(photo Adour) Un communiqué issu de la Commission EAU et INDUSTRIE du CADE: Qualité des Eaux de baignade – La dilution des pollutions jusqu’à quand ?communique1 Pendant que le 30 mai dernier, lors d’une conférence de presse, les représentants de la CAPB se félicitaient de leurs résultats en matière de qualité des eaux de baignade, plusieurs plages dont celles de Biarritz Port Vieux, Ciboure et Anglet étaient fermées et impropres aux activités nautiques. Comment expliquer un tel décalage entre ce discours et la réalité du terrain ? (analyse et vidéo, pièce jointe plus bas: rapport de l’ARS)
Comme la commission Eau & Industrie du CADE l’a plusieurs fois souligné, le dérèglement climatique entraîne des événements pluvieux de plus en plus violents et les infrastructures ne sont plus adaptées pour y faire face. Par ailleurs, comme cela a été démontré lors de la vidéo réalisée en mai 2017 (https://www.youtube.com/watch?time_continue=6&v=QfNcTsRGVIo), même par temps sec et en dehors de l’afflux touristique les systèmes d’épuration sont insuffisants tant sur le plan quantitatif (sous-dimensionnés au vu de la pression démographique et du calcul de l’équivalent habitant sous-évalué) que sur le plan qualitatif (non prise en compte de nombreux polluants).
Aujourd’hui, nous ne polémiquerons pas en situation de crise devant le nombre de plages fermées pour cause de pollution bactériologique depuis le début de la saison. Reconnaissons les efforts faits pour améliorer les réseaux d’assainissement mais les travaux les plus importants notamment ceux effectués pour la construction (ou l’extension) des bassins de rétention (des thermes salins à Biarritz et de Fontaine Laborde aux Sables d’or à Anglet) ou des portes à clapets de l’Uhabia (à Bidart), reposent toujours sur le principe de la dilution des pollutions en vogue depuis les années 1970. Principe affiné et amélioré grâce à des systèmes de modélisation mis au point par la filiale de la lyonnaise des eaux, Rivage Pro Tech. Ces modèles permettent de définir suivant les courants, les marées … le meilleur moment pour rejeter en mer les eaux stockées qui n’ont pu être traitées (les systèmes d’épuration étant sous-dimensionnés comme dit plus haut) afin que la pollution se soit diluée avant l’ouverture des plages.
Pourtant, le principe des Directives Cadre Eau 2000 (Directive eaux de baignades, Directive relative au traitement des eaux urbaines résiduaires, Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin) imposait d’obtenir des eaux de bonne qualité écologique et chimique en 2015. N’y a-t-il pas ici un paradoxe entre ce choix de diluer les pollutions et ces directives européennes ? Ne faudrait-il pas enfin envisager un traitement des polluants à la source, opter pour des stations d’épuration plus performantes et abandonner une fois pour toute ce principe de dilution ruineux et désastreux pour la planète ?
En 2017, 2 fois plus de fermetures de plages
Voici un bref rappel de la saison de baignade 2017 sur la Côte Basque (cf rapport Qualité des eaux de baignade de l’ARS en pièces jointes) : Si 31 plages ont été classées d’excellente qualité et 3 de bonne qualité par l’ARS en 2017 contre 29 excellentes et 5 bonnes en 2016, le nombre de fermetures de plages a quasiment été doublé l’an dernier pour atteindre les 300,5 jours contre 155 jours l’année précédente (p. 12). Même si les fermetures de plages sont intervenues pour le plus grand nombre suite à des épisodes pluvieux, 4 d’entre elles ont cependant pris à contre-pied les services chargés du contrôle des eaux (p.13). La première a eu lieu à la Plage du Port Vieux à Biarritz où les taux d’entérocoques et d’Escherichia Coli (matières fécales) sont montés en flèche le 17/07. Pour expliquer cette hausse, les services chargés d’enquêter sur les origines de la pollution suspectent « la présence de nombreuses personnes ayant investi les rochers à proximité immédiate de la plage ». La deuxième fermeture a eu lieu à Parlementia à Bidart le 9 août, la troisième à Senix à Saint-Jean de Luz (le 19/09) et la quatrième, plage du Casino à Hendaye le 18/07. A Parlementia, l’origine de la dégradation était due à une fuite sur un refoulement des eaux usées et pour l’évènement du 19 septembre plage de Senix à Saint Jean de Luz, il est imputable au débordement du bypass de la station d’épuration de Guéthary. Pour les deux autres dégradations, leur origine n’a pu être déterminée.
