Conférence de presse : l'urgence entre les deux tours des Municipales 2014, regarder en face la situation de nos déchets!

Ce mercredi 26 mars, nous invitons les média à prendre connaissance d’un état des lieux sur deux sites:

HAZKETA, site des déchets ultimes sur Hasparren, s’apprête à prolonger sa durée de vie au mépris de tous les avertissements citoyens, (lire aussi ce lien)

CANOPIA, usine sur Bayonne nord pour plus de 200 communes, va débuter le Tri Mécano-Biologique dont les effets sont tant redoutés par la population,

deux constats qui mettent en cause les choix des politiques décideurs ainsi que le Syndicat Bil Ta Garbi, leur bras agissant.

DECHETS-conf 26 03 14CONFERENCE DE PRESSE DU 26 MARS 2014

Contributions au débat par les associations du CADE

1 – Association Hazketa 2010

2 – Association ADECH de Bayonne


1 – HAZKETA – Historique du site

– Le site de HAZKETA est construit sur une ancienne décharge municipale.

– La décharge est restée sans membrane de protection jusqu’en 1995.

FIN DE CONTRAT ET FERMETURE DE LA DECHARGE PREVUS EN MAI 2015

La politique de l’autruche de BIL TA GARBI

-Le Syndicat Bil Ta Garbi se base sur les études réalisées en 2005-2006 pour arguer qu’il n’y a pas d’alternative à la fermeture du site d’Hazketa en 2015.

– Or, nous contestons cette argumentation dans le sens où ces études n’étaient pas appropriées à la situation actuelle : elles concernaient en effet les déchets ménagers et assimilés et non les déchets ultimes que reçoit Hazketa et elles avaient alors défini les sites de Canopia et Mendixka.

– Depuis 2012, tous les comptes-rendus de Bil Ta Garbi montrent qu’une seule et même stratégie est envisagée : la prolongation sur le site d’Hazketa. Cette unique solution est envisagée non parce qu’il s’agit de la meilleure alternative, mais parce que c’est la seule option envisagée par le Syndicat.

– Finalement, en 2014 deux études (une étude technique et une étude géotechnique) sont financées pour évaluer la faisabilité de la poursuite sur le site d’Hazketa. Ces études ont été décidées dans la confidentialité complète, sans en informer l’association contrairement à ce qui a été dit par certains responsables politiques de Bil Ta Garbi. Le coût de ces deux études est de 165 000 euros.

– D’un montant de 78 876,2 euro TTC, l’étude technique est confiée au cabinet SAFEGE. Or, d’un simple clic sur internet (http://www.safege.fr/fr/identite/profil/histoire/histoire/) on se rend compte que le cabinet est en fait une filiale de SITA, exploitant actuel de la décharge (sur l’adresse internet on note d’ailleurs que le logo de SAFEGE est le même que celui de SITA…) . Dans ces conditions, qui peut croire à l’objectivité de cette étude??

– Dans le même temps et jusqu’à la réunion du budget primitif du 8 janvier 2014, alors même qu’aucun autre site n’a été déterminé, pas une seule ligne budgétaire n’a été inscrite pour lancer des recherches de sites potentiels.

– Finalement, lors de cette réunion, à la demande de Xabi Irigoyen, représentant du Syndicat GARBIKI, ce sont 30 000 euros qui sont votés à « l’arrachée » pour une nouvelle recherche de site, un an et demi avant la fermeture de Hazketa annoncée depuis 20 ans….

Aujourd’hui, l’association Hazketa 2010 dénonce les méthodes de Bil Ta Garbi qui nous a mis devant le fait accompli. Nous avons les pires inquiétudes quant aux relations futures avec Bil Ta Garbi et nous ne cachons pas que nous avons perdu toute notre confiance.

A l’aune de ces deux observations, deux constats

– Contrairement à sa mission, Bil Ta Garbi n’a pas de politique de territorialisation des déchets.

– La seule option envisagée pour faire face à la fermeture du site Hazketa en mai 2015 est la politique déraisonnable de « Hazketa à tout prix » :

– D’une part, avec ce que nous avons dit précédemment, on se rend bien compte qu’il n’existe aucune anticipation sur la fermeture du site (bien que l’on nous affirme le contraire).

