EAU – conférence de presse du CADE vendredi 07.12

Conférence de presse du CADE et sa commission eau (en présence d’Olivier Dubuquoy de Gardanne), demain vendredi: port de Bayonne « Le port de Bayonne renoue avec la radioactivité et les mauvaises pratiques »

Dans la plus grande discrétion, l’Aciérie de Celsa avec l’autorisation des services de l’Etat a entrepris en octobre dernier un chantier de traitements de terres d’excavation en utilisant de la Bauxaline issue des fameuses «boues rouges» produites à Gardanne et dont le taux de radioactivité est 4 à 8 fois supérieur au taux de radioactivité naturelle avec une forte teneur en métaux lourds. Dépolluer avec des matériaux pollués, une nouvelle alchimie surprenante !

Après avoir rendu inexploitables les friches délaissées par l’usine Fertiladour à cause de la radioactivité présente sur le site suite à l’activité du groupe Roullier, on en remet une couche cette fois sur les terrains de l’aciérie fortement impactés par des pollutions diverses.

en annexe l’historique Historique et note Note technique Alumine Gardanne    –  Documents utiles:  CODERST 40 18_Rapport DREAL CELSA 15 06 2018  et  Arrêté préfectoral

Le port de Bayonne renoue avec la radioactivité et les mauvaises pratiquesDossier de presse Gard’Boues
Dans la plus grande discrétion, l’Aciérie de Celsa avec l’autorisation des services de l’Etat a entrepris en octobre dernier un chantier de traitements de terres d’excavation en utilisant de la Bauxaline issue des fameuses «boues rouges» produites à Gardanne et dont le taux de radioactivité est 4 à 8 fois supérieur au taux de radioactivité naturelle avec une forte teneur en métaux lourds. Dépolluer avec des matériaux pollués, une nouvelle alchimie surprenante !
Après avoir rendu inexploitables les friches délaissées par l’usine Fertiladour à cause de la radioactivité présente sur le site suite à l’activité du groupe Roullier, on en remet une couche cette fois sur les terrains de l’aciérie fortement impactés par des pollutions diverses.
Bref rappel historique (voir en annexe l’historique et note)
Depuis son commencement en 1893, l’activité d’Alteo à Gardanne génère des boues rouges qui sont d’abord rejeter dans des crasiers sur terre. Puis, en 1966, l’industriel construit une canalisation pour relarguer les boues en mer. A minima 30 millions de tonnes de boues chargés de métaux lourds toxiques ont ainsi été rejetés en Méditerranée. C’est en 2014, qu’Alteo installe des filtres presse pour séparer les effluents solides et les liquides. Une fois séchées, les boues sont rebaptisées du nom de bauxaline un produit destiné à la couverture de décharges, de routes, de digues, de granulats d’argile, de ciments ou de supports agronomiques, à la dépollution des sols et des eaux (annexe note).
En 2014, le Collectif Non aux boues rouges devenu l’association ZEA tire la sonnette d’alarme et faisait réaliser plusieurs études.
La première, réalisée par le laboratoire Analytika, confirme la présence de niveaux élevés de métaux lourds dans ce produit. La bauxaline affiche ainsi une teneur en chrome de 976,9 parties par million (ppm) alors que la valeur moyenne dans des sols non contaminés oscille entre 50 et 100 ppm. Même constat pour le titane -29.954 ppm contre 70 à 20.000 ppm- et pour le vanadium -744 ppm contre 90 à 150 dans un sol non contaminé.
La deuxième étude, conduite par la Criirad, montre que le niveau de radiation dans la zone d’entreposage des boues rouges est 4 à 8 fois supérieur au niveau naturel. «Pour une présence de 6 minutes par jour, chaque jour de l’année, sur un sol remblayé avec ces boues rouges, l’exposition cumulée dépasse la valeur de 10 microsieverts par an (Sv/an), niveau au-delà duquel la directive Euratom considère comme non négligeable sur le plan radiologique l’impact d’une pratique nucléaire», conclut la Criirad. Les radionucléides contenus dans les boues –uranium 238 et thorium 232- impliquent par ailleurs une très longue persistance dans l’environnement : respectivement 4,5 et 14,5 milliards d’années.
Selon le porte-parole de ZEA, ces résultats ne représentent qu’une partie basse de la fourchette car « les prélèvements ont été effectués sur des boues ayant été lixivées durant une longue période. »
(http://www.journaldelenvironnement.net/article/metaux-lourds-et-elements-radioactifs-dans-la-bauxaline,53362)
https://www.criirad.org/radioactivite-naturelle-renforcee/gardanne-bauxaline.html
Pourquoi sur Bayonne ? Explications
Pour Celsa, le chantier du futur Laminoir nécessitera d’excaver plus de 14 000 tonnes de matériaux réfractaires impactés au plomb. Une fois traité avec de la bauxaline (qui représentera environ 30% de ce volume), ce matériau sera utilisé sur le site de l’aciérie en sous-couche routière. Ce premier essai pourrait ainsi donner des idées pour la suite et pourquoi pas donner lieu à un trafic régulier entre Alteo et Celsa pour traiter les scories de l’aciérie en vue de les utiliser dans les divers chantiers de la région. Au risque de contaminer tous les sols environnants : un bel exemple d’économie circulaire où le cercle vertueux a totalement disparu.
En attendant, pendant plusieurs jours le mois d’octobre dernier, des dizaines de camions sont venus décharger la bauxaline (environ 2 000 tonnes selon le représentant de la DREAL) déclenchant les alarmes de Celsa lorsqu’ils passaient au portique de détection de radioactivité. Les ouvriers ont réceptionné cette terre « polluée » sans gants, sans masque, sans lunette et sans combinaison comme au bon vieux temps où les ouvriers de Fertiladour broyaient la monazite radioactive sans aucun équipement approprié alors que le portique de détection de la radioactivité de Celsa déclenchait l’alarme. Et tout cela à 150 mètres de l’école Notre de Dame des Forges.
Le comble dans cette histoire c’est qu’elle tombe au moment où le journaliste Ramuntxo Garbisu sort son livre « Sans compter les morts» qui retrace la tragédie de Fertiladour. Visiblement, l’histoire n’aura pas servi de leçon. Et on continue les mêmes pratiques inacceptables.
 
ANNEXE :
1. Arrêté préfectoral juillet 2018
2. Coderst
3. Historique
3 . Note
Vidéo boues rouges : https://www.facebook.com/zea.earth/videos/252398488800533/ Pétition contre les boues rouges : https://www.change.org/p/boues-rouges-ni-en-mer-ni-à-terre / http://www.zea.earth https://facebook.com/zea.earth/
Documentaire Zone rouge : https://www.youtube.com/watch?v=pPNdMZgncWw
 

Cet article a été publié dans Accueil, EAU, Eau - Sites industriels, Pollution industrielle avec le mot-clé , , . Mettre en signet le permalien.

Les commentaires sont fermés.