D’après la CAPB, Marienia ne produirait aucune ressource fourragère et ne serait plus recouverte de prairie…
Photo de Marienia prise au printemps 2022, un tracteur y fait les foins, une ressource fourragère indispensable à l’élevage ovins sur un secteur en AOP Ossau-Iraty
L’audience sur l’appel du PLU de Cambo s’est tenue ce mardi 17 septembre à Bordeaux. Pour rappel, par un vote des élus de la précédente mandature de la CAPB, le PLU de Cambo a rendu les terres de Marienia constructibles. En complément de la forte mobilisation des paysans et des habitants du territoire, le CADE a déposé un recours contre ce PLU qui est jugé par la Cour d’appel du tribunal administratif de Bordeaux. Le juge de première instance de Pau avait retenu que, essentiellement en prairie, la valeur agricole de ces terres n’était pas démontrée pour la culture du piment d’Espelette et la production de cerise d’Itxassou.
Avant l’audience, le rapporteur a préconisé de rejeter la requête. Il faut dire que dans son dernier mémoire envoyé au tribunal, l’avocat strasbourgeois de la CAPB a nié le caractère agricole des terres de Marienia, allant jusqu’à dire qu’elles ne permettent de produire aucune ressource fourragère et qu’elles ne sont plus recouvertes de prairie ! L’audience revêtait donc une grande importance pour tenter de contrer cet argument qui ne correspond en rien à la réalité. L’avocate du CADE, Maître Dorothée Mandile, a plaidé à l’audience en compagnie de son confrère Maître Alain Larrea qui intervenait dans la procédure au nom de l’association Lurzaindia. Ils ont récapitulé les nombreux témoignages des acteurs agricoles qui ont démontré le potentiel agricole de Marienia qui pourrait être utilisée pour des productions en AOP Piment d’Espelette ou cerise d’Itxassou. De plus, actuellement recouvert de prairie permettant de nourrir des brebis laitières en secteur AOP Ossau-Iraty, le plateau de Marienia est déjà indispensable à l’agriculture du Pays Basque, sauf à considérer que l’élevage devrait être hors sol ou de nature concentrationnaire.
Le CADE espère donc que les arguments déployés par l’avocat de la CAPB ne seront pas retenus par le juge et que le jugement d’appel lui sera favorable.
Par ailleurs, le CADE rappelle que si la modification du PLU peut intervenir par les voies judiciaires, les élus actuels de la CAPB peuvent aussi se saisir de ce sujet emblématique par un nouveau vote pour modifier le PLU de Cambo et mettre ainsi en œuvre une de leur fortes orientations : l’indispensable protection du foncier agricole, garante de survie pour nos paysans et de notre résilience alimentaire.