Forêt – Nouvelle réunion publique sur le bois industrie et usages du bois – 09/12 à Morcenx (40)

Le dynamisme ne faiblit pas du côté des associations membres du collectif contre le projet E-cho sur Lacq, projet toujours en attente de l’enquête publique. Et en attendant, l’heure reste à l’information citoyenne, ainsi une nouvelle réunion est prévue avec le CADE et ses partenaires du collectif, dans les Landes. C’est passionnant, instructif, et nous espérons bien entendu la plus grande affluence!

« Les associations landaises unies avec le collectif Touche pas à ma forêt (TPMF) regroupant plus de 70 associations sur l’ensemble du territoire national, vous invitent à participer aux réunions publiques – Des coupes importantes d’arbres sur un rayon de 200 km autour du site de LACQ, s’étendant de la Nouvelle Aquitaine jusqu’en Occitanie, impacteraient considérablement le paysage landais. Nous devons nous unir pour faire front contre ce projet mortifère et motiver nos décideurs à s’y opposer. Le besoin en biomasse forestière pour l’aviation est d’une telle ampleur qu’il n’est techniquement pas envisageable ni possible de les laisser prendre une telle direction. »(GNSA)

Pour le 09/12, c’est l’association du CADE « Non LGV Nord Landes et Marsan » qui communique: réunion publique à Morcenx-La-nouvelle (40) – le lundi 09 décembre à 20h15 – salle Scognamiglio, Espace Jaurès –« Kérosène pour l’aviation, bois d’ oeuvre, papeteries, chimie verte. Les conflits d’usage sur les forêts des Landes vont se multiplier: la transformation industrielle de la biomasse forestière est en concurrence avec le chauffage des particuliers et collectivités mais aussi avec la fonction de décarbonation assurée par les forêts. Venez vous informer ! » 

On y parlera des projets industriels en Pyrénées Atlantiques qui impacteront la filière bois en créant des conflits d’usage, notamment dans les Landes, avec quelques actualités sur les subventions: En effet, s’annonce un PLF 2025 dangereux! LIRE sur notre article précédent: Nos forêts en danger – quand elles ne sont plus qu’une marchandise…E-cho et Cie | CADE : Collectif des Associations de Défense de l’Environnement du Pays-Basque et du sud des Landes

POUR EN SAVOIR PLUS…

Conflits d’usage – 7,5 millions de résidences principales se sont chauffées au bois à la saison de chauffe 2022/2023, soit le quart des résidences principales et 43 % des maisons individuelles. Il s’agit du nombre le plus élevé depuis 1984. – La pression exercée par différents projets industriels a déjà amené l’Etat à établir une liste de priorisation sur les prélèvements de bois par l’industrie, et le chauffage des particuliers n’est pas prioritaire! « compétitivité des industries de transformation du bois matériau, prioritaires au vu de leur contribution au stockage carbone dans les produits bois » … ainsi, outre le projet E-cho de Lacq (avec les précisions de J.Descargues sur la priorisation des usages du bois),  Le projet Biochar de Miraïa à Garlin va ajouter aux conflits d’usages sur le bois et évidemment sur les prélèvements forestiers (135 000 tonnes de bois frais/an) sur site « clés en mains » labellisé par l’Etat (afin de faciliter son installation sans étude d’impact, mais avec une étude de risque sanitaire et une étude de dangers. A suivre…) . LIRE aussi: BOIS lettre de mission 08ebe1fe891a3b755a05db8be7d8ddae75b86374

– DOCUMENTATION UTILE SUR LA FILIERE BOIS: bois énergie, bois industrie

 

