Ce lundi 17 octobre, lendemain de la journée mondiale de l’alimentation, l’association Bizi! a organisé une conférence de presse devant la mairie de Bayonne pour faire un point d’étape sur la situation écologique des menus des cantines d’Iparralde, au regard de la loi et des engagements des collectivités.
Retour sur engagements – « Mesdames, Messieurs les conseiller·es municipaux et communautaires du Pays Basque,
Voilà 2 ans déjà que 46 communes et une majorité d’élus du Conseil exécutif de la Communauté d’Agglomération Pays Basque (CAPB) ont signé les engagements du Pacte de métamorphose écologique du Pays Basque. Ils se sont notamment engagés à Agir dans les cantines de la collectivité avec des menus bio, locaux et une option végétarienne. Lors de la conférence de presse, les militants ont présenté la démarche citoyenne de suivi des menus des cantines et mis en avant l’importance des impacts climatiques, écologiques et sanitaires de la surconsommation de produits animaux, attestée par de nombreuses études.
En effet, 24 % de l’empreinte carbone hexagonale est due à l’alimentation, principalement du fait de l’élevage intensif. Avec trop de produits animaux et trop peu de végétaux, il est établi que le régime alimentaire d’un occidental moyen est déséquilibré et ne respecte ni les limites planétaires, ni les limites nutritionnelles de santé. A l’inverse, un régime riche en légumineuses, céréales complètes, fruits et légumes, et pauvre en viande, est compatible avec les limites planétaires et peut faire gagner plus de dix ans d’espérance de vie. Les militants de Bizi!, tout en arborant une banderole clamant :”Pour la santé des enfants et le climat, moins et mieux de produits animaux !”, ont déroulé leur argumentaire : “Comme le montre une étude d’Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG) présentée en 2021 à Lurrama, avec le régime actuel, il n’y pas assez de terres en Iparralde pour nourrir la population locale. Un régime moins carné et plus végétal permettrait de rendre une souveraineté alimentaire possible et de répondre aux enjeux climatiques actuels“ rappelle Dominika Durruty porte-parole de Bizi!
Aujourd’hui 9 collectivités ne respectent pas la loi en ne proposant pas un menu végétarien chaque semaine alors que c’est une obligation depuis près de 3 ans: Cambo-les-Bains, Hasparren, Mouguerre, Saint-Pée-sur-Nivelle, Ahetze, Espelette, Itxassou, Mauléon-Licharre et le Conseil départemental (Collège Elhuyar).
Bayonne est la seule commune à respecter l’engagement d’offrir une option végétarienne quotidienne. Avec Bidart, c’est aussi la seule ville à avoir un plan de diversification des protéines effectif. Elle est enfin, avec Macaye, la seule commune à avoir plus de ⅔ de produits en bio. Pour ces raisons, Bayonne a été gratifiée d’une Fève d’or ainsi que la SCIC Eole, prestataire qui fournit la commune. “Ce prix récompense le niveau d’engagement dans la métamorphose alimentaire de Bayonne, précise Sabine Endarra, porte-parole de Bizi! Cet avancement est d’abord le fruit d’un volontarisme politique sur la durée des élus de la commune puis de l’implication d’Eole pour être à la hauteur du cahier des charges ambitieux.”
Bizi! reste disponible pour échanger de façon constructive avec les élus et agents qui le souhaitent. Pour les collectivités désirant avancer dans le respect des engagements du Pacte, le groupe Hitza Hitz propose une étape intermédiaire : passer du minimum légal d’un menu végétarien hebdomadaire à deux menus par semaine.