Littoral et traitement des eaux usées – la problématique d’Ostreopsis

Un communiqué de presse de la commission EAU du CADE concernant la problématique d’Ostréopsis est paru. Pendant qu’en France nous faisons « des plans », nos voisins agissent!

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par S.Peres Pierron – Ostréopsis CPO VF – « Comme relaté dans la presse nous sommes heureux d’apprendre les mesures préparées pendant l’année par l’IFREMER , l’ARS et la communauté d’agglomération du pays basque pour se protéger de la microalgue toxique Ostréopsis : La DOUCHE !.. Et pour les personnes fragiles : « elles ne doivent pas fréquenter la plage et ses abords. » Des mesures individuelles restrictives: mais « Quid » des actions préventives de nos collectivités?

Pour définir des actions essayons de comprendre les causes

Vous aurez remarqué que la seule cause avancée est le changement climatique, laissant à des échelons supérieurs la décision d’agir.  Sur la côte basque, nous le rappelons chaque année, les rejets humains augmentent avec la population et les Stations de Traitement des Eaux Usées (STEU) sont insuffisantes en capacité et en performance, seulement équipées d’un traitement biologique ou secondaire. Nous déplorons donc l’absence de suivi des nutriments Azote et Phosphore sous prétexte que Ostreopsis est mixotrophe se nourrissant pour moitié par photosynthèse( à partir de la lumière ) et moitié d’autres espèces. Pourtant, même si le rôle des nutriments n’est pas très bien défini dans la prolifération, ils restent un paramètre important. Des publications en Adriatique montrent le lien entre abondance d’Ostreopsis et rejets. D’autres montrent une affinité de l’espèce avec la forme ammonium de l’azote (celui rejeté par les STEU) et d’autres parlent de l’importance de l’apport azote phosphore à l’équilibre.

Si nous avions une vision globale en rattachant le problème des microalgues à celui de l’augmentation des algues vertes que nous avons au printemps, aux pullulations de germes fécaux qui font fermer les plages ou plus largement aux cocktails de micropolluant: il devient évident que notre levier d’action se situe au niveau des STEU.

Pendant ce temps nos voisins agissent

La Suisse qui applique le bon vieil adage : « mieux vaut prévenir que guérir » a choisi de prioriser certaines actions plutôt que de poursuivre encore et toujours des études. (Cf les 4000000 € investis pour le suivi des microalgues). Sans attendre, ce pays a donc décidé d’équiper d’un traitement complémentaire les STEU de plus de 100 000 EH (équivalent habitant )Le coût total s’est élevé à env. 1,1 milliard d’euros pour une centaine de stations de traitement des eaux usées domestiques qui rejettent dans des milieux dégradés.

L’Allemagne définit actuellement une stratégie nationale spécifique et estime à 1,3 mrd d’euros le coût total annuel pour équiper ses stations de plus de 5 000 EH d’un traitement quaternaire.

En France, nous faisons des plans ! voici le 2e Plan Micropolluants 2016-2021 articulé en trois grands objectifs : réduire (les émissions), connaître (les rejets pour mieux adapter la lutte), prioriser (i.e. dresser la liste des polluants sur lesquels agir) cette inaction fait que Nos STEU ont majoritairement un traitement secondaire quand d’autres ont déjà des traitements plus poussés tertiaires ou quaternaires.

Ceci est à rapprocher de La Cour des Comptes qui fustige l’inefficacité des politiques de l’eau : » la France fait partie des pays les plus condamnés par l’Union européenne pour ne pas avoir respecté les objectifs de qualité fixés par les directives. A l’origine de cette situation, un manque de volonté de l’état  »

Fin 2017 , la commission européenne a adressé à la France une mise en demeure du fait de ses manquements aux obligations de la directives relative au traitement des eaux résiduaires urbaines (DERU) concernant 364 agglomérations ; St Jean de Luz , Urrugne , Arcangues Bassussarry sont mentionnées et d’autres dans le département 64.

De plus si le comité de bassin et le préfet déclaraient notre département en zone sensible aux nitrates cela ouvrirait droit à des subventions européennes comme le font les pays voisins.  Nous souhaiterions comprendre tous ces manquements alors que la qualité de l’eau est primordiale pour l’activité touristique

https://learnandconnect.pollutec.com/micropolluants-dans-leau-les-traitements-entrent-dans-lere-quaternaire/

https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45098

https://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport_cour_comptes_politique_eau_9578.php4

 

 

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