A 69 – actualité de la situation pour les opposants en attente de jugement

A l’initiative du collectif La Voie Est Libre, quatorze associations, ONG et syndicats, soutenus par les collectifs de citoyens opposés à l’autoroute A69/A680, ont saisi la Justice fin mai 2023. C’est le 25 novembre que l’affaire a été examinée par le juge du Tribunal Administratif de Toulouse. L’affaire est devenue politique, notamment par le soutien de la Région (C.Delga) et contestée jusqu’à l’Assemblée nationale.

Le comité local du Tarn nous transmet le communiqué de presse sur l’A69 , suite à l’audience du 25/11:  A 69 Tribune Corequérants_final

Le jugement est attendu dans les 15 jours suivant l’audience au Tribunal administratif, soit autour du 09/12/2024. Aujourd’hui, les opposants mesurent l’espoir d’une annulation du projet de l’A69 malgré la désastreuse affaire de coupe des arbres! En effet, et contre toute attente des décideurs, le Rapporteur public avait rendu un avis négatif pour « défaut d’intérêt public majeur »:

« En attendant, les travaux continuent. Lors d’un point presse le 20 novembre au matin, la société a indiqué que les travaux préparatoires avaient été réalisés, et que les travaux principaux comme la construction des ponts, les terrassements, etc. avançaient. Mais l’enrobé, dont l’installation de l’usine de fabrication à proximité des écoles a créé la polémique dans deux villages, n’est pas prévu avant mi-2025. “Les dégâts sont colossaux, les stigmates sont visibles tout le long du tracé, dénonce Thomas Brail. Mais le bitume n’a pas encore été mis donc la terre n’est pas encore morte. Un autre projet peut être porté”, dit-il, mentionnant ainsi la proposition de La Voie est libre de créer notamment une véloroute et de modifier une voie ferrée. » https://www.novethic.fr/environnement/biodiversite/a69-lavis-negatif-du-rapporteur-public-signe-t-il-larret-de-mort-du-projet-dautoroute

Dernière minute: du côté de l’entreprise Fabre, qui justifiait presque à elle seule la demande de création de l’A69, on agite le chiffon rouge de la menace pour l’emploi, un grand classique des arguments contre les luttes environnementales (lire ci-dessous)! Pourtant, tous nous savons qu’autoroutes et LGV ne désenclavent pas par l’emploi, mais font surtout grossir les métropoles. Les opposants à l’A69 se disent « atterrés » par les menaces des laboratoires Pierre Fabre de quitter le sud du Tarn

« Dans une interview à la Dépêche du Midi, ce samedi matin, le patron des laboratoires Pierre Fabre menace de « remettre en cause le développement local » de l’entreprise en cas d’arrêt du chantier de l’A69 Toulouse-Castres. Le collectif d’opposants à l’autoroute La voie est Libre se dit « atterré ».
C’est le principal employeur du Sud du Tarn, le groupe Pierre Fabre aux 5.300 salariés en France et aux 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires menace clairement, par la voix de son dirigeant dans un entretien à la Dépêche du Midi, de « remettre en cause le développement local » de l’entreprise en cas d’arrêt du chantier de l’A69 entre Toulouse-Castres. Pierre-Yves Revol, actionnaire principal du groupe Pierre Fabre, déclare dans le journal régional que « nous ne pourrons accepter de supporter tous les inconvénients et accessoirement les surcoûts de l’enclavement. Nous remettrons en cause notre développement local au profit de zones plus urbaines et mieux desservies » et il le répète : « l’entreprise n’aura aucune leçon à recevoir en matière d’aménagement du territoire lorsque, si ce projet d’autoroute était abandonné, elle se déportera vers d’autres grands centres urbains. »
Le collectif La Voie est Libre dénonce un « chantage à l’emploi »
Dans un communiqué, envoyé ce samedi matin à France Bleu Occitanie, le collectif La Voie est Libre, collectif constitué d’opposants au chantier de l’autoroute A 69, se dit « atterré » et parle de « menaces de représailles visant à mettre la pression sur la justice, en instrumentalisant la vie de salariés ». Le collectif dénonce des propos « irresponsables », « un chantage à l’emploi gravissime et indigne ».
Le tribunal administratif de Toulouse doit rendre sa décision sur une possible annulation du chantier de l’autoroute qui doit relier Castres à Toulouse dans quelques jours. La justice a examiné le recours en annulation de l’autorisation environnementale de l’A69 et de l’A680 lundi 25 novembre et le tribunal rendra sa décision autour du 9 décembre. La rapporteuse publique, dont les avis sont souvent suivis, s’est prononcée pour une annulation des autorisations environnementales. Selon elle, il n’y a pas d’enclavement du sud du Tarn.
Pour le collectif La Voie est Libre, l’A69 « n’aurait aucune incidence positive sur l’économie et l’emploi du bassin Castres-Mazamet, les études montrent au contraire qu’il y aurait un phénomène d’aspiration de l’activité économique vers la métropole toulousaine« . Le collectif ajoute que « le projet ne répond à aucun intérêt public majeur, il n’est que l’aboutissement de 30 ans de pressions et de chantage exercés par les Laboratoires Pierre Fabre dont il sert les seuls intérêts. Ce n’est pas une autoroute qui rend un territoire attractif, mais la dynamique du territoire qui attire les emplois. »
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