Toujours pas d’amélioration du côté de l’Uhabia
Quant à l’Uhabia et aux portes à clapets, la CAPB a investi en 2012 environ 10 M€ pour la mise en fonctionnement des portes qui allaient permettre de dériver les eaux trop chargées de ce fleuve pour empêcher la pollution de se répandre sur les plages voisines. Ce procédé a été couplé à la mise en place d’un contrat de bassin rassemblant les différents acteurs (associations institutionnelles, collectivités …) qui prévoyait un bon retour de l’état écologique du fleuve dès 2017. 10 M€ environ ont été également injectés dans ce contrat. A l’époque, la commission Eau & Industrie avait dénoncé avec véhémence cette attitude favorisant la notion d’Océan Poubelle et ce projet en le qualifiant de pansement sur une jambe de bois. Le rapport de l’ARS 2017 indique en page 14 de son rapport que « Le suivi de la qualité du point ≪ Estuaire ≫, situé sur la rivièreUhabia, en aval de la porte à clapet (mise en fonctionnement en 2012, qui permet, jusqu’à la pluie mensuelle, de dériver une partie des eaux chargées de la rivière vers un émissaire en mer et ainsi protéger la plage des pollutions véhiculées par cette rivière), met en évidence un niveau de pollution extrêmement élevé de cette rivière, avec, comme en 2016, 10 résultats qualifiés de ≪ mauvais ≫ (8 en 2015). Un contrat de bassin signé en 2011 assorti d’un programme d’actions permettait à tous les acteurs de ce bassin d’agir de façon coordonnée sur la réduction des diverses sources de pollutions bactériologiques de la rivière Uhabia. Ce contrat s’est terminé en 2015 et n’a pas été reconduit. En l’état actuel, cette rivière représente une menace pour la qualité des eaux des plages situées a proximité de l’estuaire, la porte ne permettant que d’en diminuer les effets».
Un bilan en demi-teinte et une hausse sans précédent des détergents
C’est donc un bilan en demi-teinte pour la saison 2017 et ce malgré l’avertissement du CADE qui avait démontré les insuffisances des systèmes en place lors des plongées effectuées sur les émissaires de Marbella et de l’Uhabia. L’EPCI qui a désavoué le CADE, votait pourtant mois de septembre suivant l’emploi du Désinfix un produit chimique miracle destiné à blanchir les eaux en sortie de station d’épuration, reconnaissant implicitement par ce biais l’insuffisance des systèmes d’épuration.
Aujourd’hui, le principe de dilution des pollutions conduit à la saturation des milieux, par exemple en période de houle où les détergents et les matières grasses accumulés provoquent des épisodes de mousses. Ces dernières, qui ne sont pas prises en compte dans les contrôles de l’ARS, se mesurent désormais en milligramme par litre depuis cette année contre des nanogrammes auparavant, soit 1 000 fois plus. Sans parler des maladies à répétition (infections ORL, gastro-intestinales, dermatologiques ….) qui se multiplient parmi les baigneurs et les pratiquants nautiques. Dans une région où l’attractivité touristique est basée en partie sur l’Océan, le bon sens ne voudrait-il pas que tous les acteurs se mobilisent pour mettre en place des actions cohérentes sur l’ensemble des bassins versants et que nous nous dotions de systèmes d’épuration modernes et performants ?
EAUX BAIGNADES 64 rapport ARS 2017
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Les dernières barthes du CEF de Mouguerre doivent être préservées !
Le permis d'aménager ne doit pas être accordé, puisque d'autres solutions existent pour éviter la destruction de 12 hectares de barthes.
Les dernières barthes du CEF de Mouguerre doivent être préservées
Les barthes sont des zones humides qui jouent un rôle majeur pour préserver la ressource en eau, lutter contre les canicules, maintenir la biodiversité mais aussi pour prévenir des inondations les quartiers environnants. Leur destruction est interdite pour des projets qui peuvent se dérouler ailleurs ou autrement. C'est l'esprit de la loi et de la séquence « Eviter, réduire, compenser » qui impose d'éviter en tout premier lieu. C'est aussi pour cela que le CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) a émis un avis défavorable au projet.
Le permis d'aménager demandé par la SEPA sur le CEF (Centre Européen de Fret) pour remblayer 12 ha de barthes ne doit pas être accordé par le Maire de Mouguerre :
- L'activité de l'entreprise DJO (Enovis) n'est pas liée au fret ferroviaire et on peut éviter de détruire les 3,3ha qui lui sont dévolus. D'autres implantations sont possibles : les friches industrielles du site des Salines tout proche du CEF, ou des emplacements déjà aménagés à Saint-Martin-de-Seignanx par exemple. Rien ne justifie qu'on l'installe sur les barthes.
- Le remblaiement pour les aménagements ferroviaires est prématuré. Britanny ferries (nouvel opérateur ferroviaire) peut commencer son activité dans l'espace déjà remblayé du CEF sans toucher aux barthes. Les autres opérateurs présents sur le CEF n'ont pas prévu leur éventuelle extension avant 2025. Le projet de Brittany ferries étant de transporter des camions d'Irlande en Espagne (camions actuellement sur des bateaux entre ces deux pays), il serait par ailleurs plus judicieux que ses trains (en provenance du port de Cherbourg) roulent jusqu'en Espagne pour éviter un surplus de camions sur l'A63 entre Mouguerre et la frontière.
- Le cadre de vie des riverains doit être préservé, et l'interdiction d'accès au CEF par la route de Briscous maintenue, comme c'était le cas jusqu'en 2022 avant la révision du PLU de Mouguerre. Le nouvel accès prévu (qui s'éloigne du noeud autoroutier) va aggraver les conditions de circulation déjà très difficiles sur ce secteur pour les habitants de Lahonce, Briscous, Mouguerre et au-delà. Les investissements publics doivent se tourner pour améliorer les transports du quotidien.
- Le remblaiement des barthes va aggraver les risques d'inondation des quartiers environnants sur Lahonce et Mouguerre, d'autant plus avec le changement climatique et la multiplication des événements extrêmes.
- Les impacts de cet aménagement débordant largement du CEF et affectant les habitants de Mouguerre et des communes voisines, ce permis d'aménager aurait dû faire l'objet d'une vaste concertation avec l'ensemble des habitants, des associations, des élus des communes voisines, du SCoT.
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