DECHETS d'Hazketa : quand les populations sortent les pancartes de protestation de la poubelle…

Retour sur les faits : l’association Hazketa 2010 du CADE adresse un courrier au Syndicat Bil Ta Garbi concernant la gestion contestée de la décharge ultime d’Hasparren et le transfert de terres polluées de Marinadour Bayonne, ceci faisant suite aux pollutions olfactives et départs de feu à répétition par ailleurs…

Hasparren le 1er décembre 2012

Objet : ISDND d’Hazketa-contrôle de la qualité
des déchets entrants – REF:2012/605

Monsieur le Président,
BIL TA GARBI
Allées des platanes 64100 Bayonne

Votre courrier du 20/11/2012, loin de nous rassurer, ne fait qu’augmenter nos inquiétudes et nos questionnements.

Nous n’avons aucune envie de polémiquer mais tant que des réponses satisfaisantes ne seront pas apportées, notre rôle de citoyen est complémentaire à celui que vous accomplissez en tant qu’élu avec certainement beaucoup de bonne volonté.

Pour les faits, nous prenons note qu’à la suite du nouvel Arrêté Préfectoral Complémentaire N°07/IC/201 pris sans aucune concertation avec la population, la nature des déchets autorisés a été modifiée. Ce qui est interdit aujourd’hui peut être autorisé demain.

Ainsi, on peut supposer que dans quelque temps une partie des terres polluées de Fertiladour (NDLR: radioactives) pourrait être orientée vers Hazketa avec l’appellation « terres faiblement contaminées ».

Hasparren poubelle en tout genre de la région

  • Qui a assuré la traçabilité et l’analyse des terres pour lesquels vous avez donné votre accord ?
  • Quel suivi et quelle analyse de contrôle ont-ils été faits sur ces terres entrant sur le site ?
  • Quelle garantie avons nous pour que ces terres ne soient pas mélangées ou servent à constituer talus et couvertures ?

Nous avons posé cette question à un haut responsable de la société exploitante qui nous a assuré devant témoin que ces terres n’étaient pas réutilisables. Or, le lendemain un tracteur chargeait sur le tas et constituait les talus du massif de déchets. Au lieu de confiner la pollution comme annoncé la veille, il y a étalement en surface des déchets et réutilisation

Nous réclamons donc, une fois de plus, de la part des pouvoirs publics plus de moyens de contrôle pratique sur l’origine et la traçabilité des déchets.

Depuis des années, nous avons fait des suggestions en ce sens au vu des pratiques d’autres sites que nous avons visités.

Vous évoquez sincérité et transparence, nous ajoutons l’exigence de moyens, la complémentarité dans nos actions et dans le respect des rôles de chacun.

Nous considérons que vous représentez le partenaire majeur, dans son rôle de veille, de coordination et de contrôle dans ce maquis institutionnel pas toujours soucieux de l’intérêt général et de la santé publique.

En attendant la fin en 2015 de ce contrat « fourre tout » que vous avez dû assumer, nous resterons vigilants et continuerons à faire connaître les inquiétudes légitimes.

Veuillez agréer Monsieur le Président, l’expression de nos meilleures salutations citoyennes.

PS : Copie de ce courrier est dressée à M.Le Sous-Préfet, à M.le Maire de Hasparren et la presse.

PRECEDEMMENT : les terres polluées du chantier de Marinadour à Bayonne sillonnent les routes… et arrivent à Hasparren-Hazketa

 

Association Hazketa 2010, le 17 novembre 2012

LETTRE OUVERTE
à Monsieur le Président de BIL TA GARBI

OBJET :
Demande urgente d’éclaircissements sur les terres contaminées arrivées au Centre d’Enfouissement Technique des Déchets (CET) d’Hazketa

Le mercredi 14 novembre 2012, devant la fréquence inhabituelle de camions de terre arrivant au CET Hazketa d’Hasparren, l’association Hazketa 2010 a interrogé les services de Bil Ta Garbi pour connaître la nature et la provenance de cette terre.

