Conférence de financements des transports – vers un chamboulement positif ?

Au CADE, nous voudrions y croire après 33 ans de lutte contre les grandes infrastructures notamment ferroviaires comme la LGV du GPSO, mais aussi autoroutières comme l’inutile A65 et bien d’autres. Reprendre le fil de nos articles, encore récemment, c’est se remettre en mémoire toutes les sonnettes d’alarme tirées par tant d’associations citoyennes et d’usagers du rail, tandis que le mythe du désenclavement était brandi (contre toute réalité auprès des « petits élus » et des habitants) par de « grands » élus en mal de postérité (tels Delga et Rousset). Les LGV ont, notamment, asséché les finances de la SNCF, le reste des réseaux souffrant chroniquement du manque d’investissement et soutien de l’Etat sur l’ensemble du territoire français.

Deux articles relaient les inquiétudes notamment sur le modèle ferroviaire français exsangue, se traduisant par la mise sur pied d’une mobilisation générale: on peut y lire des précisions utiles concernant la Conférence de Financement des Transports qui vient de débuter (« Ambition France Transports »), et qui doit aboutir en juillet à des décisions essentielles pour le financement du rail et des autoroutes, nous y reviendrons…

A lire, vraiment – Un « effondrement irréversible » menace un tiers du réseau ferré, alerte la SNCF

(8 petits trains sur 10 seraient menacés, remplacés par des cars – © Pierre-Olivier Chaput / Reporterre)

Ferroviaire – Dans cet article de   , tout est dit ou presque: un article bien construit et documenté, qui fait le point entre constat sur la décrépitude du ferroviaire français structurant et très utilisé (notamment TER), et désespérance des cheminots, usagers, territoires ruraux oubliés, la métropolisation asséchant économiquement de surcroît la France. C’est très simple: le nerf de la guerre est l’argent, et il n’y en a pas, enfin…pas pour le ferroviaire!

L’article fait de la situation française un diagnostic tragique: une dette colossale de la SNCF, un désengagement financier et en défaut de planification par l’Etat, une aide insuffisante de l’U.E aux LGV, ont amené un manque d’entretien des réseaux très fréquentés, des pannes et vieillissement du matériel, un prix des billets inflationniste, des dessertes et gares qui ferment… C’est une faillite d’une mobilité décarbonée qui ne peut plus concurrencer la voiture ou l’avion.

LIRE l’article instructif en PDF2025-05-21 REPORTERRE un effondrement irréversible menace ou en ligne: Un « effondrement irréversible » menace un tiers du réseau ferré, alerte la SNCF 

Résumé du CADE pour l’article de Sud Ouest: LGV Bordeaux-Toulouse/Dax : l’État, au pied du mur budgétaire, pourra-t-il payer sa part du rail ? 

Ce sont des faits, pas une opinionContrairement aux annonces claironnantes du Président de région Nouvelle-Aquitaine, Rousset, l’heure n’est pas à se réjouir pour sa LGV: le tronçon Dax / Espagne n’étant même pas acté démocratiquement ni présent dans le GPSO, les subventions européennes à 20% ne peuvent être confirmées quoi qu’il en dise. De plus, l’Etat ne s’est pas engagé sur les 40% du tronçon Captieux / Dax et a une bourse plate pour Bordeaux / Toulouse (les 40% restant à charge des collectivités pourraient bien enfler, y compris nos impôts, alors que celles-ci crient de partout à l’étranglement financier par l’Etat).

Et vient dans ce contexte nébuleux l’annonce d’une Conférence de Financement des Infrastructures de Transport: elle confirme la faillite du système; car, quoi ??? On ne sait plus comment les financer… »« Il n’y a plus d’argent dans les caisses », résume un ministre interrogé cette semaine par « Sud Ouest ». Une autre source proche du dossier confirme ces difficultés : « Le financement de l’État n’est pas encore assuré pour les nouvelles lignes. Pour l’instant, ce sont les collectivités qui prennent le relais. Elles font l’avance de trésorerie. » Jusqu’à quand ? »

Oui, jusqu’à quand? Un de nos articles précédents suggérait un moratoire dans les paiements des Collectivités qui, si elles n’y prennent garde, vont se retrouver à devoir abonder davantage le Plan de financement au détriment des autres services publics…Chers élus, c’est une idée à murir…car augmenter les taxes fait « mauvais genre » pour les Municipales 2026.

En avant, dans le mur! En l’état, la seule solution a été pour Rousset et la Région de faire une avance de trésorerie (notre argent), pour le tronçon Bordeaux / Toulouse prévu entre 2026 et 2032. Car en cas d’échec de la Conférence de financements, un retard est prévisible. Rousset compte bien entendu que l’Etat trouve des solutions pérennes pour la suite (taxer davantage le contribuable?)… D’où une nouvelle Convention de financement décidée avec la SGPSO, société de financement, laquelle a déjà commencé la gabegie financière en frais de communication et d’ingénierie (accord-cadre de 200Ms/€ sur neuf ans) avec la société Systra (notre article précédent).

Un simple constat: des décideurs irresponsables! – Une fois de plus, un projet a été décidé et les travaux débutés, des taxes ont commencé à être soutirées aux Collectivités et à nous contribuables, alors même que les caisses sont vides et que de nombreux services publics en pâtissent déjà dans les Collectivités.

Du côté des opposants – dans l’attente de « l’Eureka » de juillet, censé trouver des solutions à l’absence d’argent pour financer la LGV du GPSO, toutes les mobilisations sont à initier ou à soutenir afin que les choix aillent dans le sens de l’intérêt général pour les besoins en mobilités du quotidien et de proximité du plus grand nombre… et ce n’est pas de la rhétorique, restons mobilisés!

Multiplions les initiatives auprès des élus des Collectivités afin de les alerter, et la LGV du GPSO ne se fera pas.

Annexe: Programme conf financement des infrastructures de mobilité Localtis

 

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