Alors que les médias ont largement communiqué sur la soi-disant surprise , voire la colère sur-jouée de « la France » représentée par son Président, les organisations qui luttent contre ces traités de libre-échange depuis des années savent qu’il n’y a là rien d’étonnant ou de non-prévisible – Tafta, Ceta, Mercosur…sont des terrains de jeu ouverts à la concurrence libérale par la Commission Européenne avec l’assentiment de la France – Combien d’actions, d’appels, de pétitions, de tribunes…venant de la société sont-ils restés lettre morte? En cause également le manque de démocratie et de transparence assumés par la Commission européenne, qui ne communique même pas au Parlement européen, le seul élu par la population pourtant, les documents supports de ses négociations!
Depuis la médiatisation de ces traités, le CADE soutient le point de vue du Collectif de 60 organisations, pour la souveraineté et sécurité alimentaires, la relocalisation de la production, l’auto-suffisance alimentaire, ainsi que la suppression d’intermédiaires nuisant à la juste rémunération des agriculteurs et éleveurs qui sont aujourd’hui dans la lumière. Ci-dessous, un communiqué du collectif, ainsi que la dernière action de la Confédération paysanne.
[Notre REACTION – Accord UE-Mercosur] – « Ce vendredi 6 décembre, la Présidente de la Commission européenne a annoncé avoir conclu les négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, le plus nocif jamais négocié ces dernières années. Pour le collectif national Stop Mercosur c’est un jour tragique pour le monde agricole, l’alimentation, les emplois et la planète. Cette annonce signe l’échec patent de la stratégie d’Emmanuel Macron qui n’a rien entrepris à Bruxelles depuis 4 ans pour empêcher ces négociations d’être conclues. Cet accord « viande contre voitures », négocié par la Commission européenne derrière portes closes et sans tenir compte du rejet grandissant qu’il génère, pensé pour satisfaire l’appétit des entreprises multinationales et non les besoins des populations, ne doit pas voir le jour. La bataille n’est pas finie : ce projet d’accord peut encore être bloqué en amont de sa présentation au Conseil, lors de cette éventuelle présentation, puis au Parlement européen. Nous, organisations de la société civile opposées à cet accord, en lien avec nos partenaires européens et d’Amérique du Sud, nous nous y emploierons de toutes nos forces. » Lire notre communiqué : https://www.collectifstoptafta.org/…/reaction-la…
C’est cette situation qui fait dire à M.Combes, pour l’AITEC: « Pour moi, la réponse est claire : il est urgent de dire STOP. Un STOP qui se nourrit de 30 ans d’analyses des conséquences de ces accords de libre-échange : trop de perdants dans l’industrie et l’agriculture, trop d’impacts sur la planète, trop de soubresauts politiques. Il est temps de refermer cette parenthèse qui n’a que trop duré.
« Sauvez les paysan.nes, mangez un trader! » – Côté syndicats agricoles, la visibilité est donnée aux syndicats « majoritaires », au détriment du Modef et de La Confédération paysanne, pourtant très actifs, plus proches de notre sensibilité écologique, et dont la parole passe rarement le filtre des grands médias. Crise agricole : cinq agriculteurs de la Confédération paysanne qui manifestaient à Paris devant le Grand Palais placés en garde à vue
Sur leur site, on peut lire: « Nous appelons avec force à la fondation d’un commerce international équitable qui protège le revenu des paysan·nes d’ici et d’ailleurs, et réponde aux enjeux sociaux et environnementaux de notre siècle. Cela passe par des mesures concrètes que les décideurs politiques doivent avoir le courage d’appliquer :
· L’interdiction d’achat de nos produits en-dessous de notre prix de revient.
· L’établissement de prix minimum d’entrée à l’importation, pour neutraliser la concurrence déloyale et stopper la course au moins-disant social et environnemental.
· La remise en place d’outils de régulation des marchés : lutte contre la spéculation, mécanismes de transparence et de répartition des marges dans les filières alimentaires, gestion des volumes, stockage public…
· La sortie des accords de libre-échange.
Le projet de la Confédération paysanne est un projet agricole et de société qui permet à 99% des paysan·nes du monde agricole et à nos territoires un avenir désirable et constructif. »