YouTube (https://youtu.be/hQE2PEQ0TTs) Alain Houpert : « La France s’apprête à vendre de l’eau contre de l’hydrocarbure au Moyen-Orient » – Avec Alain Houpert, sénateur de la Côte d’or membre de la Commission des affaires étrangères. 4 milliards de m3 d’eau potable (l’équivalent de la consommation d’eau des Français) vont être vendus au Moyen-Orient contre du pétrole ! Suite à une question à l’Assemblée Nationale, une enquête est en cours, des livraisons seraient déjà effectuées…ECOUTER LA VIDEO.
En mars dernier à l’Élysée, une dizaine de personnes sont reçues par Alexis Zajdenweber pour discuter d’un projet qui peut paraître invraisemblable : exporter de l’eau douce issue de rivières françaises, contre des hydrocarbures du Moyen-Orient ou d’Afrique. Cette idée, portée par le négociant pétrolier Xavier Houzel, a mûri dans l’esprit de Claude Rouy, un ancien directeur d‘hôpital qui s’est reconverti comme consultant. Elle part d’un postulat simple : dans les Alpes du Sud, l’eau de la Durance et du Verdon alimentent une centrale hydroélectrique dans la ville de Saint-Chamas avant de se jeter dans l’étang salé de Berre. Problème, explique la journaliste Vanessa Ratignier qui a enquêté pour le journal Marianne : cette eau douce bouleverse totalement l’écosystème de l’étang. Les écologistes ont bataillé pendant plusieurs décennies pour que la centrale déverse moins d’eau dans le bassin.
Les dernières barthes du CEF de Mouguerre doivent être préservées
Les barthes sont des zones humides qui jouent un rôle majeur pour préserver la ressource en eau, lutter contre les canicules, maintenir la biodiversité mais aussi pour prévenir des inondations les quartiers environnants. Leur destruction est interdite pour des projets qui peuvent se dérouler ailleurs ou autrement. C'est l'esprit de la loi et de la séquence « Eviter, réduire, compenser » qui impose d'éviter en tout premier lieu. C'est aussi pour cela que le CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) a émis un avis défavorable au projet.
Le permis d'aménager demandé par la SEPA sur le CEF (Centre Européen de Fret) pour remblayer 12 ha de barthes ne doit pas être accordé par le Maire de Mouguerre :
- L'activité de l'entreprise DJO (Enovis) n'est pas liée au fret ferroviaire et on peut éviter de détruire les 3,3ha qui lui sont dévolus. D'autres implantations sont possibles : les friches industrielles du site des Salines tout proche du CEF, ou des emplacements déjà aménagés à Saint-Martin-de-Seignanx par exemple. Rien ne justifie qu'on l'installe sur les barthes.
- Le remblaiement pour les aménagements ferroviaires est prématuré. Britanny ferries (nouvel opérateur ferroviaire) peut commencer son activité dans l'espace déjà remblayé du CEF sans toucher aux barthes. Les autres opérateurs présents sur le CEF n'ont pas prévu leur éventuelle extension avant 2025. Le projet de Brittany ferries étant de transporter des camions d'Irlande en Espagne (camions actuellement sur des bateaux entre ces deux pays), il serait par ailleurs plus judicieux que ses trains (en provenance du port de Cherbourg) roulent jusqu'en Espagne pour éviter un surplus de camions sur l'A63 entre Mouguerre et la frontière.
- Le cadre de vie des riverains doit être préservé, et l'interdiction d'accès au CEF par la route de Briscous maintenue, comme c'était le cas jusqu'en 2022 avant la révision du PLU de Mouguerre. Le nouvel accès prévu (qui s'éloigne du noeud autoroutier) va aggraver les conditions de circulation déjà très difficiles sur ce secteur pour les habitants de Lahonce, Briscous, Mouguerre et au-delà. Les investissements publics doivent se tourner pour améliorer les transports du quotidien.
- Le remblaiement des barthes va aggraver les risques d'inondation des quartiers environnants sur Lahonce et Mouguerre, d'autant plus avec le changement climatique et la multiplication des événements extrêmes.
- Les impacts de cet aménagement débordant largement du CEF et affectant les habitants de Mouguerre et des communes voisines, ce permis d'aménager aurait dû faire l'objet d'une vaste concertation avec l'ensemble des habitants, des associations, des élus des communes voisines, du SCoT.