aux LGVs vers
    Toulouse et Dax, et aucune preuve chiffrée n’est apportée pour démontrer qu’elles favorisent le report modal vers le rail ou la circulation des TER. Les bilans de gaz à effet de serre émis (avant et après projet) faisant partie de l’enquête, l’obstination de SNCF Réseau à ne pas actualiser ses chiffres de circulation questionne…
  • La lecture de tous ces avis est édifiante, et l’entêtement des porteurs du projet apparait pour ce qu’elle est : un passage en force pour construire une infrastructure déconnectée des enjeux de mobilité et des aspirations des habitant.es du territoire.
    Dans ce contexte, un avis favorable à l’autorisation environnementale des AFSB sera reçu comme une provocation.
  • Contacts presse :
    Gilles : 06.87.76.41.81
    Stéphanie : 06.34.59.29.20
    LGV NON MERCI
    Mail : contact@lgvnonmerci.fr
    Telegram : t.me/LGVNONMERCl
    Instagram : @lgvnonmerci
    Web : lgvnonmerci.fr
    *AFSB Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux
    *GPSO Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest

Précision : environ 950 avis défavorables sont issus d’une campagne lancée par l’association cyberacteurs, «fédératrice d’énergies au service de la protection de l’environnement, des droits de l’être humain et de la Paix» (lien hypertexte https://www.cyberacteurs.org/accueil/index.php). Ces avis, venant de toute la France, mais tous identiques, ne sont pas comptabilisés pour calculer les 90% d’avis défavorables.

 

Cet article a été publié dans Accueil, biodiversité, Energie-climat, forêt, GPII, LGV, Transport avec le mot-clé , , , , , , , , , . Mettre en signet le permalien.

Les commentaires sont fermés.