Nucléaire – On en parle si peu, et pourtant la mobilisation des opposants grandit!

L’absence de grand débat médiatisé sur les annonces de création d’EPR par le président Macron semble accréditer l’idée que tout le pays vit et respire au rythme d’un soulagement consensuel: « youpi! nous aurons plein d’électricité, car le nucléaire est la solution ». Cette situation renvoie aux vifs combats contre le nucléaire, et son cortège de nuisances et dangers, qui seraient aujourd’hui dépassés. On est là revenu à un imaginaire consumériste: ne se poser aucune question, puisque penser sobriété et  efficacité énergétiques nous fatigue et que le nucléaire c’est si simple!

Pourtant, il n’en est rien, car: il faut des années pour construire des EPR (et quid de l’énergie en attendant?), celui de Flamanville connaît actuellement son lot d’échecs pour enfin démarrer, les réserves en uranium ne sont pas suffisantes, les coûts ont explosé et « il n’y a pas d’argent magique », la sous-traitance met en difficulté le couple Sécurité/Sûreté et révèle la perte de compétences en France, la gestion et neutralisation des déchets n’a toujours pas de solution opérationnelle, des centrales sont sous le coup de l’obsolescence atteintes par la limite d’âge et la nécessité de mises à l’arrêt, le dérèglement climatique et ses aléas mettent en péril les installations sensibles, la fusion stratégique et économique des organismes ARN et IRSN s’avère contestée et problématique quand à l’indépendance entre surveillance/ contrôle/ et décision, les décisions politiques sur l’Energie et le mix sont à l’arrêt, et enfin – et même si nous ne voulons pas/ plus/ le savoir – le nucléaire, bon sang, c’est dangereux!

Dans l’agenda du nucléaire, voici un éclairage sur quelques points évoqués plus haut: tout d’abord, deux rendez-vous, puis une série d’informations concernant quelques remarques précédentes.

  • Les 12/13 octobre, rassemblement d’opposition d’envergure nationale – Oui, les opposants au nucléaire sont mobilisés; comme pour toutes mobilisations de convergence ils viennent de divers horizons politiques et de France, mais ce qui les réunit c’est le rejet de « la solution » nucléaire en réponse à nos besoins en énergie! Comme pour la LGV du GPSO ce week end, ce sera l’autre grande mobilisation nationale à Rouen et Penly – (infos plus bas) – Toutes les luttes sur: Coordination Anti-Nucléair
  • A NE PAS MANQUER: Un débat public de la CNDP pour contribuer ou s’informer, du 17/09/24 au 17/01/25 –  Construction d’une paire de réacteurs EPR2 sur le site de Gravelines | CNDP (debatpublic.fr) et pour 16,9 Mds d’€ – ouvert à tous, le registre des contributions et cahiers d’acteurs peut vous intéresser afin de replonger dans le débat sur l’avenir et l’opportunité de la relance du nucléaire –

Des informations pour replonger dans le sujet:

  • La vulnérabilité du nucléaire à la montée des eaux – Alors que les échanges à la Commission nationale du débat public (CNDP) ont débuté le 17 septembre dernier, Greenpeace France dévoile un rapport inédit intitulé La centrale de Gravelines : un château de sable en bord de mer, sur la vulnérabilité du territoire (59) du Nord de la France au risque de submersion. EDF ambitionne d’y construire deux nouveaux réacteurs nucléaires (EPR2). LIRE Greenpeace France dénonce un projet à contresens de toute logique scientifique.
  • Accompagnement des salariés – D’une manière générale, dans son bilan 2023, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de Normandie souligne des résultats satisfaisants lors de ses différentes inspections en 2023. Mais à plusieurs occasions elle pointe du doigt des manquements sur l’accompagnement de salariés et le manque de culture en radioprotection. Autrement dit pour ces sites à risque : peut mieux faire !
  • L’ASN alerte sur une baisse de 25% de son budget en 2025 – (Montel)  L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) risque de voir son budget réduit de 25% l’année prochaine, ce qui la mettrait « dans l’incapacité de fonctionner » – Voilà qui est rassurant! Par ailleurs, sur la Sûreté nucléaire : la fusion IRSN-ASN ne passe toujours pas: Le comité social et économique (CSE) de l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), et son intersyndicale, ont demandé le report d’un an de la fusion avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

  • A l’occasion de la commission locale d’information du site nucléaire de Flamanville ce mercredi 25 septembre, le nouveau responsable Grégory Heinfling est revenu sur le processus de démarrage du réacteur de troisième génération et les différents aléas rencontrés. De plus en plus rassurant! EPR de Flamanville : « On est peut-être allé trop vite sur certaines phases », selon le nouveau responsable – France Bleu
  • Le Sénat français a publié les conclusions de sa Commission d’enquête portant sur la production, la consommation et le prix de l’électricité aux horizons 2035 et 2050.Elle y sonne l’alerte à propos d’un enjeu assez surprenant : le risque de raréfaction relativement rapide de l’uranium nécessaire au parc électronucléaire français. Le nucléaire en danger face à la pénurie d’uranium : le Sénat lance l’alerte: Le_nucléaire_en_danger_face_à_la_pénurie_d uranium_le_Sénat_lanc 

Pour prolonger, de bons articles: s’abonner à la lettre de « Sortir du nucléaire » sur  www.sortirdunucleaire.org

Rapport de Greenpeace: https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-gravelines-la-vulnerabilite-du-nucleaire-a-la-montee-des-eaux/ Le projet de construction de deux réacteurs nucléaires supplémentaire sur la centrale de Gravelines est un exemple édifiant de mal adaptation au dérèglement climatique. C’est ce que montre le rapport que Greenpeace publie aujourd’hui qui alerte sur le risque de submersion du site nucléaire de Gravelines dans le Nord de la France.

