Un article dans un média espagnol indiquait récemment que le fret ferroviaire, coordonné entre la France et l’Espagne, n’est pas à l’ordre du jour.(El «proyecto definitivo» del TAV Burgos-Gasteiz descarta el transporte de mercancías)
Souvenez-vous du raisonnement de Rousset avec l’Y basque, posé là comme un cadeau de séduction pour justifier la LGV du GPSO: avoir la LGV permettrait de laisser la ligne existante pour les énormes échanges attendus de fret ferroviaire avec l’Etat espagnol! Finis les murs de camions!
Or dans cet article, on pointe que le Gouvernement espagnol fait une croix sur le corridor Algesiras-Madrid-Irun pour le fret, autrement que dans les mêmes normes « squelettiques » que maintenant. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le fret qui a de beaux jours sur la route, mais c’est une nouvelle qui confirme notre analyse.
Rousset prédit une explosion du fret grâce à la LGV et le troisième rail qui draineraient le fret ferroviaire espagnol. Nous disions que les espagnols ont choisi massivement la route pendant des décennies et que le fret ferroviaire espagnol ne serait pas au rendez vous comme sur Perpignan – Figueras. D’autre part nous disions que les choix ferroviaires espagnols misaient sur les voyageurs et pas le fret au point qu’il y aurait des impossibilités de passage des deux modes sur les lignes.
C’est en répondant à cet argument que le chef de l’exécutif du Pays Basque espagnol affirmait qu’il était évidemment possible de faire passer le fret. Or c’est le ministre espagnol qui a tranché, il n’y aura pas de fret capté sur l’axe ferroviaire venant de Madrid. LIRE L’ARTICLE TRADUIT Le « projet final » du TAV Burgos-Gasteiz exclut le transport de marchandises
Que comprenons-nous? Il ne sert alors à rien de « libérer » en France la ligne existante pour le fret, en faisant une nouvelle ligne LGV voyageurs, contrairement à ce que dit Rousset. Son (faux) argument de saturation de l’existant, par le fret transfrontalier, notamment, ne tient plus si l’Espagne ne fait pas transiter le fret par le rail, l’Espagne faisant le choix du routier pour le fret.
Le « projet final » du TAV Burgos-Gasteiz exclut le transport de marchandises. Le Ministère des transports, de la mobilité et de l’agenda urbain a approuvé le « projet final » qui le ratifie. Raison invoquée : l’inégalité dans certains tronçons rend impossible le transport de passagers et de marchandises sur les mêmes itinéraires.
DOCUMENTATION: le rapport de 2018 de l’Autorité de Régulation des Transports consacré au transport ferroviaire de marchandises.
UN HISTORIQUE DE L’Y BASQUE: Y basque – Wikimonde