Le retour des trains de nuit? Voyons de plus près…

Ces jours-ci, embarquez tous dans les trains de nuit!

Pas un jour sans article et annonce de remise ou mise en service de ces trains disparus dans les errances de la gouvernance française, regrettés par les usagers, et faisant l’objet de mobilisations régulières et localisées pour en demander le retour.

L’évolution des lignes de train de nuit en France entre 1981 et 2020. (AWA SANE / FRANCEINFO)- Comment les trains de nuit ont été effacés de la carte de France (avant un nouveau départ ?) (francetvinfo.fr)

Alors, on va se réjouir? Oui, mais en se souvenant que s’ils ont été abandonnés en 2016 par les dirigeants politiques et l’opérateur national, c’est pour une raison économique: ils ne sont pas rentables pour l’opérateur, et l’Etat ne s’est pas déterminé pour le maintien d’un grand service public ferroviaire du quotidien et de proximité mais pour l’abandon d’une cohérence nationale sur fond d’ouverture à la concurrence privée.

Aussi, si en premier lieu on se réjouit partout, il faut contextualiser ce « retour »: c’est d’une nouvelle offre dont on parle…la relance européenne mise sur le retour du train de nuit pour décarboner les transports de moyenne et longue distance; c’est l’argument assumé. Mais alors, qu’en est-il des critères qui intéressent le plus grand nombre?

  • Combien de dessertes entre les métropoles pour en faire un train de proximité, ou est-ce un « saut de nuit » de métropole à métropole, train non mixte par les arrêts?
  • Combien de jours concernés et à quels horaires pour en faire un train du quotidien et ce toute l’année, ou bien favorise-t-il pour être rentable les temps touristiques?
  • Et quels tarifs pratiqués, pour en faire un train accessible à tous, sinon à en faire un train « d’élites cinétiques » à haute qualité de confort et prix prohibitif?

Le rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI 02/2023)  proposait trois scénarios différents. Celui dit de « Planification écologique » mettant l’accent sur les investissements dans le ferroviaire a été retenu par le Gouvernement Borne, en conséquence des orientations de l’U.E. , mais pas en changeant le logiciel libéral…Foin de gestion publique unifiée, mais bonjour la rentabilité espérée dans un esprit de concurrence, ce qui pose de nouveaux problèmes d’organisation des sillons.

De son côté, l’Autorité de Régulation des Transports pointe le soutien nécessaire aux infrastructures en dégénérescence, en fléchant les crédits pour elles, et pas forcément en créant des LGV, afin d’aménager le territoire en modernisant l’actuel ( rapport-scenarios-de-long-terme-pour-le-reseau-ferroviaire-francais-12-07-23-final[57601]  p.63 –  la trajectoire d’investissement « planification écologique » proposée par le COI, notamment s’agissant des investissements de renouvellement et de modernisation, conduirait à rajeunir et moderniser l’infrastructure. Cela permettrait de préserver l’essentiel du réseau actuel, dans une logique d’aménagement du territoire et d’enclencher une dynamique vertueuse alignée avec les objectifs de transition écologique des transports).

La situation est donc évolutive: voici un premier aperçu du site gouvernemental ainsi qu’un éclairage avec quelques articles… »Demandée par la loi d’orientation des mobilités, une étude a été menée par l’État sur le développement de nouvelles lignes de Trains d’Équilibre du Territoire (TET), et plus particulièrement sur les conditions d’une amélioration de l’offre des trains de nuit, liaisons nationales comme internationales. Cette étude a permis de déterminer l’intérêt et l’opportunité de la mise en service de nouvelles lignes de nuit. Près de 10 lignes de trains de nuit pourraient voir le jour d’ici 2030. »  Lignes intérieures envisagées:  lire l’article sur le site ministériel       

Train de nuit | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)

 

 

 

 

 

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