Sortie des énergies fossiles – reconduction d’extraction en Gironde

Encore une incohérence à l’heure de la COP28, qui devait signer le déclin des énergies fossiles, passage obligé pour le GIEC et les Nations-Unies…Eh bien, c’est raté, et pour de nombreux pays. En France, la nouvelle a surpris: autorisation donnée de forages pétroliers à La Teste-de-Buch en Gironde (jusqu’à 2.000 m de profondeur, sur le site de Cazaux), déjà accablée par les feux de l’été pour 7000 hectares…

Trajectoire de sortie à 2040 des énergies fossiles à géométrie variable – Alors on joue sur les mots côté décideurs: c’est une reconduction d’autorisation de concession, non concernée par la loi. Mais nul doute que les citoyens et associations vont continuer à s’emparer du sujet qui fâche, car il fallait saisir l’occasion pour arrêter (décision Préfète). Il s’agit du projet de huit puits de forages pétroliers du groupe canadien Vermilion Energy, doté d’un avis favorable à l’issue de l’Enquête publique Conclusions motivées, un air connu malgré les oppositions environnementales associatives et politiques: le manque de planification claire de l’économie énergétique est criant! La loi est là, les décisions concrètes, non. 

A propos des lois et du lobbying décisif – Selon La F.I Gironde, Les Amis de la Terre (voir article ici) se sont procuré un document présentant les arguments des lobbies auprès du Conseil d’État. Ceux de Vermilion étaient clairement des menaces formulées ainsi  : « Le projet de loi en général porte une atteinte disproportionnée à plusieurs principes constitutionnels, notamment au droit de propriété et à la liberté d’entreprendre. » ou encore « La mesure viole les engagements internationaux de la France en tant que membre du Traité sur la Charte de l’Énergie de 1994, qui prévoit la protection des investissements dans le secteur de l’énergie ». Or, pour sortir des énergies carbonées il faut arrêter les subventions aux énergies fossiles, y compris à l’étranger et désobéir aux traités de libre-échange qui s’opposent à l’atteinte de nos objectifs écologiques, alimentent le dumping social et favorisent des délocalisations. Ainsi on en conclut qu’il faudrait désobéir au Traité sur la Charte de l’Énergie de 1994 utilisé par Vermilion pour faire pression sur les autorités françaises.

Financement, le « nerf de la guerre » – La France, déjà punie par deux fois pour « Inaction climatique », possède de plus des champions à dividendes de l’investissement en matière d’énergies fossiles, tels Total, BNP Paribas, Le Crédit Agricole…témoigne de l’incompréhension l’article de Reporterre.

Pour aller plus loin: video décryptage Du Media, par T.Porcher, sur les BOMBES CARBONE : CES BANQUES QUI NOUS MÈNENT DROIT DANS LE MUR

A titre d’exemple, le double langage de Total TotalÉnergies : explorez les projets qui vont faire exploser le climat (reporterre.net)« Reporterre publie une carte inédite de près de 70 nouveaux projets fossiles amorcés par TotalÉnergies. Développés au mépris des recommandations de l’Agence internationale de l’énergie, ils emmènent l’humanité dans le mur. »

A suivre, les exploits de BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole:

« Le plus grand financeur européen des énergies fossiles: BNP Paribas

Selon un rapport publié en mars 2021 par six ONG internationales, BNP Paribas, serait le « roi des hypocrites » : avec 41 milliards de dollars (35 milliards d’euros) de financements aux énergies fossiles en 2020, c’est la banque qui a « le plus augmenté ses soutiens (aux fossiles) entre 2019 et 2020 au niveau international », remarquent les ONG. Cette banque, la première française, était en 2020 « le plus grand financeur européen et 4e mondial de l’industrie des énergies fossiles », calculent-elles.

Selon le rapport, les géants pétroliers BP et Chevron ont reçu de BNP Paribas 13 milliards de dollars (11 milliards d’euros) de soutiens en 2020. Et les ONG remarquent que « BNP Paribas est le plus grand financier mondial entre 2016 et 2020 pour BP, Shell et Eni ». Pour Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, « au bal des hypocrites, BNP Paribas est roi. Pendant qu’elle se joignait aux appels publics en faveur d’une relance verte suite à l’éclatement de la crise du Covid-19, elle signait aussi, loin des projecteurs, des chèques de plusieurs milliards de dollars sans condition aux super-majors pétrolières et gazières ».

Selon un rapport des Amis de la Terre et d’Oxfam, depuis janvier 2020, BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et le groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne ont accordé 100 milliards de dollars de financements aux entreprises actives dans le charbon, le pétrole et le gaz. Les meilleures clientes des banques sont les huit majors pétrolières et gazières, qui ont capté 25 % du total de ces financements. BNP Paribas, qui arrive largement en tête de ce classement, a, à elle seule, financé ces majors pour 12 milliards de dollars. Les quatre grandes banques françaises ont de surcroît toutes augmenté ces financements, de 22,5 % en moyenne entre 2019 et 2020. L’impact climatique des banques françaises est considérable. Aux trois premières places des entreprises françaises les plus polluantes, on retrouve les trois groupes bancaires BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole, qui ont chacune une empreinte carbone supérieure au territoire français. BNP Paribas, plus gros pollueur du CAC 40, nous emmène ainsi vers un réchauffement de + 4 °C.

Selon OXFAM, BNP Paribas est tout simplement la pire entreprise française en matière d’émissions de gaz à effets de serre. Cela s’explique notamment parce qu’elle est la banque européenne finançant le plus le secteur fossile (en 2019).

Dans le dernier rapport de l’ONG « Share action » publié le 6 septembre 2021, les auteurs soulignent l’absence de transparence des banques quant à leurs engagements environnementaux. L’établissement français se contente de s’engager à retirer ses financements des entreprises dégageant des « revenus significatifs » du pétrole non conventionnel. »

ARTICLES COMPLETS: Fiscalité, climat, pourquoi s’en prendre à BNP Paribas ? – Attac France

BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale | Le gang des financeurs – Attac France

 

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