  • Sur le bois énergie, l’ADEME précise: Le bois énergie : une énergie locale et « bon marché » | Collectivites | Agir pour la transition écologique | ADEME – Avec 35,1 % de la consommation d’énergie primaire renouvelable en 2021, le bois énergie est la première énergie renouvelable de France. À ce titre, il a un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique, en particulier pour la production de chaleur. Une chaufferie bois, ou chaudière à bois produit de la chaleur et/ou de l’électricité à partir de divers types de bois. On retrouve notamment des plaquettes forestières, des connexes de l’industrie du bois, des bois en fin de vie et des granulés bois fabriqués à partir de matières premières sèches et broyées. La chaleur produite permet de répondre aux besoins de chauffage de bâtiments (chaufferie associée ou non à un réseau de chaleur) ou à des process industriels (eau chaude, vapeur, air chaud). Elle permet à la collectivité de prendre en main la question de l’approvisionnement énergétique de son territoire, d’opter pour les modes de gouvernance et de gestion de la production d’énergie les mieux adaptés, et de mobiliser un levier des politiques d’aménagement du territoire dans lesquelles elle s’intègre : Plan Climat Air Énergie (PCAET), Plan Local d’Urbanisme intercommunal et Habitat (PLUIH), etc. VOIR AUSSI: Situation du chauffage domestique au bois en 2022-2023 – ADEME – Juin 2024 | Observabois

En revanche, il est permis de douter du terme « bon marché », car le bois est devenu l’or noir sur le plan du marché carbone, faisant pousser les projets comme des champignons et bien plus vite que la résilience et l’étendue de la forêt ne le permettent! (marché carbone déjà dénoncé dans ses dérives, voir notre article précédent).

Et nous sommes loin de partager l’optimisme de l’ADEME Bois énergie : une filière en amélioration continue pour les Français et l’environnement – Le Monde de l’Energie

  • Accompagnés du Cabinet Carbone 4, l’interprofession nationale de la forêt et du bois France Bois Forêt, le Comité professionnel de Développement des Industries Françaises de l’Ameublement et du Bois (Codifab), et l’Union Française des Industries des Cartons, Papiers et Celluloses (Copacel) présentaient le 13 février 2024 le « scénario carbone » de la filière à horizons 2030 et 2050. Cette étude « Scénario de convergence du bouclage bois-biomasse à l’horizon 2050 – Carbone4 » , ayant associé l’ensemble des maillons de la filière, est la première d’une telle ampleur. Elle met en évidence le rôle central de la filière forêt-bois face au changement climatique, à la fois en termes d’adaptation et d’atténuation… La décarbonation de l’économie française passera inévitablement par un plus grand recours au matériau bois dans les usages. L’augmentation progressive et mesurée de la récolte annuelle (+10 Mm3 d’ici 2035) demandera de mobiliser l’ensemble des forêts à travers une dynamisation proportionnée, en lien avec l’objectif de leur adaptation au changement climatique. Cela nécessitera également une augmentation des capacités de transformation et de l’attractivité socio-économique des activités de gestion et d’exploitation forestière/ La variabilité probable de la récolte induite par les crises climatiques devra s’accompagner d’une adaptation et une réorganisation de la gestion forestière pour valoriser les bois de crises de façon agile. La capacité à satisfaire la demande des différents marchés nécessitera d’articuler encore plus la ressource de bois autour des usages matière bois d’oeuvre et bois d’industrie, notamment ceux à longue durée de vie (construction et ameublement) tout en développant le réemploi et le recyclage des produits en fin de vie. Pour cela, des investissements dans l’innovation et les infrastructures industrielles seront nécessaires. / Une bonne articulation des flux de la filière sera primordiale pour satisfaire les différents marchés et l’équilibre au sein de la filière. Une priorisation stricte parmi les usages du bois énergie sera indispensable pour renforcer la compétitivité des industries de transformation du bois matériau, prioritaires au vu de leur contribution au stockage carbone dans les produits bois. L’utilisation de bois-énergie devra donc être fléchée en priorité vers l’autoconsommation de la filière et conduit à un doublement du volume consommé à cet usage (+7 Mm3) à horizon 2050 par rapport à 2019. Enfin, dans un objectif de neutralité carbone global et de souveraineté, la relocalisation des approvisionnements en bois en France devra être amplifiée.

Décarbonation oui, sacrifice de nos forêts, non ! E-cho – précisions sur les arguments des opposants et pétition en ligne : https://www.petitionenligne.fr/usine_e-cho_non_merci

« Nous sommes un collectif d’associations nationales et régionales, environnementales et paysannes, opposées au projet (du consortium financier Elyse) de construire une usine de  «bio»carburants à Lacq, dans les Pyrénées atlantiques.

