LU SUR LES RESEAUX…
« Lundi 8 mars, l’examen du projet de loi climat débutait en commission spéciale à l’Assemblée nationale.[ …] A été déposé un ensemble d’amendements sur le thème des forêts et de la protection de la ressource en eau. Ceux-ci ont été rejetés avant même le début de l’examen du texte. Prétexte ? Ils n’auraient aucun lien avec le texte de loi sur le climat ! Rejetés au titre de l’article 40 de la Constitution, la Macronie a tranché. Pour eux, les forêts et l’eau n’ont aucun rapport avec l’écologie…
Avec quasiment 4 emplois sur 10 détruits en 20 ans (38%) l’ONF est en voie de disparition physique alors que les enjeux écologiques et les attentes sociétales sont de plus en plus forts.
Au détour d’une loi sur la simplification de l’action publique, du débat sur le budget, et aujourd’hui le projet de loi pour le climat, le gouvernement multiplie les manœuvres pour réduire les effectifs et remplacer les fonctionnaires par des salariés de droit privé. Avec la fin du statut de fonctionnaire, les agents restants seraient soumis à une pression beaucoup plus forte de la direction pour augmenter les prélèvements en forêt.
Dans l’indifférence générale, nous sommes en train d’assister à une remise en cause du fondement même du code forestier et de la notion de service public forestier.
Dans quelques jours démarre le début des débats en commission spéciale pour la loi Climat. Les mesures pour la forêt proposées par les 150 Citoyens de la Convention Climat n’ont pas été retenues par le gouvernement, dont celles pour l’ONF ! Parce que la forêt publique est un bien commun que nous devons préserver, je demande que davantage de moyens soient accordés pour restaurer un bon état écologique des forêts françaises.
La coupe rase désigne un des modes existant d’aménagement des forêts, qui consiste en l’abattage de la totalité des arbres d’une parcelle considérée d’une exploitation forestière.
À l’heure actuelle de la question environnementale, la coupe rase ( ou coupe à blanc ) qui est la méthode la plus « primaire » d’exploitation des forêts, ne peut plus perdurer légalement. Une technique non adaptée au caractère limité et fragile du couvert forestier français doit cesser car elle est la plus dévastatrice sur l’écosystème/les sols/les paysages. D’autres systèmes de gestions rentables, mais plus respectueux existent depuis longtemps et devraient s’y substituer. ( Voir gestions dans futaies irrégulières, futaies jardinées, sylviculture irrégulière, continue et proche de la nature ( SICPN) )
La coupe rase entraîne :
– une perturbation anormale et brutale de l’écosystème forestier
– un impact négatif sur les nutriments et le puits de carbone stocké dans le sol.
– par le choc climatique qu’elle crée, la coupe rase accroît le risque d’une mauvaise régénération des essences précieuses, ce qui justifie une régénération artificielle coûteuse et générant elle-même d’autres risques, notamment liés à la perte de diversité génétique et à l’absence de sélection naturelle des plants introduits. La sélection des plans introduits pour une éventuelle replantation est souvent déterminé par des impératifs économiques uniquement d’où les grandes plantations régulières de résineux en remplacement de la biodiversité initiale
– la compaction, et parfois érosion des sols, ce qui est défavorable à une bonne régénération naturelle et au bon ancrage des arbres plantés
– en fonction de la qualité du sol, et de facteurs climatiques, cette pratique forestière peut conduire à une modification profonde et brutale des mécanismes de ruissellement et du cycle de l’eau, qui se traduit par une pollution ou dégradation des cours d’eau localement et en aval
– la coupe rase encourage et facilite un « traitement régulier » de futaies monospécifiques et équiennes ( forêts d’une seule espèce et de même âge ), jugé défavorable à l’expression de toute la diversité écologique des forêts
– la coupe rase semble favoriser la diffusion d’espèces invasives
Les lois contraignants la replantation de certaines parcelles coupées rases ne répondent à aucun des problèmes énoncés plus haut, elles contribuent même, en cache misère, à l’appauvrissement biologique des forêts françaises, menacées par la monoculture.
La forêt est une bien commun qualitatif, et non uniquement quantitatif.