Joinville – Pour refuser des activités polluantes, nucléaires, des détergents et des particules radioactives dans la Marne, des radionucléides dans l’eau potable, des cheminées qui crachent des métaux lourds ! Pour refuser la politique du fait accompli, l’omerta de certain-es, la décision par le haut !
Ci-dessous, le communiqué de presse diffusé dans la semaine par le collectif d’organisation :
Unitech, une entreprise américaine, souhaite s’implanter à Suzannecourt, au coeur de la Haute-Marne. (Il est à craindre que l’accélération prochaine du processus relatif au projet Cigéo à Bure (déclaration d’utilité publique qui devrait être déposée d’ici la fin de l’année, et dépôt prochain de la demande d’autorisation de création) pèse dans la décision d’autoriser d’Unitech afin de servir l’accompagnement économique de Cigéo.)
Outre l’opacité regrettable régnant autour de ces projets, nos arguments pour refuser Unitech sont de deux ordres principaux :
– concernant la laverie nucléaire, 1990 T de linges seraient amenés à y être lavés : il est certain que la Marne, qui accueillerait les eaux usées après traitement et dont le débit est faible, ne serait pas en capacité de diluer « correctement » les radionucléides et les détergents. Ajoutons que le système de filtration ne piègerait que 60% des radionucléides : la pollution serait donc doublement inévitable.
– l’unité de décontamination, responsable de 80% de la radioactivité du site, serait aussi émettrice de rejets atmosphériques de métaux lourds à moins d’un kilomètre d’une zone urbanisée (habitations, collège, lycée, crèche, centre commercial et son stockage alimentaire, appartements des familles de gendarmes etc).
Le choix de Suzannecourt n’est donc en aucun cas adapté à ces installations et le manque de justification environnementale du site avait d’ailleurs fait tiqué l’Autorité environnementale.
Depuis presque trois ans, et de manière accélérée durant cette année 2019, une mobilisation croît contre ces projets au service de l’industrie nucléaire, rythmée par des réunions publiques, une communication régulière dans les presses locales et de nombreux rassemblements d’opposants.
Les temps forts de cette lutte du quotidien sont éloquents pour la campagne haut-marnaise : nos réunions publiques ont toujours rassemblé plus de 200 personnes (pour en savoir plus) tandis que le promoteur de ces projets, soutenu par une poignée d’élus de la Communauté de communes du bassin de Joinville-en-Champagne, peine à convaincre et à rassembler. Notre manifestation du 14 septembre fut un succès inédit : 700 personnes, voire un millier selon l’AFP, ont battu le pavé du bassin joinvillois pour marquer leur opposition. Près de 36 communes, en aval du site, ont délibéré contre ces projets. Depuis le 12 novembre et jusqu’au 20 décembre se déroule l’enquête publique et à ce jour, près de 90% des contributions déposées sont défavorables !
Nous savons que rien n’est gagné pour autant :
– alors que le premier avis datant d’août 2018 d’un hydrogéologue agréé par l’ARS était défavorable et pointait des risques notamment pour les captages d’eau potable de la commune de Vecqueville, et que celui de l’autorité environnementale d’avril 2019 d’après le dossier d’autorisation environnementale était plus que mitigé, il s’avère que l’ensemble des avis présents dans le dossier soumis à enquête publique (et notamment le second avis de l’ARS du 8 novembre 2019 et le second avis d’un hydrogéologue du cabinet Geops) sont favorables… avec réserves. Nous dénonçons cette formule : un avis favorable avec réserves doit être considéré comme défavorable, tant ces dernières sont inquiétantes et attestent que ces activités ne pourront s’implanter sans impact.
– il est à craindre que l’accélération prochaine du processus relatif au projet Cigéo à Bure (déclaration d’utilité publique qui devrait être déposée d’ici la fin de l’année, et dépot prochain de la demande d’autorisation de création) pèse dans la décision d’autoriser d’Unitech afin de servir l’accompagnement économique de Cigéo.
Nous considérons que nous entrons donc dans une phase d’urgence et qu’en plus de la bataille argumentative de l’enquête publique, il faut rendre palpable la détermination qui nous porte. Nous comptons donc sur le rassemblement du 14 décembre pour franchir une nouvelle étape dans le rapport de force qui ne pourra pas être ignorée par les promoteurs du projet. La voix des habitants doit triompher.
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