Selon les informations du syndicat Bil Ta Garbi, dans cette unique journée (de 9h30 à 16h30), pas moins de 31 camions de « terres ou minéraux faiblement contaminés » sont entrés sur le site. Au total, 715 tonnes de ces « terres ou minéraux faiblement contaminés » ont été déposées à la décharge d’ Hazketa ce jour là.

Nous sommes tout d’abord étonnés quant à la nature des déchets : selon l’arrêté préfectoral daté de mai 1995 (à notre connaissance toujours en vigueur actuellement) dans le paragraphe « déchets industriels spéciaux » les sols pollués figurent parmi les « déchets interdits ». Pour quelle raison ces déchets interdits arrivent-ils à Hasparren ?

Ensuite, après notre demande sur la provenance de ces « terres ou minéraux faiblement contaminés », votre Syndicat nous a affirmé que ces terres proviennent du site de Marinadour de Bayonne. Hautement pollué ( cf article de Ortzadar n°147), ce site est aujourd’hui dédié à un projet immobilier.

Or, un document de la CABAB daté de 2004 fait déjà état de la pollution de ces terres. A l’époque, il est même précisé que « dans le cas où l’occupation du sol serait de type résidentiel (collectif), la quantité de matériaux à traiter serait d’environ 4 300m3 ».

Devant cette nécessité « d’évacuer les matériaux qui présentent un risque », le document pose alors plusieurs hypothèses : « les cyanures pourront être incinérés au centre de traitement de Bassens, les points noirs pourront être incinérés soit à la CIAP de Bassens, soit à Marseille, soit au Havre et le reste sera traité par désorption thermique au Pays Bas ou enfouis dans un site de classe 1 près de Bordeaux ».

Il n’est en aucun cas fait mention du site d’Hazketa. La seule imprécision géographique sur la destination future des déchets concerne « le site de classe 1 près de Bordeaux ». Hormis le fait que la proximité du site d’Hazketa par rapport à Bordeaux soit loin d’être évidente, le site d’Hasparren est de classe 2, l’excluant de facto comme potentiel site potentiel d’accueil de ces terres.

Pour quelle raison ces déchets interdits arrivent-ils à Hasparren ?

Enfin, dans un courrier daté du 22 novembre 2011( copie ci-jointe) et adressé par le CADE à M. Nuñez, alors Sous-préfet, le Collectif s’étonne d’avoir « consulté un document des promoteurs du projet immobilier Marinadour où n’apparaissait nulle part la quantité de terres, retirées, leurs différentes destinations et le coût (…) ceci alors même qu’une réunion du 14 octobre 2004 en agglomération avait (…) souligné « qu’on ne pouvait se contenter d’une dépollution à minima ».

Dans ce même courrier, le Collectif demande -après communication par les promoteurs – de connaître les « volumes de terre traités et suivant les polluants leur destination ». A ce jour, un an après cette demande, aucune information n’a été fournie au CADE.

Nous nous joignons au CADE pour vous demander directement de nous faire parvenir dans les plus brefs délais les informations manquantes à ce jour : quel est le tonnage entré sur Hasparrren? Quelles sont les destinations des terres fortement contaminées? Quid des analyses de toutes les terres ? Quelles garanties pouvez-vous apporter pour assurer la mise en place effective d’un processus de dépollution de ces terres?

Dans cette même logique, par souci de transparence, nous demandons d’une part que l’apport de ces terres soit stoppée jusqu’à l’obtention de réponses satisfaisantes sur toutes nos interrogations et d’autre part que notre association puisse faire un contrôle inopiné de ces terres.

En comptant sur votre collaboration, nous vous prions d’agréer, M. le Président, l’expression de nos respectueuses salutations.

NB : Une copie de ce courrier est envoyée à Monsieur le Sous-Préfet, à la DREAL, à Monsieur le Maire de Hasparren et à la presse.

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Historique de la décharge de déchets ultimes d’Hazketa
Fonctionnement de la décharge de déchets ultimes d’Hazketa

 

 

 

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