Ce premier projet, nommé E-CHO, consiste à produire du carburant à partir d’hydrogène et de biomasse forestière, pour les transports aériens et maritimes – au prix d’une pollution de l’air et de l’eau, ainsi que d’une destruction massive des forêts, des milieux aquatiques et de la biodiversité de la Nouvelle Aquitaine et de  l’Occitanie.

Au lieu de « décarboner » les transports (l’objectif affiché d’Elyse), la production de ces carburants aboutirait en fait à un triplement des émissions de gaz à effet de serre. En pleine crise climatique !

Car, pour produire annuellement les quantités de carburant prévues par le projet E-CHO (75 000 tonnes de kérosène et 200 000 tonnes de méthanol), il faudrait environ 500 000 tonnes de bois sur pied, soit plusieurs milliers d’ha de forêt par an diminuant drastiquement la capacité de nos forêts à stocker le CO2.

L’utilisation de biomasse forestière n’est donc pas un procédé bas carbone, comme Elyse voudrait nous le faire croire, mais au contraire extrêmement polluant en CO2. Sans parler du CO2 émis lors du transport du bois (15 000 camions par an) et des 500 000 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère par les avions et les bateaux lors de la combustion du « bio »-carburant produit par E-CHO.

De plus, pour alimenter l’usine, 8 millions de m3 d’eau seraient prélevés annuellement dans le gave de Pau (soit la consommation annuelle d’eau de 156 000 habitants), et les eaux rejetées par l’usine pourraient atteindre jusqu’à 30°. Il y aurait donc un danger de désolation des milieux aquatiques.

Un deuxième projet, va également s’attaquer à nos forêts : nommé BIOCHAR, porté par Miraïa, il se situerait à Garlin. Il s’agirait de pyroliser 135 000 tonnes de bois/an pour en extraire 20 000 tonnes de biochar (bio-charbon de bois) destiné à fertiliser les sols. L’efficacité de ces fertilisants n’a pas fait ses preuves, et le prix de vente estimé entre 800€/tonne à 1000€/tonne (hors subvention) semble démesuré. Cette initiative accentuerait la pression sur nos forêts, la zone d’approvisionnement se situant entre 100 et 150 km autour du site.

1.      Nous demandons aux élus et citoyens d’exprimer leur ferme opposition à E-CHO, projet coûteux (2 milliards d’euros !), qui épuisera les ressources naturelles de notre région, réduisant de façon dramatique la capacité de la nature à nous protéger contre le réchauffement climatique.  (Actuellement , la concertation publique est terminée, mais  l’information continue jusqu’à l’Enquête publique: https://www.e-cho-concertation.fr/)

2.      Nous leur demandons de prendre aussi conscience des conséquences de projets comme BIOCHAR, et d’exprimer leur ferme opposition à ce type de projets.

3.      Nous demandons aux pouvoirs publics qu’il y ait le plus rapidement possible une étude indépendante d’impact environnemental globale, et que celle-ci soit publiée avant le début de l’enquête publique, afin que citoyens et élus puissent être pleinement informés des conséquences désastreuses du projet E-CHO pour l’environnement.

4.      Nous demandons au gouvernement de ne pas soutenir – et financer avec l’argent du contribuable – des projets privés qui détruiront le bien commun dont nous dépendons tous pour notre survie.

5.      Nous demandons au gouvernement que désormais les projets relatifs aux énergies renouvelables n’impactent plus jamais les milieux et sols naturels existants et que toute ZAER (zone d’accélération des énergies renouvelables) soit affectée par une commune à des parcelles déjà artificialisées.

6. Nous demandons des arbitrages sur les usages de la biomasse forestière au plus haut niveau de l’État et l’établissement d’un moratoire sur les usages non essentiels de celle-ci.

7. Nous vous demandons à tous de signer cette pétition, en écrivant un commentaire si possible, de la faire circuler, et de nous rejoindre dans l’action* pour empêcher ce projet désastreux ! » 

Le Collectif Touche Pas à Ma Forêt – Pour le Climat – 

 

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