C’est une action particulièrement importante que nous diffusons auprès des différentes listes en présence et de leurs candidats. Lettre aux candidats CADE REGIONALES
Lettre questionnaire: « Vous vous présentez aux élections régionales 2021. A cette occasion, nous avons décidé d’informer nos adhérent(e)s de vos positions concernant le projet de LGV qui envisage de traverser notre territoire. Etes-vous favorable à cette ligne nouvelle, êtes-vous favorable à la modernisation des voies existantes? », chacun pouvant évidemment justifier son point de vue. Et bien entendu, nous publierons les réponses.
Afin d’éclairer le point de vue qui est le notre, voici les éléments que nous communiquons à ces candidats: « Notre opposition à ce projet est connue et nous tenterons en quelques mots de souligner les points qui nous semblent importants :
• La position du Conseil d’Orientation des Infrastructures dont nous partageons la pertinence:
« l’opportunité de ligne nouvelle Bordeaux-Dax doit être réinterrogée à plus longue échéance. Il semble en effet au Conseil que moyennant des travaux de relèvement de vitesse sur la ligne classique, il est possible d’obtenir quasiment les mêmes bénéfices qu’une ligne nouvelle à un coût bien moindre. Dans les faits, l’infrastructure nouvelle ici ne serait justifiable que par la saturation de la ligne existante, notamment pour répondre aux besoins du fret, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et ne semble pas envisageable avant un horizon lointain. »
• Une ligne existante non saturée
Contrairement à ce qu’affirme le président de la Région Nouvelle Aquitaine, dans ses déclarations publiques ou dans sa récente lettre au Premier Ministre, la ligne actuelle n’est pas saturée.
Les dernières statistiques publiées par SNCF Réseau datent de 2017. Aux deux points les plus contraints, le trafic, deux sens confondus, est le suivant : à Facture : 97 trains/jour sur une ligne dont la capacité est de 264 trains/jour et au pont sur l’Adour à Bayonne 67 trains/jour pour une capacité de 240 trains/jour.
• Une DUP signée malgré un avis négatif du rapport de l’enquête publique
Il n’y a pas eu encore d’enquête publique sur le tronçon Dax-Bidassoa mais des tractations continuent.
En revanche, l’enquête publique sur la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax a eu lieu. Une vingtaine de commissaires enquêteurs ont donné un avis négatif, ce qui n’a pas empêché monsieur le ministre des transports A.Vidalies de passer outre et de signer une Déclaration d’Utilité Publique.
Ces commissaires enquêteurs ont considéré comme nous qu’il n’y avait pratiquement pas de gains de temps entre Bordeaux et le Pays Basque.
• Absence de gain de temps
Tout d’abord la ligne nouvelle a un tronçon commun avec la ligne Bordeaux-Toulouse et se déporte ainsi vers l’Est rallongeant de près de 33 km le tracé vers le Sud. Ensuite, sachant qu’un TGV met 15 km pour atteindre sa vitesse de croisière et qu’inversement il doit commencer à freiner 15 km avant de s’arrêter cela hypothèque sérieusement ses performances entre Bayonne et Dax, puis entre Dax et Mont de Marsan, puis entre Mont de Marsan et Bordeaux. Sauf s’il ne s’arrête pas dans ces villes moyennes…
Pour le Conseil Général à I’Investissement, si la ligne actuelle « est adaptée à la vitesse de 220 km/h, le temps de trajet de Bordeaux à Dax serait de 54 minutes au lieu de 49 minutes par la LGV, soit un écart de temps de 5 minutes seulement. » (Expertise CGI p. 16).
• Quelles dessertes avec une LGV ?
Comme vous le savez, la ligne nouvelle contournerait Dax et Bayonne passant au large, avec la possibilité de se raccorder par des bretelles existantes ou nouvelles. Cela nous a fortement inquiété lors du débat public, car combien de TGV emprunteront ces bretelles pour réellement desservir nos villes.
Nous avons donc posé à plusieurs reprises la question créant des situations confuses. Ainsi, lors d’une réunion à Dax, on nous a assuré que tous les TGV s’arrêteraient à Dax mais peut-être pas tous à Bayonne. Deux jours plus tard à Bayonne, au cours d’une réunion analogue, la même représentant de RFF indiquait que tous les TGV s’arrêteraient à Bayonne mais pas tous à Dax.
Enfin lors d’une réunion à Bénesse Marennes M Picher de RFF précisait (enregistré par nos soins) qu’un TGV sur trois s’arrêterait à Dax et deux sur trois à Bayonne.
De fait au Pays Basque, circuleraient trois types de TGV :
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Ceux qui circuleraient sur la ligne nouvelle et donc ignoreraient Bayonne et les villes littorales
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Ceux qui quitteraient la ligne nouvelle à la bifurcation prévue à Bénesse pour emprunter la voie actuelle jusqu’à Bayonne pour reprendre ensuite la nouvelle ligne à la bifurcation de Lahonce après avoir emprunté la ligne Bayonne-Pau pendant quelques kilomètres en ignorant les autres villes du littoral basque.
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Ceux qui après Bayonne circuleraient comme aujourd’hui jusqu’à Hendaye.
Le mécontentement risquerait de poindre comme il s’est manifesté à Angoulême, Poitiers, Châtellerault et autres villes moyennes après la mise en service de la LGV Tours-Bordeaux.
Voilà ce que nous voulions souligner en préalable.
Nous vous remercions de bien vouloir nous répondre pour le jeudi 10 juin minuit dernier délai »…