LGV – Mais quelle mouche a donc piqué Rousset et Delga pour qu’ils s’agitent autant dans les médias ?

Fin novembre, se clôturait l’enquête DAE1 PPVE, simple consultation d’un mois par voie électronique et sans les garants de la CNDP, sur la « demande d’autorisation environnementale pour les travaux d’investigations préalables sur le projet de LGV Bx-Toulouse« . Les associations s’étaient fortement mobilisées auprès des Préfets de quatre départements afin d’obtenir soit la suspension, soit la prolongation de date d’échéance (26/11), sans effet positif, malheureusement. Le 26/11, un troisième courrier leur était adressé: 32 associations, 335 élus, de 13 départements du Grand Sud-Ouest, cosignaient cette impressionnante mobilisation: « Nous demandons donc une 3ème fois solennellement ce jour aux préfets de respecter l’Etat de droit et de ne pas délivrer l’autorisation environnementale à la SNCF comme ils pourraient s’arroger la possibilité – illégale à nos yeux – de le faire dès ce 1er décembre 2025, signifiant alors le début immédiat des travaux lourds de ce projet de LGV Bordeaux/Toulouse. » Voir les signataires: 2_LNSO_COURRIER_335_élus_32_associations_SUSPENSION PPVE  . Communiqué de presse: CP_finPPVE_251127 .

Pour autant, la participation à cette consultation a été massive sur un temps court, comme lors de la 1ère enquête publique de 2014/15 et le rejet du projet, c’était l’autre demande de nos associations, merci à tous!

Synthèse des contributions à la DAE1 PPVE, réalisée par l’Association L.E.A. (01/12) – « D’après nos relevés, il y a eu 3534 contributions déposées (mercredi 26 Novembre à 23h57). Plusieurs personnes ayant contribué plusieurs fois, nous avons fusionné leurs avis et nous avons identifié 3087 contributeurs . Il y a très peu de contributions à exclure, utilisées comme « test » ou autre (moins de 10). La très grande majorité des contributions donne un avis argumenté, n’étant pas de simples « pour » ou « contre ». Opinions exprimées sur le projet LNBT (Lignes Nouvelles Bordeaux-Toulouse): 

 Moins de 5 % de contributeurs sont favorables au projet.
Cela prouve que le soutien au projet LNBT est extrêmement faible.

 Dans les 95 % de contributions restantes, on note environ :
30 % explicitement contre
57 % pas favorables. Elles donnent des avis techniques ou environnementaux, notamment quant aux dégâts dans la vallée du Ciron, exprimant ainsi leur opposition au projet et aux travaux préalables.
8 % jugeant la consultation illégale

Conclusion: le soutien au projet GPSO Bordeaux Toulouse / LNBT ainsi qu’à la demande DAE1 est extrêmement faible. L’opposition au projet LNBT et DAE1 est extrêmement forte En conséquence, c’est un rejet de la demande d’autorisation environnementale DAE1 qui devrait logiquement être prononcé. »

Dans ce contexte de début décembre, ainsi que compte tenu de la fragilité du Plan de financement que l’Etat dit ne plus vouloir abonder et qui va plomber les finances des Collectivités, Rousset et Delga se sont employés avec frénésie à multiplier les démarches, bénéficiant du support de nombreux médias* –  il s’agissait, pour eux, d’actionner le levier « pompe à finances » européenne; d’où une rencontre avec deux coordinateurs européens, afin que le MIE (Mécanisme pouvant subventionner les infrastructures ferroviaires), prononce l’Abracadabra vital: oui, l’U.E va subventionner à hauteur des 20% prévus la LGV du GPSO. Fake ? On vous raconte…

  • (image sud ouest)Rousset, lui, s’est appuyé sur la demande de Pradales, président du gouvernement basque espagnol, pour rencontrer les coordinateurs européens à Bordeaux avec ce cri du coeur: « Nous ne pouvons plus attendre ! » pour le corridor atlantique transfrontalier. Le coordinateur Bausch se serait alors avancé pour le financement à 50% par l’Europe du tronçon Bordeaux/Dax. Rousset, de son côté, proposant que la SGPSO fasse l’avance de la quote-part de l’Etat français, par un emprunt auprès de la Banque des territoires…(garanti par les Collectivités et nos impôts locaux  si l’Etat ne paie pas?) – Lire l’article de 20minutes, ainsi que de Sud ouest: Rencontre Rousset Pradales déc 2025
  • Delga, elle, s’est appuyée sur l’aréopage institutionnel à St Jory, près de Toulouse: « Le préfet de la Haute-Garonne et de la région Occitanie, Pierre-André Durand, deux coordinateurs européens, François Bausch et Mathieu Grosch, ainsi que la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, étaient réunis pour une visite de chantier concernant les aménagements ferroviaires du nord toulousain (AFNT). Après avoir martelé que ce n’est pas un projet mais déjà des travaux engagés, Delga s’est employée à obtenir la réponse: « …il y a le nouveau plan financier pluriannuel qui a été déposé par la Commission en juillet et le budget de la Connecting Europe Facility, fonds principal qui finance ce projet, a été doublé.« ,(à la condition que le transfrontalier se fasse et que le Parlement ratifie, a-t-il été omis!) – Lire l’article de France bleu ICI: L’Europe veut financer GPSO

Des fakes ? Oui, il en pleuvait dans cette agitation révélatrice en fait d’une grande « trouille » après la consultation populaire rejetant la LGV et dont nous parlons plus haut…et si l’on en croit les comptes-rendus établis par les médias. Côté Delga, on a parlé de saturation, de travaux de LGV déjà engagés, de la participation à 40% de l’Etat: toutes choses non établies. Côté Rousset, toujours cette licorne de la fin des murs de camions alors que les réseaux de fret ne seraient pas connectés grâce à la LGV, la ligne nouvelle s’arrêtant à Dax on ne voit pas en quoi la frontière serait concernée alors que la ligne existante permet déjà de faire le lien pour les voyageurs avec l’Espagne, l’alternative LGV ne faisant gagner que quelques maigres minutes…

« Allez, tournez manège ! » Car le « pompon » et « la queue du Mickey », ils ont tous deux essayé de les attraper avec les deux coordinateurs européens, la question étant pour nous: « en quoi ces deux personnes disposent-elles d’une lettre de mission pour garantir le financement à 20% de Bordeaux/Toulouse, ou bien les 50% du Bordeaux/Dax non transfrontalier ? » Car leurs convictions et bonne volonté n’engagent qu’eux…pour un financement européen qui n’est, à l’évidence, toujours pas acquis. A moins que les médias n’aient repris, et pour argent comptant, les éléments de langage des deux promoteurs français du GPSO ?

 Quant à parler démocratie et respect du sens de la participation populaire lors des consultations…il semble que le temps ait manqué aux deux Présidents de Région pour aborder le sujet avec des coordinateurs européens pourtant soucieux « des valeurs » de l’union Européenne en matière de droit démocratique des citoyens européens.

 

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