EAU et INDUSTRIE – Laminoirs Celsa – Port de Bayonne

Nous vous avons déjà informés du suivi par le CADE concernant l’état inquiétant de l’estuaire de l’Adour; état nous amenant à exercer surveillance, alertes et participation à Enquêtes Publiques en  rapport avec l’activité industrielle du « Port de Bayonne » (Région/ CCI); voici un article d’APS, ainsi que quelques commentaires de notre part:26-02-2016 – APS 1983 – Métallurgie – 40-64 – Laminoirs de Celsa : le projet peine à se financer – et à suivre: bilan d’activité portuaire 2015

l-acierie-boucau-tarnos-recoit-de-la-ferraille-qu-elle_3537821_1000x500L’aciérie Celsa (Boucau-Tarnos) reçoit de la ferraille qu’elle transforme en billettes d’acier ©Archives Jean-Daniel Chopin

Tour de table en perspective ce 29 février pour boucler le financement des deux laminoirs projetés sur le port de Bayonne (voir notamment APS 1950et 1962). La société Celsa France a chiffré l’enveloppe nécessaire à 60 M€ pour un laminoir à chaud et un autre à froid occupant 34 000 m². Pour l’heure,
une participation de 25 M€ est acquise de la part de Bpifrance*, mais ce sont les fonds propres qui font défaut ainsi que le soutien des établissements financiers. En effet, la famille Rubiralta, propriétaire de la maison mère catalane Compañia Española de aceros Laminados (Celsa), ne rencontre pas le soutien attendu des banques. Certes, elles sont rassurées par l’apport de Bpifrance, mais également échaudées par la conjoncture sur le marché mondial de l’acier, perturbé par le dumping des produits chinois en quête d’acheteurs. De plus, les débouchés des produits sidérurgiques laminés sur le port de Bayonne restent à garantir. La fermeture provisoire par la multinationale ArcelorMittal de l’Aciérie compacte de Biscaye (ACB) à Sestao (Pays basque) ne vient pas non plus éclaircir les perspectives.
Pourtant, les laminoirs projetés ont reçu le 22 janvier le feu vert au terme de l’enquête publique (le 
16h00 d’APS n° 3272), et leur mise en service est espérée par le port de Bayonne : ils pourraient lui apporter un trafic supplémentaire d’1,5 million de tonnes. Etablie à Castellbisbal, au sud-ouest de Barcelone, Celsa a racheté en mai 2007 pour 415 M€ l’aciérie sur les berges de l’Adour au groupe galicien Añon. L’usine s’étale sur les communes de Boucau et de Tarnos, mais l’ex-Aciérie de l’Atlantique pâtit depuis sa construction en 1996 par Marcial Ucin de l’absence d’un laminoir, passage obligé afin de renforcer la valeur ajoutée de l’acier produit sous forme de billettes pour le BTP. Ce pourrait être aussi un atout de poids au moment d’une éventuelle revente du site.          article APS sur http://www.aquitainepresse.com
* au CADE, nous rappelons que si les fonds propres manquent, Bpifrance c’est l’argent du contribuable! Ce qui fait dire à un des militants de l’EAU que le chantage à l’emploi fonctionne bien entre les Multinationales et les élus décideurs (ici: Région/Département/collectivités locales) quand il s’agit de ponctionner l’argent public, mais qu’en réalité rarement les emplois annoncés par l’entreprise sont au rendez-vous!

« La multinationale Celsa a joué comme chaque multinationale sur la planète : trouver et obtenir d’un pays du quart monde –corruption, exploitation, pollution- pour manœuvrer : ici, le port de Bayonne. Ils ont belle figure tous les partisans des “aplatisseurs de Celsa” comme les Maires estuariens, sauf Anglet, les Départements et la Région au nom de tous ces emplois annoncés et des contre parties qui leur en découlent.Emplois : leitmotiv permanent et falsifié pour justifier pratiquement tous les investissements – par le contribuable- sur le port, à commencer par le signeur de chèques du contribuable A Rousset. Il n’est que d’en apprécier le résultat en emplois qualifiés créés depuis 20 ans. Lamentablement nul. »

Lire aussi le bilan d’activité du Port de Bayonne, qui n’est pas étranger à cette situation : 
18/02/2016 BILAN D’ACTIVITE 2015 –L’année 2015 se termine sur un trafic de 2 323 579 T, soit une baisse de 10,7% comparé à 2014 (2 602 433 Tonnes).

Les difficultés économiques rencontrées par les principaux clients implantés sur le port expliquent cette baisse qui s’est toutefois ralentie par rapport aux prévisions de septembre 2015 qui laissaient entrevoir un trafic à fin 2015 de 2 238 744 T (soit un réalisé supérieur de 84 835 T). Indépendamment de l’impact de la perte de 192 000 T liée à l’arrêt de production prolongé de la société CELSA en début d’année, ce sont également les produits forestiers qui n’ont pas été au rendez-vous (-35 000 T comparé à 2014), ainsi que le maïs (-25 000 T) et les produits pétroliers (-20 000 T).

Si cette baisse d’activité touche autant la manutention privée (1 603 522 T, soit -10,8%) que la manutention publique (720 057 T, soit -10,4%), il est à noter que la proportion de marchandises manutentionnées par les grues publiques est à son meilleur niveau depuis plus de 20 ans avec 31% du trafic total.

En effet, quelques nouveaux trafics ont permis au port de Bayonne de grossir et de sécuriser une partie de la manutention réalisée par les grues de la concession. C’est le cas du coke de pétrole, du quartz ou du ballast par exemple. Trafics de niche ou trafics ponctuels, ils témoignent de la grande diversité des activités rendues possibles, d’un certain dynamisme, de la compétitivité du port de Bayonne et ce malgré une concurrence toujours plus féroce des ports voisins, notamment les ports espagnols situés, pour le premier, à moins de 50 km. La diversité des trafics permet également d’augmenter le nombre de clients du port et de limiter les risques rencontrés aujourd’hui lorsqu’un acteur prépondérant rencontre des difficultés économiques.
Malgré cette conjoncture défavorable, les efforts de la concession se sont portés sur l’aboutissement de plusieurs dossiers structurants pour la compétitivité du port de Bayonne :

·    l’arrivée de la drague mixte Hondarra et la gestion directe des services du remorquage et du dragage depuis septembre 2015,

·    la création fin 2015 de l’opérateur ferroviaire de proximité « OFP Sud Ouest », solution performante de pré-post acheminement des marchandises sur le port,

·    le dépôt auprès des services de l’Etat d’un lourd dossier pour permettre notamment l’importation d’origine extracommunautaire d’aliments pour animaux d’origine non animale et de bois (agréments PEC/PED, Point d’Entrée Communautaire et Point d’Entrée Désigné).

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