La fronde sur le nouvel impôt LGV continue, tiens donc! Les élus et les habitants des communes du Lot, situées « à moins d’une heure d’une gare LGV » et payant donc la TSE, constatent les dégâts et ne décolèrent pas: bienvenue en Absurdie! LGV Toulouse-Bordeaux. « On n’y gagnerait absolument rien » : colère de 60 communes du Lot contre la taxe finançant ce projet (francetvinfo.fr)
- On découvre que les autoroutes servent au comptage temporel « de moins d’1h », c’est la double punition financière! « Si on fait le trajet par l’autoroute, ça nous coûte déjà 10.20€, c’est une contribution supplémentaire. En prenant les routes traditionnelles on est à 1h20 de Montauban ».
- Là où une autre ligne ferroviaire existe faisant le lien avec le TGV (le POLT dans le Lot), pourquoi ne pas aller à la gare près de chez soi, plutôt que de faire plus long en allant chercher la gare LGV (même problème dans les Landes pour la « gare betterave » au nord de Mont de Marsan et la liaison avec Bordeaux).
Dans la rubrique « Décidons, on réfléchira plus tard », l’histoire des LGV marque des points: Le Parisien 23/01 – ce journal exhume des évidences que les associations opposées au GPSO ont depuis le début signalées: le bilan socio-économique des LGV n’est pas positif, c’est un modèle à bout de souffle, aucune LGV à venir ne sera rentable. Alors que le GPSO n’a toujours pas le moindre rail, ni budget à l’équilibre, on songe déjà côté SNCF à l’avenir des TGV: en termes choisis, « rationaliser », « optimiser »…
C’est joli sur le papier, mais qu’est-ce que ça veut dire? En moins joli, ça veut dire moins de dessertes, ou alors plus de taxes! Autrement dit, chères collectivités et habitants, si vous voulez des dessertes, il va falloir payer plus. On pensait avoir déjà payé très cher les LGV, qui ont amené à l’enclavement rural par la réduction du réseau secondaire de lignes. On s’amuse…C’est le pompon! « Face à l’arrivée de la concurrence et la nécessité de financer la régénération du réseau, la compagnie ferroviaire réfléchirait à alléger le poids des lignes à grande vitesse déficitaires. Deux pistes sont sur la table : une rationalisation des dessertes ou une participation financière des collectivités locales. » Sont dans le collimateur, non seulement « les files de comète » – ces raccordements LGV à la ligne TGV normale- mais aussi des lignes entières! Les métropoles ne risquent rien, en revanche, les villes moyennes pourraient perdre dessertes ou raccordements… Concurrence libérale oblige, la Renfe et Trenitalia ne desserviront que les lignes rentables, cela va de soi. La SNCF a perdu son monopole, mais va devoir assurer l’équilibre sur le territoire, alors qu’elle doit aussi seule supporter la rénovation du réseau sur ses propres actifs. Et si on rappelait à l’Etat que les mobilités, c’est avant tout un choix politique au service des habitants? Cest le Pompon
(image France bleu) – En Sud-Gironde, c’est le « blues »: expropriations et démolitions sont à la fois symboliques et si intimes – Un crève coeur pour les opposants! Mais d’où naissent les radicalités, si ce n’est des décideurs sourds, aveugles, et au pouvoir? Qui décide de comment nous voulons vivre, et pour quoi?
Alors, le « blues » oui, mais à la hauteur de la détermination: le pouvoir, nous l’avons si nous sommes nombreux; soutenons-les fraternellement, ces associations citoyennes « sans peur et sans reproche »! Le 16/02, La Réole était leur point de rencontre pour informer, avec la création du collectif Desrailhà: réunion publique, rassemblement festif; ils n’ont pas encore le pouvoir de décider, mais ils ont le pouvoir des idées pour rassembler! A lire, quelques articles France bleu sur l’avancée des travaux: Saint-Médard d’Ayrans, La LGV Bordeaux-Toulouse en construction – France Bleu
Dégâts collatéraux, les gravières vont impacter 123 hectares de terre agricole – Ailleurs, à la frontière de la Gironde et du Lot-et-Garonne, c’est l’impact des travaux pour cette LGV pourtant à plusieurs kilomètres de leur village qui inquiète – Ils en sont « malades », ces habitants, de découvrir leur contribution non volontaire à un tel projet: construire les « ouvrages d’art », c’est prévoir du béton, beaucoup de béton pour la société Lafarge. « C’est comme si on gommait de la carte des surfaces agricoles », peste le membre du collectif « Les Garonnais liquidés ». Selon lui, « ces terres agricoles ont un énorme potentiel« . « Si on travaille en maraîchage ces terres, un hectare peut nourrir 70 familles. C’est considérable pour les générations futures et c’est primordial de les préserver ». Le paysage sera mort à jamais :LIRE L’ARTICLE France3 Régions
Pour terminer ce fil d’actualités, un peu de lecture de réflexion – LGV, A69 : nos luttes solidaires, nos enjeux communs – Un billet de notre site collectif LGV NON MERCI 🚄🙅 – Le site de la lutte contre le GPSO ! La LGV Bordeaux-Toulouse en projet viendrait piétiner l’alternative ferroviaire à l’A69, cette nouvelle vient illustrer les liens ténus entre les deux projets… et les deux luttes. LGV, A69 : nos luttes solidaires, nos enjeux communs | Le Club (mediapart.fr)
…Et n’oubliez pas, en 40 et 64, il ne tient qu’à vous de décider des réunions publiques d’information: sollicitez-nous, notamment sur le financement par le nouvel impôt des collectivités! Ne laissons pas la Gironde, le Lot-et-Garonne seuls, alors que les démolitions de maisons vont leur train, les infrastructures ne sont pas encore sorties du sol, le combat continue.