Piscine à vagues de Jaldai à St Jean de Luz : communiqué de presse du CADE

 

 

 

 

 

Le PLU de Saint-Jean de Luz prévoit à ce jour une extension importante de la zone d’activité Jaldai pour un total de 21 ha. Cette extension comprend différents projets : habitations, commerces, industries, ainsi qu’une piscine à vague.

Sur ces 21 ha, aucune zone déjà artificielle n’est recensée. Ce sont 21 ha pris à notre réserve de forêts, de zones humides et de terres agricoles. Ce sont 21 ha qui complètent les 60.000 ha consommés annuellement sur le territoire français, soit l’équivalent d’un département tous les 10 ans. Rappelons qu’entre 2009 et 2013, l’artificialisation des terres dans notre département représentait 2 105 ha, soit l’équivalent de la superficie de la commune de Bayonne.

    • Alors que la Convention Citoyenne sur le Climat demande de « prendre immédiatement des mesures coercitives pour stopper les aménagements de zones commerciales périurbaines très consommatrices d’espace » ;
    • alors que le Plan Biodiversité de 2018 fixe un objectif de Zéro artificialisation nette ;
    • alors qu’un logement sur deux est réservé à la location saisonnière dans le Pays Basque et que toutes les communes présentent des réserves de zones de friches artificielles à réhabiliter ;
    • alors que l’artificialisation des terres est aujourd’hui la principale menace qui pèse sur la biodiversité ;

et malgré toutes ces alertes, aucune prise en compte du danger de cette artificialisation ni dans le SCOT (qui prévoit toujours une consommation d’espace de 600 ha supplémentaires), ni dans la charte d’aménagement et de développement durable du Pays Basque, et encore moins dans les PLUs. Les communes et la CAPB continuent donc à sacrifier leurs espaces naturels et agricoles au profit d’objectifs court-termistes : favoriser coûte que coûte un développement économique et touristique hors-sol, déconnecté des capacités des territoires.

Cerise sur le gâteau, il est fait mention d’un projet de piscine à vague sur la zone Jaldai IV : consommateur d’espace, d’énergie et d’eau, le tout à moins de 5 min de spots de surfs réputés, ce projet est tellement incompréhensible que même Quicksilver (le porteur de projet éventuel) n’en parle qu’au conditionnel et avec beaucoup de retenue.

Au-delà de l’arrêt de cet éventuel projet de piscine à vagues, le CADE demande aux collectivités :

– un moratoire immédiat sur les extensions de zones d’activités et un retour à un développement de proximité en centre-ville comme l’ont déjà fait de nombreuses métropoles (Angers, Avignon, Béziers, etc.),

– une révision du SCOT pour répondre aux objectifs du rapport Zéro artificialisation nette et, dans cette attente, un inventaire régional des réserves foncières de terrains déjà artificialisés et un gel des artificialisations en zones naturelles et agricoles,

– une obligation des PLUi d’être conformes à ce SCOT révisé et non plus seulement compatibles (demande de la CCC),

– d’utiliser tous les moyens réglementaires et fiscaux à la disposition des collectivités pour faire baisser le taux de location saisonnière dans les zones à fortes tensions, et de travailler avec le gouvernement pour mettre en place une réglementation contraignante favorisant les locations longue durée ou l’acquisition sociale de logements existants,

– l’arrêt immédiat de projets de logements neufs dédiés à la location saisonnière,

– l’officialisation de l’arrêt du projet de vagues artificielles à Jaldai IV et de tout autre projet de ce type dans le Pays Basque.

Ce dossier est symbolique mais ne doit pas faire oublier tous les autres projets d’artificialisation de nos espaces naturels comme celui du Séqué. Pour chacun de ces projets, ainsi que pour tous ceux où nous n’avons pas été sollicités, le CADE demande une relance de l’ensemble des procédures pour une nouvelle consultation de la population après information réelle des enjeux et des menaces sur le long terme.

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