5G et dette des opérateurs de télécommunication

La 5G augmentera-t-elle la dette des opérateurs de télécommunications et celle de la France ?

Une étude de l’ARCEP[1] de 2019 montrait que la tendance de ces dernières années était à une diminution des services mobiles et une constance des revenus des services et le total des communications électroniques qui était de 40 Md€ en 2010 est passé à 31 Md€ en 2018 dont seulement 13,1 Md€ pour les services mobiles.

La Fédération Française des Télécoms, dans son étude économique2019[2] titrée « Les Télécoms : les premiers acteurs du numérique », notait des investissements toujours plus élevés de 2014 à 2018, avec un record de 10,4 Md€ en 2018, le plus fort investissement en Europe.

Cette étude reconnaissait que les investissements devenaient de plus en plus élevés. Elle notait en particulier que si les investissements des opérateurs de télécommunication étaient à long terme, leur rentabilité, elle, était à très long terme, avec une durée moyenne de rentabilisation des capitaux de 32 ans !

Comment investir sur de nouveaux moyens de télécommunication basés sur la disponibilité de bandes de fréquences mises à disposition pendant quinze ans alors que le le retour sur investissement n’est espéré qu’après plusieurs dizaines d’années ?

Il serait certainement plus raisonnable de réduire les zones blanches en terminant d’implanter la 4G et la fibre sur tout le territoire, en particulier sur toute la partie rurale.

La rentabilité des réseaux 2G, 3G et 4G+, pour les TelCOs français n’a pas été documentée mais selon les remarques précédentes, la 5G représente certainement pour eux, sinon une fuite en avant technique et industrielle, un pari pour pouvoir consolider voire accroitre cette rentabilité, en sachant bien que de prochaines étapes (bande 26 GHz et 5G NR) vont apparaître avant que les investissements immédiatement envisagés soient rentabilisés.

Le départ vers la 5G est un pari dont les seuls gagnants seront les équipementiers d’électronique et d’informatique étrangers ainsi que les GAFAM et autres BATXH (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft ; Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi, Huawei).

[1] https://www.arcep.fr/cartes-et-donnees/nos-publications-chiffrees/observatoire-des-marches-des-communications-electroniques-en-france/marche-des-communications-electroniques-en-france-annee-2019-resultats-provisoires.html

[2] https://www.fftelecoms.org/app/uploads/2019/12/etude_economie_2019_fftelecoms.pdf

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