– D’autre part, Bil Ta Garbi a demandé un rapport à un conseiller juridique pour proposer un montage juridique dans l’hypothèse d’un renouvellement du contrat. Or,ce rapport est parvenu à l’association Hazketa 2010 bien avant les conclusions des études techniques et géotechniques…

Pourtant Hazketa est arrivé à terme, voire à saturation !

– Depuis 20 ans, la fin du contrat est prévu en mai 2015.

– Depuis 2008, sous le mandat de B. Inschauspé, la municipalité de Hasparren a voté, tous les deux ans – soit 4 fois- et à l’unanimité, contre le renouvellement du contrat.

– Nous déplorons que 60% des déchets enfouis proviennent des approvisionnements issus de la politique commerciale SITA et donc d’une zone géographique élargie (grand Sud-Ouest).

– Par ailleurs, nous dénonçons le fait qu’il existe une grande opacité au niveau de l’origine et la nature des déchets.

– Nous attirons votre attention sur le fait qu’une augmentation des déchets signifie une augmentation de la pollution : la pollution est exponentielle. L’argument « finissons de polluer le site » ne tient pas, à fortiori quand le travail a débuté dans de très mauvaises conditions et qu’il se poursuit selon des logiques purement financières….

– Depuis sa création et jusqu’à aujourd’hui, nous avons assisté impuissants à des dysfonctionnements à répétition (incendies, nuisances olfactives, débordements de lixiviats…)

– Ces derniers temps, des odeurs nauséabondes empoisonnent la vie des riverains. Parfois, l’odeur est telle que nous n’osons plus ouvrir nos fenêtres.

-Enfin, le dernier point que nous souhaitons aborder mais l’un des plus importants pour l’association : depuis le début, nous observons des insuffisances structurelles avec notamment un bassin de lixiviats (c’est à dire eaux polluées toxiques) qui n’est pas adapté.

– De l’aveu même de SiTA, l’unité fixe de traitement ne traite que 30% des eaux polluées toxiques. Les études théoriques ne répondent donc pas aux besoins réels du site. On est confronté par l’usage pratique à la réalité (les 70% restants sont traitées par une unité mobile sur le site et/ou transportées à Lacq).

A titre de comparaison :

  • Bassin de lixiviats de Précilhon (décharge du même type que SITA, dans le Béarn, exploitée en régie directe): 30 000 tonnes de déchets par an et 10 000m3 par an de lixiviats pour un bassin de 6 000 m3 ainsi que deux torchères (alors que Hazketa ne dispose que d’une) + 1 bassin des eaux pluviales non souillées.
  • Hazketa : 65 000 tonnes de déchets par an et 36 000 m3 de lixiviats collectés pour un bassin équivalent à celui de Précilhon.

Conclusion : RESPECTER LES ENGAGEMENTS

– la décharge d’Hazketa est synonyme de 20 ans de pollution pour Hasparren et les villages environnants, mais aussi les habitants de la Côte dans le sens où les eaux rejoignent l’océan.

Bil Ta Garbi n’est pas seulement une institution, mais avant tout des hommes et des femmes élus. Après le week-end prochain, certains élus seront nommés ou renommés pour siéger au sein du Syndicat Bil Ta Garbi. Ces élus devront prendre leurs responsabilités.

– Nous pensons qu’il est urgent de trouver un autre site qui sera géré dans de bonnes conditions et dans le respect des engagements.

 

2 – Association ADECH de Bayonne

Le combat de l’ADECH Bayonne-Nord contre l’Usine CANOPIA – Jean Grenet…
continue de plus belle !

