Résister à des projets que l’on juge destructeurs, inutiles, coûteux quand existent d’autres besoins plus partagés…Nous sommes nombreux à en être ou à nous en montrer solidaires; mais ce que l’on mesure moins, c’est à quel point ces luttes citoyennes génèrent du lien social qui devient le creuset d’une grande créativité pour penser les alternatives du « mieux-vivre ».
Souvenons-nous, l’énorme mise en mouvement de gens si différents et pourtant capables de penser ensemble leur territoire, autrement: ainsi, sur le fameux « Triangle de Gonesse » en région parisienne, en opposition à la construction d’Europacity. Ce projet concernait 280 hectares de terres agricoles, et les opposants y avaient imaginé une bien différente utilisation du territoire. Penser son territoire, c’est aussi une façon positive d’obtenir l’abandon d’un projet, en solidifiant les liens sociaux.
Aujourd’hui, c’est France Inter qui consacre un reportage dans son émission « La terre au carré »: » Et s’il existait une alternative au projet de l’A69 ? » Le paysagiste Karim Lahiani s’est attelé à penser un projet qui a pour vocation de repenser les enjeux de mobilités, le rééquilibrage économique et l’acclimatation du territoire dans un monde à 50°C. » (avec Marie-Odile Marché, membre du collectif « La Voie Est Libre » et Karim Lahiani, concepteur-paysagiste, qui a reçu le prix du Palmarès des jeunes urbanistes 2024 pour son travail sur l’alternative à l’A69). ECOUTER: c’est passionnant! Autoroute A69, une autre voie est possible | France Inter
Un article du Club Mediapart est également intéressant, vous ne perdrez pas votre temps à le lire: il retrace toute l’histoire de ce Grand Projet Inutile et Imposé (GPII) qu’est l’A69 – « A69, la guerre des mondes » – une excellente synthèse écrite par une, parmi tant d’autres, des chevilles ouvrières qui ont mis récemment l’Etat et les décideurs en échec devant le tribunal. Lire cet article renvoie au code de l’Environnement, aux procédures d’agrément et de dérogations, au fantasme de la vitesse et du développement, et aux « raisons impératives d’intérêt public majeur »…
Une histoire de l’A69 pleine d’enseignements, pour nous opposants de 32 ans à la LGV, et qui renvoie à notre situation actuelle: rien n’est fait, et nous ne laisserons pas faire! En reprenant également à notre compte cette phrase de Margaret Mead: « Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde, car historiquement, c’est toujours de cette façon que le changement s’est produit. »
Et en bonus, un article qui aborde les aspects financiers pour l’A69: Autoroute A69 : les masques tombent