L’activisme écologiste en question – une réponse des Musées (ICOM)

Les actions d’activistes se sont multipliées dans les musées, amenant de la perplexité et  une certaine sidération médiatisée d’une part, mais aussi incontestablement une polémique qui a permis de renouveler la réflexion et le débat citoyen. En faire un sujet clivant a malheureusement dominé, jusqu’à ridiculiser les jeunes activistes et tenter de déclarer leur irresponsabilité devant cette nouvelle forme d’alerte écologique: ils seraient « écoterroristes », ce qui permet à des pouvoirs en place d’écarter toute approche dialectique.

(Crédit photo : Just Stop Oil)

Sans doute cette absence de générosité conservatrice vis à vis de choix originaux de jeunes citoyens peut-elle interpeller autant que leurs actes l’ont fait. Quelques enseignants-chercheurs ont donc produit une réflexion plus ouverte: « Touchés par les actions qui se multiplient dans les musées d’art, quatre enseignants-chercheurs refusent d’opposer nature et culture. Ils se déclarent solidaires de cette jeunesse et de la justesse de ses actions. » Voici pourquoi dans une tribune. ARTICLE de BASTA! Face au mépris suscité par l’activisme écologiste, « que les musées expriment leur effroi devant l’avenir »

Citations: « …le mépris et l’ironie qui se déversent dans le débat public à l’égard des activistes écologistes devraient plutôt être dirigés vers les vrais écoterroristes qui sont les politiciens libéraux radicalisés au service d’un capitalisme destructeur de la planète. »  » Si la radicalisation du libéralisme et des médias mainstream continue à insulter cette jeunesse et à la priver d’avenir, comment ne pas s’attendre à des réactions, sans doute moins pacifiques que les actions actuelles. » « On aimerait que les musées, qui sont des institutions patrimoniales et de transmission de valeurs, expriment leur effroi devant l’avenir, au lieu de minorer la situation et d’en rester à des obsessions de succès de fréquentation, de logique marchande et de pratiques de sensibilisation timides et souvent édulcorées. Les enjeux de la crise environnementale et climatique devraient pourtant mobiliser toutes les institutions, en particulier celles qui ont des missions qui touchent au patrimoine et à la transmission. »

Dans le temps de la COP27, l’ICOM a produit un communiqué très intéressant pour soutenir ces jeunes activistes et aider à la compréhension de ces actes: Activisme climatique dans les musées

« Suite aux récentes actions d’activisme climatique dans les musées, le Conseil international des musées (ICOM) souhaite reconnaître et partager à la fois les préoccupations exprimées par les musées concernant la sécurité des collections et les préoccupations des activistes climatiques alors que nous sommes confrontés à une catastrophe environnementale qui menace la vie sur Terre. L’ICOM considère que le choix des musées comme toile de fond de ces protestations climatiques témoigne de leur pouvoir symbolique et de leur pertinence dans les discussions autour de l’urgence climatique.

L’ICOM souhaite rappeler le rôle des musées en tant qu’acteurs clés pour initier et soutenir l’action climatique avec leurs communautés et salue leur engagement dans cette mission, démontré par des programmes éducatifs, des expositions dédiées à ce sujet, des actions de proximité et des recherches. L’ICOM attire l’attention sur l’impact que ces manifestations pourraient avoir sur le travail des professionnels et des bénévoles des musées qui s’efforcent de protéger et de promouvoir ces précieux éléments du patrimoine pour le plaisir du public. Pour atteindre le plein potentiel de transformation que les musées ont pour le développement durable, l’ICOM souhaite que les musées soient considérés comme des alliés face à la menace commune du changement climatique.

Alors que les dirigeants mondiaux, les décideurs politiques et la société civile se réunissent à Sharm El-Sheik pour la COP27, l’ICOM rappelle la nécessité d’une action courageuse pour réduire les émissions de carbone et atténuer le réchauffement climatique. Le changement climatique représente une menace croissante pour le patrimoine culturel, matériel et immatériel, les musées et leurs collections : des catastrophes naturelles aux difficultés croissantes à maintenir les conditions de conservation en raison de conditions climatiques extrêmes.

Rappelant sa résolution n° 1 “Sur la durabilité et la mise en œuvre de l’Agenda 2030, Transformer notre monde ” (Kyoto, 2019), l’ICOM réaffirme que tous les musées, en tant qu’institutions de confiance, ont un rôle à jouer pour façonner et créer un avenir durable. La société civile est un acteur clé de l’action climatique : des ONG, réseaux et militants aux institutions culturelles et musées. Nous devons nous mobiliser pour notre planète, collectivement et unis, car il n’y a pas de solution climatique sans transformation de notre monde. »

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