Historique :

Depuis maintenant 20 ans que le process Tri Mécano Biologique (TMB) existe, nous avons sur la France et en Europe les retours d’expériences.
Ils sont tous négatifs :
– Ces usines ne répondent pas à leurs cahiers des charges et sont incapables de gérer correctement le tri et la valorisation de nos OMR (ordures ménagères résiduelles)
– Elles sont excessivement et durablement nocives pour les personnes qui y travaillent et pour les citoyens qui vivent alentour (rayon de 1 à 3 km)
– Elles sont très coûteuses à la construction et plus encore lors des nécessaires travaux « d’amélioration ».
Le principe de base dans le traitement des déchets est qu’il est beaucoup plus difficile et coûteux de traiter un déchet mélangé qu’un déchet trié. C’est valable non seulement pour la matière organique mais également pour d’autres déchets qui ne peuvent être, du fait de cette absence de tri, recyclés car pollués par le mélange.
La TMB ne fait pas ce tri à la base : d’abord, elle mélange … puis elle « essaye » de trier !
La TMB doit donc nécessairement s’accompagner d’un site d’enfouissement.
Les TMB sont des faire-valoir derrière lesquels se cachent nos élus, pour tenter de répondre de manière très coûteuse à une problématique bien réelle de traitement de nos déchets. Ces usines représentent avant tout de très lucratives rentes de situation, sur le dos des contribuables, évidemment, pour quelques sociétés qui l’ont bien compris avant tout le monde.
Or, où que vous regardiez avec un minimum d’esprit d’analyse, vous vous apercevrez que, pratiquement, la TMB ne fonctionne pas … car, fondamentalement, elle représente un non-sens économique et environnemental.
Des élus commencent enfin à s’en rendre compte :
Au centre Biopole d’Angers, Gilles Mahé, adjoint au maire chargé de l’environnement, pourtant favorable à l’implantation de cette usine TMB, fait aujourd’hui ce constat :  » une partie du compost produit n’entre pas dans les normes européennes. Et le taux de valorisation des déchets est plus proche des 10 % que des 40 % promis par le constructeur. » –  » Pas moins de “60 millions d’euros investis pour voir l’essentiel du compost finir à la décharge, il y aurait comme un problème « .
Même colère et mêmes arguments de la part d’élus et de citoyens à : Angers – Varenne Jarcy – Château d’Olonne (usine Taffeneau) – Champdeniers (à côté de Niort) – Montpellier – Marseille – Guadeloupe … pour ne parler que de la France.
Outre ce problème général de procédé industriel, nous rencontrons sur Bayonne un problème très particulier que l’on doit principalement à notre futur ex-maire, appuyé par la préfecture, le syndicat Bil ta Grabi et l’industriel URBASER lui-même évidemment : cette usine est construite en zone urbaine en cours de densification, sur un terrain trop petit au regard des contraintes légales, coincé entre une autoroute située à 25 m au plus proche et un route très circulante (RD817), sur un terrain sableux, présentant un réseau hydrographique important, à proximité d’une zone Natura 2000, sur un espace boisé classé !

Sont-ils devenus fous ? Ils sont surtout très embêtés, pour les uns, et très avides de profit, pour les autres.

Que propose l’ADECH Bayonne-Nord depuis 2009 face à ce désastre économico-environnemental annoncé ?

La logique !

 – Améliorer fortement la collecte sélective ;
 – Construire des unités de traitement adaptées à cette collecte ;
 – Mise en place du tri sélectif avec séparation des fermentescibles.

Nous réfutons également, avec le Cade et d’autres associations, la « Valorisation énergétique des OM grises » qui est totalement inadmissible : nous ne voulons pas d’incinération faussement dénommée « valorisation énergétique », la logique de l’incinérateur n’étant pas de réduire les déchets à la source mais d’en brûler toujours plus pour des raisons de rentabilité.
Il serait donc irresponsable de programmer la poursuite de l’unité de Bacheforès et/ou d’investir dans un autre incinérateur, fût-il côté espagnol …

Que fait l’ADECH Bayonne-Nord ?

En justice : 3 recours en cours dont un en appel. Serons-nous considérés par la justice administrative de ce pays ou ne sera-t-elle qu’une chambre d’enregistrement trop lente des décisions administratives trop rapide ?
Au quotidien : Information par tracts de la population, lettres multiples aux élus, réunions publiques, conférences de presse, site Internet argumenté, démarches auprès des candidats, d’ASF…

Notre action continue et va malheureusement devoir s’intensifier encore face à la mise en route de l’Usine CANOPIA-Jean Grenet, qui ne va pas manquer faire rapidement parler d’elle.

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