Violences policières sur les défenseurs de l’environnement versus victoires obtenues

 

Arsenal policier: Nous en avons déjà parlé à propos des évènements violents de Sainte-Soline, mais aussi  lors du décès de Rémi Fraisse par tir de grenade lors de la résistance contre le barrage de Sivens, parce que la mémoire en est encore très vive, justice n’ayant pas été rendue de façon satisfaisante car c’était impossible: il y eut « mort d’homme ». Ces deux projets sont aujourd’hui abandonnés! Militants pacifiques pour la défense du vivant et de ses écosystèmes, jamais au CADE nous ne nous remettrons d’une telle réalité: l’usage d’armes de combat pour contraindre à accepter des projets que la majorité refuse! Nous avons aussi parlé sur ce site de l’arsenal juridique qui s’accroit depuis quelques années, ajoutant dorénavant aux interdictions de manifester/ nassages/ gazages/ fouilles/ gardes à vue, des convocations, perquisitions et poursuites judiciaires, en passant par l’intimidation médiatisée…l’ordinaire aléatoire de manifestants va désormais des « atteintes à l’ordre public » à « l’éco terrorisme », tandis que s’assouplissent les normes et règles pour développer des GPII, des projets industriels impactant la vie des écosystèmes y compris humains: un arsenal législatif en constant développement pour contourner l’intervention démocratique, tandis que décrets, DUP et cas d’études d’impact environnemental supprimées sont désormais pléthoriques avec l’autorité décisionnelle des Préfets renforcée!

« Quelle conclusion offre cette étude comparative? On observe une intensification mondiale de la répression lors des rassemblements durant la période que l’on a étudiée, c’est-à-dire entre 2012 et 2023, y compris dans des pays démocratiques comme le Royaume-Uni, la France ou l’Allemagne. Partout, les défenseurs de l’environnement et du climat subissent une violence systémique, orchestrée par les Etats, parfois en collusion avec des intérêts privés. Cette sur criminalisation révèle une profonde injustice, car les responsables des pollutions, de la crise climatique ou de l’effondrement de la biodiversité, eux, échappent souvent aux poursuites. »

Décourageant? Ce serait le but…

Pourtant, un autre article en forme de bilan fait la part belle aux victoires citoyennes des « familles politiques » à conscience écologiste, dont la coordination fait merveille dans l’action par son inventivité, sa souplesse d’intervention, son respect des composantes, sa mémoire et travail argumentaire, ainsi que sa capacité de résilience.

  • Des victoires: Terres de luttes publie « Quand la lutte l’emporte », une étude sociologique sur les dix dernières années – pas moins de 162 luttes gagnées identifiées sur la période 2014-2024, avec cette question: que peuvent nous apprendre ces victoires? « Pour y répondre nous avons conduit avec la revue Silence une enquête via 42 entretiens dirigés avec ces collectifs ayant obtenu l’abandon d’un projet polluant », (le CADE y est d’ailleurs cité parmi 42 collectifs). Visibiliser les victoires, en mettant en évidence de bonnes stratégies face aux porteurs de projets et décideurs, est le but affirmé de cette étude. Vous pouvez lire ici l’étude: Victoires V1.docx , et là un résumé: Synthese-quand-la-lutte-lemporte.pdf . Loin de standardiser la lutte comme un processus linéaire qui serait gagnant, chaque lutte est au contraire ancrée dans un territoire et garde ses spécificités, mais s’appuie sur un faisceau d’outils communs optimisant la lutte.

INFOGRAPHIE ci-dessous: comment les luttes peuvent-elles devenir gagnantes?

 

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