« Touche pas à ma forêt! »
Après cinq mois de préparation, un important week-end de mobilisation s’est tenu dans plusieurs vallées des Pyrénées, les 10 et 11 octobre dernier. À l’initiative ? le collectif « Touche pas à ma forêt ». 2 500 personnes se sont ainsi rassemblées — avec pour épicentre la commune de Lannemezan, lieu prévu pour l’implantation d’une méga‑scierie du groupe industriel italien Florian. En s’opposant à ce projet, c’est une alternative à l’exploitation productiviste qui se dessine aussi. ARTICLE
Le bruit médiatique autour du projet et l’élargissement des soutiens à ses opposant·es semble inquiéter le groupe Florian. Alors qu’il refusait jusque là de s’exprimer, l’industriel s’est fendu d’un communiqué de presse deux jours avant le week-end de mobilisation : il y confirme son implication dans le projet et ajoute que « le groupe Florian n’effectue pas d’opérations mettant en péril l’environnement et la durabilité écologique des forêts ». Pourtant, en juillet, il affirmait à Reporterre « qu’aucun projet industriel n’est actuellement planifié à Lannemezan ».
Le même jour, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, publiait une déclaration ressemblant à un rétropédalage. Elle y déclarait que « la Région se montre toutefois vigilante depuis plusieurs mois sur l’impact qu’il pourra avoir sur le tissu économique local ainsi que sur son empreinte écologique », et appelle à une « phase d’étude et de concertation indispensable ».
Des députés PCF et France insoumise, venus rencontrer le collectif, vont porter la question à l’Assemblée nationale en interpellant la ministre de l’Écologie. Le succès du week-end de mobilisation n’a fait que renforcer la détermination du collectif, prêt à se mettre autour de la table avec Bernard Plano en vue de discuter d’un projet alternatif — mais certainement pas de négocier le chiffre des 50 000 m3 de bois. Et Mathilde de conclure : « On peut tout changer. »