Ratification européenne du MERCOSUR – dans l’indifférence (presque) générale

Une société civile qui ne s’est pas mobilisée…Malgré la tentative d’une pétition citoyenne européenne et le relais de quelques députés français, les diktats de la concurrence libre et non faussée ainsi que celui du libre-échange ont eu raison des alertes d’organisations sur les réseaux telles que l’Aitec, Attac, le collectif Stop Tafta / Mercosur, etc.

Le traité adopté en 2022 est donc ratifié aujourd’hui par un parlement européen peu conséquent quant à la situation faite aux agriculteurs et à l’écologie. Pourquoi faire venir des biens de consommation  alors que la France est en mesure de les produire? Avec 30% de plus d’échanges bilatéraux entre la France et la Nouvelle-Zélande, cet accord va aggraver la crise climatique et fragiliser la situation de l’agriculture paysanne européenne. 

Les eurodéputés Français des groupes S&D (socialistes et Place publique), Verts et GUE (Insoumis) ont voté contre cet accord, contrairement aux eurodéputés Renew (Renaissance) qui ont voté pour cet accord.

Ci-dessous, les explications et réactions…« Consternant : 83% des eurodéputés en faveur de la ratification de l’accord UE-Nouvelle Zélande ! »
Lire notre communiqué sur notre site collectifStoptafta.org ou ci-dessous.

C’est avec consternation que nous constatons que 83% des députés européens (524 sur 630 votants) ont approuvé la ratification de l’accord de libéralisation du commerce UE-Nouvelle-Zélande alors que cet accord va aggraver la crise climatique et fragiliser la situation de l’agriculture paysanne européenne. La campagne d’interpellation menée par les organisations de la société civile n’a pas été vaine : les eurodéputés Français des groupes S&D, Verts et GUE ont voté contre cet accord, contrairement aux eurodéputés Renew (Renaissance) qui ont voté pour cet accord. La France peut encore s’y opposer lors du prochain Conseil des ministres du commerce du 27 novembre, sans quoi cet accord sera définitivement ratifié et mis en œuvre.

Pour le collectif national Stop CETA-Mercosur (mobilisé sur les accords de libéralisation du commerce depuis des années), le vote des eurodéputés est doublement consternant : « en 2023, à quelques jours de la COP28 sur le climat, comment est-il possible que 83 % des députés européens votent en faveur d’un accord de libéralisation du commerce qui
➡ selon les données de l’étude d’impact publiée par la Commission européenne, va accroître les émissions de gaz à effet de serre générées par le transport (CO2) et par l’augmentation de la production agricole (méthane et protoxyde d’azote) ?
➡ va conduire à augmenter les importations de pommes, kiwis, miel et qui accorde des quotas d’importation sans droit de douane pour 38 000 tonnes de viande ovine, 10 000 tonnes de viande bovine, 15 000 tonnes de beurre, 25 000 tonnes de fromage et 15 000 tonnes de lait en poudre provenant d’un pays situé à plus de 20 000 km de l’UE ? »

Où sont donc passées l’ambition climatique et la défense de l’agriculture européenne claironnées sur de nombreux bancs de l’hémicycle ainsi qu’à la Commission européenne ?

Contrairement à ce qu’affirment la Commission européenne, Emmanuel Macron et les eurodéputés favorables à cet accord, notamment ceux du groupe Renew (Renaissance), l’accord UE-Nouvelle-Zélande n’est pas soutenable en raison de l’impact climatique avéré qu’il va générer, et il n’assure pas la réciprocité des normes pourtant promise : les agriculteurs néo-zélandais ont droit d’utiliser des substances interdites d’utilisation sur le sol européen. (détails dans cette note de décryptage).

Pour @Maxime Combes, économiste et co-animateur du collectif national Stop CETA-Mercosur (mobilisé sur les accords de libéralisation du commerce) ; « il n’est pas acceptable de prétendre être à la pointe de l’ambition climatique et ratifier un accord qui va aggraver le réchauffement climatique et conduire à importer des biens déjà produits sur le sol européen depuis l’autre bout de la planète – Emmanuel Macron honorerait la France de s’opposer à cet accord lors du prochain Conseil du commerce ».

Pour la Confédération paysanne : « L’alimentation est encore la variable d’ajustement d’un système néolibéral catastrophique sur le plan social, territorial et écologique. L’heure est très grave. Nous, paysannes, paysans, sommes atterrés par cette décision catastrophique pour nos territoires, notre agriculture et tout simplement notre futur. Nos enfants s’en souviendront ! Stop au libre-échange ! ».

Lire notre communiqué sur le site collectifStoptafta.org  

 

 

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