Actuellement la centrale de Gravelines est constituée de six réacteurs, ce qui en fait la plus grande centrale nucléaire d’Europe. 
EDF prévoit d’y construire deux réacteurs supplémentaires EPR2 dans le cadre du programme de relance du nucléaire ordonné par Emmanuel Macron.
La centrale actuelle se trouve sur un polder en bord de mer du Nord, une terre asséchée artificiellement dont la plupart des zones se situent déjà sous le niveau de la mer aux marées les plus hautes.
Réalisées en fonction de différents scénarios du GIEC sur l’évolution de la montée du niveau de la mer, les cartes de Greenpeace montrent qu’en 2100 et 2210, l’ensemble du site de la centrale de Gravelines peut se retrouver temporairement sous le niveau de la mer.
La centrale pourrait se retrouver isolée sur une île mettant en danger la sûreté nucléaire au coeur d’un territoire industriel comprenant de nombreux sites SEVESO.
Ce rapport montre l’irresponsabilité d’EDF qui ne mesure par l’enjeu du dérèglement climatique en prenant des référentiels climatiques obsolètes, et sans garantir la sûreté nucléaire du site jusqu’à la fin de la durée de vie des réacteurs (2120-2150).
Construire ces deux réacteurs à Gravelines, ce n’est pas rendre service à la population. C’est rendre le territoire plus vulnérable en ajoutant un nouveau risque nucléaire alors que la population va déjà devoir batailler contre les inondations et les risques de submersion.
Lien vers le rapport, le résumé exécutif :
Un thread sur les grandes lignes du rapport : https://x.com/Pauline_Boyer_/status/1841749760572567873
Vous pouvez signer la pétition des habitant·es. Merci !

Rassemblement de Rouen et Penly – Militant et festif seront les deux maîtres-mot de la journée du 12 octobre à Rouen, pour dire non au nucléaire et son monde ! Comédie musicale, théâtre, cirque, musique…
Photo de Coordination Anti-Nucléaire (https://t.me/CoordAntinuk)

Et si on vous présentait notre super village associatif ?
En vous rendant sur le Quai rive gauche de la Seine (accès par le quai Cavelier de La Salle) à Rouen le samedi 12 octobre, vous trouverez dès 10h30, et tout au long de la journée, un parcours dénonçant le nucléaire et son monde.

La coordination régionale IDF sera là pour vous parler de l’état du parc nucléaire français, tandis que le collectif Loire et Vienne Zéro déchet vous présentera les impacts de cette industrie sur notre précieuse ressource : l’eau 

Les associations Bure Stop et Piscine nucléaire stop seront également de la partie pour vous parler des déchets du nucléaire. Des questions sur le projet Cigéo ? Bure Stop saura vous répondre ! Des interrogations sur l’usine de retraitement de La Hague ? C’est à Piscine nucléaire stop qu’il faudra s’adresser 😉

Et si vous vous demandez ce qu’il se passe en aval de la filière de combustible, le CRILAN et l’association Stop Fessenheim vous expliqueront pourquoi extraire le plutonium des combustibles usés est dangereux, et introduire des déchets issus du nucléaire dans des biens de consommation une terrible idée

Yosomono net ; Nos voisins lointains et Enfants de Tchernobyl Belarus pourront chacun à leur façon vous présenter les conséquences des accidents des accidents nucléaires de Fukushima et Tchernobyl, tandis que SDN72 vous accompagnera au fil de son exposition sur le nucléaire militaire.

Enfin, sur une note plus joyeuse, SDN49 apportera son plus beau panneau solaire pour mettre de l’électricité renouvelable dans nos vies tout en ouvrant les discussions sur les alternatives au nucléaire

Vous pourrez aussi retrouver des stands plus généralistes portés par le Réseau « Sortir du nucléaire », Nucléaire en questions, Greenpeace Rouen et les Amis de la terre, et aborder le nucléaire sous l’angle politique avec les partis présents.

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Vous voulez dénoncer le nucléaire et son monde avec nous ? Ne loupez surtout pas la grande déambulation dans Rouen, qui s’élancera des quais de Seine à 14h30. Fanfares, cortèges multicolores et autres surprises antinucléaires vous attendent dans les rues rouennaises toute l’après-midi, avant un retour au village associatif pour la suite des festivités !

On compte sur vous !

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Pour nous aider à financer l’événement, c’est par ici : Hello asso
(https://bit.ly/soutien_manif12oct) Merci
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Suivre la mise à jour des infos ici : Coordination Anti-Nucléaire

 

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