Communiqué Stop Cigéo /BURE : l’argile de tous les dangers, un nouveau risque – explosif – révélé !

mardi 29 mars était diffusé sur Arte le reportage « Le nucléaire, une solution pour la planète ?«  réalisé par Ghislaine Buffard (à voir en replay). Au coeur du film parmi d’autres sujets brûlants sur le nucléaire, le documentaire insiste sur le projet Cigéo et le risque incendie en apportant des éléments nouveaux. En effet, nous apprenons notamment que l’argile de Bure elle-même accroit considérablement la survenue d’un incendie souterrain, le risque numéro 1 de Cigéo ; une facette du sujet qui n’avait jusqu’alors été que peu explorée voire volontairement cachée par l’Andra. Car oui, la nature de la roche Bure est en elle-même… explosive !

Alors que la sûreté du stockage repose d’après l’Andra sur les propriétés de cette roche argileuse, ces nouveaux éléments indiquent que cette même roche constitue en réalité un facteur de risque supplémentaire qu’il serait irresponsable d’ignorer. Quel est le statut de ces nouveaux éléments ? Pourquoi apprenons-nous seulement aujourd’hui des informations aussi capitales pour la sûreté du stockage, alors que la roche de Bure est analysée depuis deux décennies ? L’Andra avait-elle mis ces données sous le tapis par crainte qu’elles ne compromettent Cigéo ? A l’approche du dépôt de la demande d’autorisation de création (DAC), ces éléments attestent que Cigéo ne résisterait pas à un incendie doivent être immédiatement pris en compte et sont de nature à justifier l’abandon du projet ! Ils confirment que Cigéo ne peut pas être déclaré d’utilité publique.

    Le risque incendie pour le projet Cigéo était déjà systémique

Production massive d’hydrogène (gaz extrêmement explosif et inflammable) par les déchets radioactifs et la corrosion des structures, nécessité d’une ventilation permanente pendant 150 ans pour éviter une explosion qui pourrait s’avérer dévastatrice pour l’ensemble du stockage, l’effet four du milieu souterrain, l’impossibilité technologique de la réversibilité et d’agir en cas d’accident, le risque de propagation d’un incendie à l’ensemble des galeries exacerbé par les colis bitumineux… Tout cela est connu. Ces risques ont été confirmés en 2017 par l’IRSN et l’ASN lors de leurs avis sur le dossier d’options de sûreté de l’Andra, l’IRSN ayant reconnu que la capacité de l’Andra à gérer les situations accidentelles n’était pas démontrée et qu’il lui appartenait d’évaluer les conséquences d’une explosion.

    L’argile de Bure explose en présence d’une simple flamme

Mais un paramètre de haute importance n’a pas été pris en compte dans les études de l’Andra : l’argile de Bure est en elle-même un facteur aggravant supplémentaire. En effet, elle recèle des gaz inflammables séquestrés, de type Alcanes (méthane, propane, éthane…) ; ces gaz font, qu’en présence d’une flamme, la roche éclate de manière explosive. Ce phénomène renforce considérablement l’effet incontrôlable d’un incendie et constitue un danger extrême pour le personnel qui travaillerait à proximité. La réversibilité ? Définitivement balayée : en cas d’incendie, le site serait définitivement perdu.

Une expérience toute simple est réalisée lors du reportage par Bertrand Thuillier (docteur ès sciences) sur un fragment de roche de Bure. Une flamme est approchée de la roche, chauffe la pierre, et en quelques secondes à peine, la roche éclate littéralement de manière explosive jusqu’à se désagréger complètement. « La roche en elle-même est facteur d’explosion » conclut Bertrand Thuillier.

Répondre à : cedra.collectif@gmail.com

ET AUSSI LA CRIIRAD –

 
Ne ratez pas le documentaire de Ghislaine Buffard
« Nucléaire : une solution pour la planète ?»
diffusé mardi 29 mars 2022 à 20h50 sur ARTE.

 

Risques liés au recyclage des déchets radioactifs issus du démantèlement, risques d’accident nucléaire, problèmes de sûreté posés par le vieillissement des centrales, impact des rejets radioactifs chroniques (en particulier problème du tritium dans l’eau du robinet), mythe du « recyclage » des combustibles irradiés à la Hague, augmentation des stocks d’uranium de retraitement au Tricastin, risques liés à l’enfouissement des déchets radioactifs (risques d’incendie sur le site CIGEO à Bure, accidents au WIPP aux USA, fiasco du stockage de déchets radioactifs en mine de sel à Asse en Allemagne), enjeux financiers et démocratiques… De nombreux sujets sont passés en revue dans ce film.

 

La CRIIRAD a apporté son soutien scientifique à sa réalisatrice et Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la CRIIRAD, intervient à plusieurs reprises dans le reportage.

 

Le documentaire est déjà disponible en ligne

 

 

Retrouvez les dossiers CRIIRAD :

 
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