Un article de SOCIALTER – Entretien
Les discours sur la catastrophe écologique ne sont pas nouveaux, nous rappelle le chercheur Luc Semal dans son ouvrage « Face à l’effondrement. Militer a l’ombre des catastrophes » (PUF, 2019). Le gain de notoriété récent de ces thèses marque en revanche leur « démarginalisation » : elles se diffusent désormais à des groupes moins politisés, ce qui interroge profondément l’avenir de l’écologie politique comme force de mobilisation collective.
Maître de conférences en science politique au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris (MNHN) et chercheur au Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Cesco), Luc Semal est spécialiste des mobilisations écologistes, notamment des villes en transitions (Transition Towns) et de la décroissance. Il vient de publier Face à l’effondrement. Militer à l’ombre des catastrophes, longue étude sociologique issue d’une thèse soutenue en 2012. Il y décrit les trajectoires de socialisation des militants convaincus de l’insoutenabilité des sociétés thermo-industrielles et de leur déstabilisation dans les prochaines décennies.