Un précédent article du CADE vous informait d’un Printemps Maraîchin le 25/27 mars, fête-rassemblement des opposants à ces méga-réserves d’eau, devenues problématiques. Elles réfèrent à un système d’agriculture productiviste, accaparent les réserves en eau, et posent de nombreux autres problèmes liés notamment au non-respect des lois…
Les lignes bougent lorsque les citoyens s’en mêlent et ici, la détermination est grande – « Les Soulèvements de la Terre ont récemment reçu des documents informant du démantèlement de deux mégas bassines dans les Deux Sèvres et la Vienne. Ce débâchage, qui intervient à quelques jours de nouvelles grandes manifestations publiques contre les méga-bassines du 25 au 27 mars, est ici revendiqué par un « Comité exécutif de la direction régionale de protection de l’eau (DRPE) ». Et les « attendus » définissent bien ce qui est reproché aux bassines:
• Considérant le caractère écocidaire de cet accaparement tourné vers l’irrigation de
cultures intensives destinées à l’export international, au premier rang desquelles
figure le maïs industriel.
• Considérant le discours public des dits accapareurs qui entretiennent délibérément
une opacité douteuse sur les activités de leurs entreprises et sur leurs engagements
non respectés relatifs à la préservation de l’environnement.
• Considérant les montages sociétaires et financiers multiples, souvent rattachés à une
seule et même personne physique permettant à ces entrepreneurs d’accumuler des
milliers d’hectares de terres agricoles et le contournement des organismes de
régulation d’accès au foncier.
• Considérant la mauvaise foi de ces derniers et le soutien aveugle des pouvoirs publics
pour les accompagner dans leur entreprise destructrice.
• Considérant l’utilisation d’argent public à hauteur de 70 % pour financer les réserves
de substitution, plus connues sous le nom de « méga-bassines », qui vident les cours
d’eau de nos bassins versant dans une période inédite de réchauffement climatique et
de multiplication des sécheresses.
• Considérant les orientations néfastes prises par l’ensemble des institutions d’État sur
l’avenir de la production agricole et son lien au marché international… LIRE LA SUITE: AVIS DE DÉCISION – Comité exécutif de la direction régionale de protection de l’eau (DRPE) [format PDF]
- IL PLEUT DES LAMES SUR LES BASSINES – Rapport d’exécution reçu le 2 mars 2022 à la DRPE [format PDF]
Dans un second courrier daté du 2 mars 2022, la DRPE nous informe qu’elle a d’ores et déjà entrepris « des travaux de démantèlement de deux réserves de substitutions appartenant aux sociétés suivantes : L’asa des dames à Nouaille Maupertuis et Pampr’oeuf à Pamproux. » Elle détaille les activités des deux sociétés dans le document joint et invoque les motifs suivant à son action :
– Accaparement en bande organisée des ressources en eau des territoires susdits.
– Engagements contraires aux prérogatives légitimes concernant la protection de ce bien commun face aux dérèglements constatés sur ces territoires et bien au-delà
– Destruction à rythme soutenu d’une agriculture socialement et écologiquement viable.
Après quelques rapides recherches, les médias locaux dont France 3 Nouvelle Aquitaine nous confirment que des interventions avec des objets coupants ont bien eu lieu sur les dites bassines, les rendant actuellement inopérantes : https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/vienne/poitiers/vienne-et-deux-sevres-des-bassines-vandalisees-un-etrange-groupe-revendique-ces-actions-2493759.html
Il faut rappeler qu’en octobre dernier une bassine avait déjà été démantelée par « les Fremens du marais poitevin et le Gang du cutter à roulette » qui avait diffusé à cette occasion un petit tutoriel vidéo sur leur moyens simples d’intervention : https://lundi.am/Laigne-17-demantelement-d-une-mega-bassine-illegale
Le 6 novembre c’est lors d’une manifestation publique de 3000 personnes cette fois qu’une autre bassine illégale avait été débâchée et sa pompe démontée à Cram-Chaban, non loin du chantier de la méga-bassines de Mauzé-sur-le-Mignon actuellement en construction. Cette action collective – initiée par le collectif Bassines Non Merci, la Confédération Paysanne et les Soulèvements de la terre – avait quant à elle fait l’objet du soutien de quelques centaines de personnalités politiques, intellectuels, présidentiables, syndicalistes et scientifiques qui s’étaient exprimés par le biais d’une tribune dans le Monde sur la désobéissance civile et la nécessité de : « stopper ces projets aberrants d’accaparement de l’eau avant qu’ils ne se généralisent » : https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/stoppons-les-mega-bassines-pour-partager-et-preserver
5 bassines aurait donc été neutralisées en quelques mois sous diverses formes. Alors que la bassine en construction de Mauzé-sur-le-Mignon se remplit et que de nouveaux chantiers sont annoncés par la Coop de l’eau à l’automne, il nous a semblé utile de mettre à la disposition du public les documents transmis par la « Direction Régionale de Protection de l’Eau » qui , sans en savoir plus sur cette organisation, nous semblent néanmoins fort bien documentés. Ils décortiquent notamment les différentes strates de mensonges des agro-entrepreneurs pour justifier les méga-bassines. »